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Revue égyptologique — 7.1896

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Nr. 1
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Revillout, Eugène: Une importante découverte, [2]: papyrus contenant le célèbre discours inédit d'Hypéride contre Athénogène, lecture faite à l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres le 18 janvier 1889
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https://doi.org/10.11588/diglit.11579#0030

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20

Eugène Revillout.

de tous les détails d'un immense établissement, revoyant lui-même toutes les épreuves, ré-
pondant lui-même à toutes les lettres, etc. Il rappelle complètement les grands imprimeurs
du XVIe siècle, les Etienne, par exemple, qui avaient la passion de la science elle-même
autant que de l'art auquel ils se livraient.

Mais l'imprimeur avait à lutter, comme il me l'écrivait, contre des- difficultés tout-à-fait
exceptionnelles résultant de la grève des ouvriers typographes de Vienne qui rendait souvent
impossible tout travail et qui lui avait enlevé ses meilleurs collaborateurs. Aussi la moindre
épreuve demandait-elle ordinairement plusieurs semaines.

Ajoutons que souvent, quand elle m'arrivait, je ne pouvais pas la corriger de suite.

Je professe trois cours sur des matières différentes à l'École du Louvre, sans compter
de nombreuses répétitions générales, et l'un de ces cours, — celui de droit égyptien com-
paré aux autres droits de l'antiquité — cours que je tiens à maintenir toujours au niveau
le plus élevé en ne me répétant jamais, demande pour chaque leçon une semaine de pré-
paration.

J'ai aussi mes occupations très multiples de conservateur; depuis qu'Hypéride est entre
mes mains, j'ai été forcé d'achever trois longs catalogues et j'en ai commencé deux autres.

Quand je me donnais tout entier à ces travaux indispensables, obligatoires et pressés,
Hypéride devait attendre.

Et puis Hypéride lui-même demandait de très longues recherches si l'on voulait bien
comprendre l'importance de son chef-d'œuvre. Tous les orateurs grecs ont dû être relus à
plusieurs reprises par nous, ainsi que la plupart des autres documents contemporains.

Dois-je ajouter qu'après ce travail énorme, notre œuvre restera toujours très imparfaite,
bien inférieure à ce que nous avions rêvé, bien inférieure même — je l'ai déjà dit — à ce
que nous saisissons maintenant.

Le sujet s'est toujours agrandi. Mais pour ne pas retarder indéfiniment l'apparition du
texte, nous réservons, pour un travail qui sera imprimé à part, immédiatement après celui-çi,
les conclusions que nous a suggéré notre discours contre Athénogène sur tout un côté peu
connu de la civilisation grecque, sur celui de ces prêts d'amitié et de ces associations, de
ces éranies1 que M. Fotjcart me semble avoir très imparfaitement comprises parce qu'il s'est

1 Un délai de trois mois avait suffi, mais avait été nécessaire pour que les dettes, y compris les
k'pavot, se révélassent toutes. Hypéride l'avait déjà dit dans la narration (colonne 4, ligne 15 et suivantes);
il le répète encore dans l'argumentation. Les l'pavot sont mis ici tout-à-fait en parallélisme avec les autres
genres de dettes, qui, contractées à des époques diverses, pour des causes diverses, ont' été déclarées à
l'acheteur successivement et peu à peu. 11 ne s'agit donc certainement pas d'une commandite, faite col-
lectivement en une seule fois par un seul groupe de personnes; mais d'avances multiples d'argent faites
à titre de bons offices et indépendantes les unes des autres. Le mot £pavo;, dans les orateurs, a très sou-
vent ce sens d'une avance d'argent ne portant pas intérêt et pouvant être considérée comme une marque
de sympathie. Nous avons déjà vu plus haut, à la troisième ligne de la colonne 5, que, dans ce discours
contre Athénogène, Hypéride l'avait également employé pour désigner, non plus les sommes d'argent
prêtées par bienveillance et à rembourser, mais les personnes même qui avaient de cette façon manifesté
leur bienveillance. Ailleurs, il signifie un repas de camaraderie. Ailleurs, la cotisation amicale qui sert à
payer ce repas. Ailleurs, une société fondée sur les bons sentiments et les bons rapports, sur la <piX£a, en
prenant l'idée traduite par ce terme dans un sens restreint et un peu banal, comme il faut prendre dans
le terme epavoç l'idée originaire d'affection qui lui est commune avec les mots Ipâw, iptoç, etc. — C'est ce
que, par exemple, l'inscription publiée sous le n° 116 dans le Corpus inscriptimmm grœcarum, et que Fou-
card a reproduite partiellement sous le n° 20 dans son mémoire sur les Associations religieuses, expose for-
 
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