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Speleers, Louis: Les scènes de chasse assyriennes et égyptiennes
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.12747#0186
176 L. SPELEERS. [19]
variété des attitudes, cette souplesse des mouvements, cette audace héroïque que
l'Egypte n'a jamais reproduits. En regard d'elles et des sculptures assyriennes, leurs
filles directes, les chasses égyptiennes, même celles de Ramsès III, sont d'une froideur
incontestable qui n'est relevée que par l'élégance et la sveltesse des formes animales.
S 47. S'il est vrai que les thèmes du char et du corps à corps, les deux principaux
motifs de chasse assyrienne, sont d'origine non égyptienne, il en est à fortiori de même
de tous les motifs accessoires mentionnés au chapitre v, § 36 à /ta; ceux-ci, non
seulement n'existent pas en Egypte, mais ils contribuent à compléter les scènes de con-
ception purement assyrienne.
VII
S 48. H n'est pas inutile de rappeler, en terminant, pour quelles raisons on a
attribué aux sculptures de l'Assyrie une origine égyptienne. Contentons-nous d'indi-
quer quelques-unes de ces raisons. D'abord parce que ce genre de représentation est
de beaucoup antérieur en Egypte et qu'il comporte des motifs semblables dans les
deux pays; il semble logique d'admettre que l'art le plus ancien a inspiré le plus récent.
§ 49. Ensuite, parce qu'en général, les amateurs d'histoire de l'art ont depuis
longtemps admis la supériorité absolue de fart égyptien à l'art asiatique — supé-
riorité qui n'est en tout cas que relative, et qui est certainement inexistante en
matière de glyptique. En admettant cette supériorité absolue, il serait en effet illo-
gique de supposer que les Egyptiens eussent été chercher des thèmes en Asie; d'autant
plus que le préjugé court toujours que l'Egypte a vécu une histoire isolée.
§ 50. Enfin, parce qu'en général l'art asiatique est très mal connu, à cause du
petit nombre de monuments bien conservés et à cause de l'ignorance parmi les histo-
riens de la glyptique asiatique où nous trouvons tant de thèmes mythologiques, reli-
gieux, profanes... qu'on chercherait en vain dans la sculpture indigène, mais qu'on
retrouve parfois sous diverses formes hors de l'Asie Antérieure.
L. Speleers.
LÉGENDE POUR LA PLANCHE.
Figaro.
1. Chasse aux lions de Ramsès III à Médinet Habu.
2. —■ taureaux et aux antilopes de Ramsès III : Bissisg, Denkmâler àgyptischer Sculplur, pl. 0,2.
3. — — d'Ashournazirpal : Patekson, Assyrian Sculptures, pl. 3o,
h. — lions d'Ashourbanipal : — — — pl. 34.
5. — onagres d'Ashourbanipal : Place, Ninive et l'Assyrie, pl. 54.
6. lions aux bords de la rivière et divers : Place, Ninive et l'Assyrie, pl. 5o bis.
7. — chèvres et aux cerfs : Place, Ninive et l'Assyrie, pl. 56.
8. — lions de Malatia : Meyeh, Reich «, Kullur (1er Chetiter, pl. VI.
variété des attitudes, cette souplesse des mouvements, cette audace héroïque que
l'Egypte n'a jamais reproduits. En regard d'elles et des sculptures assyriennes, leurs
filles directes, les chasses égyptiennes, même celles de Ramsès III, sont d'une froideur
incontestable qui n'est relevée que par l'élégance et la sveltesse des formes animales.
S 47. S'il est vrai que les thèmes du char et du corps à corps, les deux principaux
motifs de chasse assyrienne, sont d'origine non égyptienne, il en est à fortiori de même
de tous les motifs accessoires mentionnés au chapitre v, § 36 à /ta; ceux-ci, non
seulement n'existent pas en Egypte, mais ils contribuent à compléter les scènes de con-
ception purement assyrienne.
VII
S 48. H n'est pas inutile de rappeler, en terminant, pour quelles raisons on a
attribué aux sculptures de l'Assyrie une origine égyptienne. Contentons-nous d'indi-
quer quelques-unes de ces raisons. D'abord parce que ce genre de représentation est
de beaucoup antérieur en Egypte et qu'il comporte des motifs semblables dans les
deux pays; il semble logique d'admettre que l'art le plus ancien a inspiré le plus récent.
§ 49. Ensuite, parce qu'en général, les amateurs d'histoire de l'art ont depuis
longtemps admis la supériorité absolue de fart égyptien à l'art asiatique — supé-
riorité qui n'est en tout cas que relative, et qui est certainement inexistante en
matière de glyptique. En admettant cette supériorité absolue, il serait en effet illo-
gique de supposer que les Egyptiens eussent été chercher des thèmes en Asie; d'autant
plus que le préjugé court toujours que l'Egypte a vécu une histoire isolée.
§ 50. Enfin, parce qu'en général l'art asiatique est très mal connu, à cause du
petit nombre de monuments bien conservés et à cause de l'ignorance parmi les histo-
riens de la glyptique asiatique où nous trouvons tant de thèmes mythologiques, reli-
gieux, profanes... qu'on chercherait en vain dans la sculpture indigène, mais qu'on
retrouve parfois sous diverses formes hors de l'Asie Antérieure.
L. Speleers.
LÉGENDE POUR LA PLANCHE.
Figaro.
1. Chasse aux lions de Ramsès III à Médinet Habu.
2. —■ taureaux et aux antilopes de Ramsès III : Bissisg, Denkmâler àgyptischer Sculplur, pl. 0,2.
3. — — d'Ashournazirpal : Patekson, Assyrian Sculptures, pl. 3o,
h. — lions d'Ashourbanipal : — — — pl. 34.
5. — onagres d'Ashourbanipal : Place, Ninive et l'Assyrie, pl. 54.
6. lions aux bords de la rivière et divers : Place, Ninive et l'Assyrie, pl. 5o bis.
7. — chèvres et aux cerfs : Place, Ninive et l'Assyrie, pl. 56.
8. — lions de Malatia : Meyeh, Reich «, Kullur (1er Chetiter, pl. VI.