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NOUVEAUX RENSEIGNEMENTS
Mais, je le répète, il en reste encore; bien des statues sont à compléter et quelques-
unes ont clû être abandonnées faute de matériel ou par craintes d'accidents. Il reste
peu, croyons-nous, mais ce peu, partout ailleurs, serait suffisant pour stimuler l'ardeur
d'un archéologue. La cachette cle Karnak était intacte quand elle fut découverte; c'est
seulement quand tous les monuments qu'elle renfermait seront complets que nous pour-
rons considérer notre tâche comme terminée.
J'ai observé, cette année, plus scrupuleusement et plus attentivement que jamais
ce que je voyais chaque jour, car bien des points demeuraient encore obscurs pour moi.
Je ne me flatte pas de les avoir éclaircis ; j'avoue même que d'autres faits sont venus
me rendre plus perplexe encore.
Ce sont ces remarques qu'il me faut exposer avant d'entreprendre rémunération
des monuments qui sont nouvellement sortis cle la cachette de Karnak.
II
Travaux autour de la cachette de Karnak
Colosses d'Ousirtasen III. — L'an passé, dès le lendemain de la découverte ini-
tiale, presque à l'orifice de la cachette, j'avais trouvé, côte à côte, deux belles têtes de
colosses de granit rose que, grâce au début du « nom de bannière » ]';iva^s Pu
attribuer à Ousirtasen III. Au mois de décembre 1904, une vérification à faire m'ayant
mené devant la face sud du VIIIe pylône, je revis, une fois de plus, quelques-uns des
monuments que nos fouilles de 1900 avaient ramenés au jour et qui avaient été laissés en
place (cf. Annales du Service des Antiquités, t. IV, p. 26). Parmi ceux-ci se trouvaient
deux colosses acéphales d'Ousirtasen III en granit rose. L'idée me vint, en les revoyant,
que les têtes trouvées l'an d'avant pouvaient leur appartenir.
L'inscription verticale du dossier de la plus belle statue contenait les titres royaux
du vieux pharaon, mais il ne restait du « nom cle bannière » que la partie inférieure
jjjjj et les pattes d'un signe Les photographies de la tête (qui était alors au
Musée) montraient bien que le raccord entre elle et le corps clu VIIIe pylône était très
probable, mais, pour plus de sûreté, j'écrivis au Caire où MM. Lacau et Ducros
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purent constater que les pattes clu signe j\ manquaient sur l'inscription clu
dossier, derrière la tête. Grâce à l'estampage qui accompagnait ce précieux
renseignement, je pus obtenir la certitude que mon identification était bonne.
Une cassure au pilier de la seconde laissait quelques doutes qui ont été levés
par l'envoi des deux corps au Musée et par leur rapprochement des têtes trouvées
dans la cachette de Karnak en décembre 1903.
La présence des tètes dans la fosse et celle des corps devant le VIIIe pylône ne
laissèrent pas de m'intriguer. J'espérai, un moment, avoir trouvé une seconde cachette.
Je mis cle bons ouvriers devant le VIIIe pylône à l'endroit où j'avais découvert les corps,
je fis faire des sondages profonds de deux mètres, et, en somme, je ne trouvai rien.
Ainsi, jusqu'à ce que des travaux plus étendus aient confirmé cet insuccès, nous pou-
NOUVEAUX RENSEIGNEMENTS
Mais, je le répète, il en reste encore; bien des statues sont à compléter et quelques-
unes ont clû être abandonnées faute de matériel ou par craintes d'accidents. Il reste
peu, croyons-nous, mais ce peu, partout ailleurs, serait suffisant pour stimuler l'ardeur
d'un archéologue. La cachette cle Karnak était intacte quand elle fut découverte; c'est
seulement quand tous les monuments qu'elle renfermait seront complets que nous pour-
rons considérer notre tâche comme terminée.
J'ai observé, cette année, plus scrupuleusement et plus attentivement que jamais
ce que je voyais chaque jour, car bien des points demeuraient encore obscurs pour moi.
Je ne me flatte pas de les avoir éclaircis ; j'avoue même que d'autres faits sont venus
me rendre plus perplexe encore.
Ce sont ces remarques qu'il me faut exposer avant d'entreprendre rémunération
des monuments qui sont nouvellement sortis cle la cachette de Karnak.
II
Travaux autour de la cachette de Karnak
Colosses d'Ousirtasen III. — L'an passé, dès le lendemain de la découverte ini-
tiale, presque à l'orifice de la cachette, j'avais trouvé, côte à côte, deux belles têtes de
colosses de granit rose que, grâce au début du « nom de bannière » ]';iva^s Pu
attribuer à Ousirtasen III. Au mois de décembre 1904, une vérification à faire m'ayant
mené devant la face sud du VIIIe pylône, je revis, une fois de plus, quelques-uns des
monuments que nos fouilles de 1900 avaient ramenés au jour et qui avaient été laissés en
place (cf. Annales du Service des Antiquités, t. IV, p. 26). Parmi ceux-ci se trouvaient
deux colosses acéphales d'Ousirtasen III en granit rose. L'idée me vint, en les revoyant,
que les têtes trouvées l'an d'avant pouvaient leur appartenir.
L'inscription verticale du dossier de la plus belle statue contenait les titres royaux
du vieux pharaon, mais il ne restait du « nom cle bannière » que la partie inférieure
jjjjj et les pattes d'un signe Les photographies de la tête (qui était alors au
Musée) montraient bien que le raccord entre elle et le corps clu VIIIe pylône était très
probable, mais, pour plus de sûreté, j'écrivis au Caire où MM. Lacau et Ducros
1
purent constater que les pattes clu signe j\ manquaient sur l'inscription clu
dossier, derrière la tête. Grâce à l'estampage qui accompagnait ce précieux
renseignement, je pus obtenir la certitude que mon identification était bonne.
Une cassure au pilier de la seconde laissait quelques doutes qui ont été levés
par l'envoi des deux corps au Musée et par leur rapprochement des têtes trouvées
dans la cachette de Karnak en décembre 1903.
La présence des tètes dans la fosse et celle des corps devant le VIIIe pylône ne
laissèrent pas de m'intriguer. J'espérai, un moment, avoir trouvé une seconde cachette.
Je mis cle bons ouvriers devant le VIIIe pylône à l'endroit où j'avais découvert les corps,
je fis faire des sondages profonds de deux mètres, et, en somme, je ne trouvai rien.
Ainsi, jusqu'à ce que des travaux plus étendus aient confirmé cet insuccès, nous pou-