Lettre a M. Masperg, etc. 109
bilittère, et surtout si les deux consonnes s'appuyaient cliacune sur une voyelle propre, ils
écrivaient le mot en entier : c'est pourquoi on ne trouve jamais une forme tr pour tcou
ou pour tôwKô., ou &s\ pour &cok ou ê^ki ou &ene, etc. De même pour les mots à forme
trilittère, n'ayant pas à leur service certains signes employés dans les langues sémitiques
pour annoncer les changements internes de vocalisation et leur langue ne donnant pas ordi-
nairement avis de ces changements par l'adjonction d'une lettre initiale, ils furent bientôt
amenés à les indiquer par la voyelle même sur laquelle s'opérait ce changement Ainsi pour
prendre un exemple déjà cité, le mot l^^^—3 UJP11 se présente sous les formes ujoipn,
ujopn, ujopni, ujpn, sans compter la forme ujevpn du bascbmourique. Ces formes ne s'em-
ploient pas indifféremment l'une pour l'autre, il y a soit nuance de sens, soit nuance gram-
maticale dans l'emploi de chacune d'elles; par conséquent, pour les indiquer, il fallait em-
ployer la voyelle même qui indique la nuance, c'est ce qu'ils ont fait. De même on pouvait
être embarrassé à la fin d'un mot trilittère ou quadrilittère pour savoir si la dernière con-
sonne s'appuyait ou non sur une voyelle, si par exemple «au- pour to.uc, factitif de o.uc.
se prononçait tehmos ou autrement : dans ce dernier cas, ils ont pris l'habitude d'indiquer
la voyelle finale quand elle existe et ont écrit -eAico ou tomco. Ce cas était d'autant plus
embarrassant qu'il pouvait se faire que le t factitif fut précédé de la préposition e et qu'on
eut eoAic ou êtomc, ce qui aurait pu se confondre avec la forme eTOMe participiale. Le
sens général aurait bien indiqué la prononciation à établir, mais les Coptes rendirent l'in-
telligence plus rapide en prenant le parti d'écrire ctoaico et ctoaiooc. Dans les formes
passives également, ils écrivirent toutes les lettres déterminant cette forme afin d'empêcher
toute erreur : dans le verbe tôvïio par exemple, et généralement ceux terminés par o, la
forme passive amène le changement de o en h et l'adjonction du suffixe ou- ou ottt : on
écrivit eqe&înHTT et eqTeaiHùVT. On fut de même amené à écrire deux voyelles se suivant,
afin de ne pas laisser prise à la confusion.
D'un autre côté, comme il entrait dans la langue copte un nombre très considérable
de mots grecs et que la prononciation de ces mots ne répondait eu aucune manière à la
prononciation copte, que les règles qui la déterminaient étaient toutes différentes, les Coptes
ont presque toujours, je devrais même dire toujours, sauf de très rares exceptions, écrit les
mots grecs avec leur pleine vocalisation. Ces mots, ils les ont écrits d'après l'orthographe
réelle tout d'abord, car dans les plus anciens manuscrits les formes écrites sont les formes
grecques elles-mêmes : plus tard, ils les ont écrites comme ils les prononçaient sans tenir
compte de l'orthographe réelle : je ne dois faire exception (pie pour la forme de l'infinitif
en €ih qu'ils ont toujours transcrite m sans que j'aie pu trouver un exemple de la trans-
cription em; mais dans tous les autres mots, même dans les verbes qui ont l'infinitif *><m ce
qu'ils ont le plus souvent écrit ee, on trouve l'orthographe légitime. C'est pourquoi dans mes
publications j'ai pris le parti d'écrire les mots grecs avec l'orthographe grecque, en ayant
soin de mettre en note l'orthographe employée par le manuscrit. Si quelquefois ils ont écrit
certains mots grecs sans voyelles, comme Mit pour jw.en, je crois pouvoir en attribuer
la cause à l'habitude première d'écrire sans voyelles le plus possible, à l'erreur et à l'inin-
telligence du scribe qui confondait le mot grec avec le mot copte Mtt avec.
Cette crainte de la confusion se fit sentir aussi à l'égard de certaines formes gram-
maticales. Je crois pour ma part à l'existence d'un véritable participe en copte, lequel par-
14**
bilittère, et surtout si les deux consonnes s'appuyaient cliacune sur une voyelle propre, ils
écrivaient le mot en entier : c'est pourquoi on ne trouve jamais une forme tr pour tcou
ou pour tôwKô., ou &s\ pour &cok ou ê^ki ou &ene, etc. De même pour les mots à forme
trilittère, n'ayant pas à leur service certains signes employés dans les langues sémitiques
pour annoncer les changements internes de vocalisation et leur langue ne donnant pas ordi-
nairement avis de ces changements par l'adjonction d'une lettre initiale, ils furent bientôt
amenés à les indiquer par la voyelle même sur laquelle s'opérait ce changement Ainsi pour
prendre un exemple déjà cité, le mot l^^^—3 UJP11 se présente sous les formes ujoipn,
ujopn, ujopni, ujpn, sans compter la forme ujevpn du bascbmourique. Ces formes ne s'em-
ploient pas indifféremment l'une pour l'autre, il y a soit nuance de sens, soit nuance gram-
maticale dans l'emploi de chacune d'elles; par conséquent, pour les indiquer, il fallait em-
ployer la voyelle même qui indique la nuance, c'est ce qu'ils ont fait. De même on pouvait
être embarrassé à la fin d'un mot trilittère ou quadrilittère pour savoir si la dernière con-
sonne s'appuyait ou non sur une voyelle, si par exemple «au- pour to.uc, factitif de o.uc.
se prononçait tehmos ou autrement : dans ce dernier cas, ils ont pris l'habitude d'indiquer
la voyelle finale quand elle existe et ont écrit -eAico ou tomco. Ce cas était d'autant plus
embarrassant qu'il pouvait se faire que le t factitif fut précédé de la préposition e et qu'on
eut eoAic ou êtomc, ce qui aurait pu se confondre avec la forme eTOMe participiale. Le
sens général aurait bien indiqué la prononciation à établir, mais les Coptes rendirent l'in-
telligence plus rapide en prenant le parti d'écrire ctoaico et ctoaiooc. Dans les formes
passives également, ils écrivirent toutes les lettres déterminant cette forme afin d'empêcher
toute erreur : dans le verbe tôvïio par exemple, et généralement ceux terminés par o, la
forme passive amène le changement de o en h et l'adjonction du suffixe ou- ou ottt : on
écrivit eqe&înHTT et eqTeaiHùVT. On fut de même amené à écrire deux voyelles se suivant,
afin de ne pas laisser prise à la confusion.
D'un autre côté, comme il entrait dans la langue copte un nombre très considérable
de mots grecs et que la prononciation de ces mots ne répondait eu aucune manière à la
prononciation copte, que les règles qui la déterminaient étaient toutes différentes, les Coptes
ont presque toujours, je devrais même dire toujours, sauf de très rares exceptions, écrit les
mots grecs avec leur pleine vocalisation. Ces mots, ils les ont écrits d'après l'orthographe
réelle tout d'abord, car dans les plus anciens manuscrits les formes écrites sont les formes
grecques elles-mêmes : plus tard, ils les ont écrites comme ils les prononçaient sans tenir
compte de l'orthographe réelle : je ne dois faire exception (pie pour la forme de l'infinitif
en €ih qu'ils ont toujours transcrite m sans que j'aie pu trouver un exemple de la trans-
cription em; mais dans tous les autres mots, même dans les verbes qui ont l'infinitif *><m ce
qu'ils ont le plus souvent écrit ee, on trouve l'orthographe légitime. C'est pourquoi dans mes
publications j'ai pris le parti d'écrire les mots grecs avec l'orthographe grecque, en ayant
soin de mettre en note l'orthographe employée par le manuscrit. Si quelquefois ils ont écrit
certains mots grecs sans voyelles, comme Mit pour jw.en, je crois pouvoir en attribuer
la cause à l'habitude première d'écrire sans voyelles le plus possible, à l'erreur et à l'inin-
telligence du scribe qui confondait le mot grec avec le mot copte Mtt avec.
Cette crainte de la confusion se fit sentir aussi à l'égard de certaines formes gram-
maticales. Je crois pour ma part à l'existence d'un véritable participe en copte, lequel par-
14**