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Revue égyptologique — 7.1896

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Nr. 3
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Quelques documents historiques de Bocchoris à Psammétique Ier
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Villenoisy, François de: Des donations d'enfant à l'époque copte, [3]: thèse soutenue à l'École du Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.11579#0156

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Eugène Revillout.

soleil, ô roi Ramenkheper, fils d'Avion, enfanté par Mant, Piankhi! Je t'accorde dans Thèbes toute puissance
et la réunion à toi de la domination de la couronne du midi à sa place, en elle (dans Thèbes). » Malheureuse-
ment, en dépit de l'oracle de Maut, la chose ne plut pas au gendre de Piankhi, le puissant Psammétiku
qui possédait déjà la Basse-Égypte en vertu de son mariage et qui prétendait bien hériter aussi de la haute
après la mort de Piankhi. Peut-être la guerre éclata-t-elle à cette occasion entre le beau-père et le gendre,
celui-ci aidé de ses terribles grecs, bardés de fer, et est-ce pour cela que dans notre stèle et dans les autres
monuments thébains de Piankhi on a si soigneusement martelé les cartouches de ce roi, ainsi que sa figure
et celle de sa fille, tandis qu'on respectait avec un si grand soin les magnifiques statues et les cartouches
de la reine Améniritis, sa femme, dont la fille avait apporté à Psammétiku ses droits les plus considérables
à la couronne et à la succession des rois amoniens descendant des prêtres de la précédente dynastie thébaine.
C'est pour cela que M. de Rougé disait déjà de Piankhi à propos de notre monument dans «les fouilles
de Greene» : «Marié avec l'héritière des rois thébains, peut-être dès le règne de Tahraku, il aura été
contraint de se réfugier en Ethiopie quand le pouvoir de Psammétik fut reconnu à Thèbes» et qu'à
propos de la magnifique statue d'Améniritis, femme de Piankhi (dont nous parlerons dans la suite),
Mariette, dans sa si belle notice du musée de Boulaq, indiquait ainsi la place chronologique de notre
Piankhi dont il faisait le successeur direct, mais momentané, de la dynastie éthiopienne d'Egypte : «Le
premier roi de cette dynastie qui régna à la fois sur l'Ethiopie et sur l'Egypte fut Sabacon. Sabatoka et
Tahraka le remplacèrent sur le trône. Puis parut la dodécarchie qui enleva à un quatrième roi, nommé
Pianchi, les provinces septentrionales de l'Egypte, le laissant maître de la Thébaïde et de l'Ethiopie. Enfin
à ce prince et aux douze rois confédérés succéda Psammétichus, sous lequel l'Egypte reprit ses frontières
naturelles. Améniritis fut mêlée à ces grands événements. Fille du roi Kashta (voir plus haut, p. 422, le
scarabée portant «la divine épouse Améniritis, fille de Kashta») et selon un bas-relief sœur de Sabakon, elle
fut, du vivant de ce prince, revêtue du titre de régente et en cette qualité prit le double cartouche. Plus
tard elle apporta ses droits à la double couronne d'Egypte et d'Ethiopie à l'usurpateur Pianchi qu'elle
épousa et dont elle eut une princesse Shapenap, qui devint la femme de Psammétiku Ier.»

Quant à Pianchi, beau-père de Psammétiku, qui avait renoncé en sa faveur à l'Egypte pour ne
garder que l'Ethiopie, c'est vers lui sans doute qu'après son expulsion se réfugièrent, du temps de Psam-
métiku Ier, selon Hérodote, les membres de la caste militaire égyptienne qui avaient combattu l'étranger
avec les Shabaku, les Tahraku et les Rabaku tonuatamen. Ces vieux héros, ennemis irréconciliables des
Assyriens et partisans déclarés de la branche aînée d'Ethiopie, ne pouvaient se consoler d'être réduits à
cette branche cadette qui avait finalement pactisé avec l'étranger à Ninive, et dont le représentant, Niku,
père de Psammétiku, venait pour cette trahison d'être exécuté par Rabaku.

Ce fait nous explique, d'une part, nous l'avons dit, le martelage général des cartouches de Pianchi
en Egypte et, d'une autre part, le soin que prit Psammétiku II, petit fils de Psammétiku Ier, mais peut-être
par une femme qui n'était pas du sang royal éthiopien, d'épouser sa tante Nitocris, fille de Psammétiku Ier
et de la princesse éthiopienne Shapenap II, fille de Pianchi. C'est à cette branche aînée éthiopienne que
se rattache surtout Psammétiku II, dans l'inscription de Uadi Gazus, publiée par M. Erman, où il se
représente adorant lui-même Amon et Khem, ainsi que sa femme Nitocris, sa belle mère Shapenap II et
accompagné du cartouche du père de cette belle-mère le roi Pianchi, alors mort, puis, par la même raison,
accompagné des cartouches d'Améniritis, mère de Shapenap II, de Shapenap Ire (fille d'Osorkon III et)
mère de Mautiritis et probablement aussi du roi éthiopien Kashta, mari de Shapenap Ier et de deux autres
rois de la même dynastie éthiopienne dont les noms se trouvent maintenant martelés.

DES DONATIONS D'ENFANT A L'ÉPOQUE COPTE,

THÈSE SOUTENUE A L'ÉCOLE DU LOUVRE.

par

Fr. de VlLLENOISY.
(Suite.)

Chapitre III.

C'est qu'en effet c'est bien un produit du vieil esprit égyptien, né spontanément sous
la double influence de l'ardeur religieuse et de la misère qui s'était étendue sur l'Egypte,
 
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