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Revue égyptologique — 7.1896

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Nr. 3
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Villenoisy, François de: Des donations d'enfant à l'époque copte, [3]: thèse soutenue à l'École du Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.11579#0157

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Des donations d'enfant a l'époque copte.

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comme sur tout le sol de l'empire. Le monachisme se retrouve en Égypte à toutes les
époques. Les moines chrétiens dont il est question dans nos actes étaient les successeurs
des reclus du Sérapéum, des liiérodules des anciens temples, des esclaves des deux sexes
placés dans la chapelle de Kak, en vertu de la fondation pieuse d'Amenhotep, confirmée
par Amenophis III. Aussi loin que nous remontons dans l'histoire de la société égyptienne,
nous trouvons des hommes menant la vie monastique, au lieu qu'en Israël, les nabis datent
seulement du temps de Samuel et les nazirs ne semblent pas beaucoup plus anciens. Dans
cette race si portée au mysticisme, la religion chrétienne avait jeté des racines profondes.
Tous étudiaient ses dogmes, lisaient et commentaient les livres saints; les citations con-
stantes qu'ils font de la Bible le montrent bien. Dans ce livre, il est un récit qui devait
attirer particulièrement l'attention, c'est la consécration de Samuel au Seigneur par sa mère;
il y est fait de fréquentes allusions. Du reste Samuel n'était pas le seul exemple de vœux
de ce genre; il en était de même de Samson et de plusieurs personnages cités dans les
Juges et dans les livres de Samuel et des Chroniques. Ces récits servent à la fois d'exemple
à imiter et de jnstification. On le voit bien par les explications des parents au moine Cyrus
dans l'acte XCV : « enfin, nous allâmes près de cet économe ... en lui disant : le dieu du
»lieu a accordé la guérison du petit enfant; veux-tu qu'il vienne au lieu saint pour y servir
»Dieu avec toi? Tu ordonneras de lui, et il donnera ses peines dans le saint monastère.
»C'est à Dieu et à toi d'en ordonner.» Ce sont bien là, en effet, les sentiments qui devaient
guider les parents dans un très grand nombre de cas.

Il est aussi une autre institution ancienne qui pouvait leur servir de type, c'est celle
des hiérodules ou prêtres esclaves qui existaient dans un grand nombre de temples. Les
temples babyloniens, phéniciens, ceux de Chypre, de Corinthe et d'Eryx étaient célèbres par
leur nombreuse population de courtisanes sacrées, mais ce n'étaient pas les seuls où il y eut
des hiérodules. Nous avons cité plus haut les prêtres-esclaves des deux sexes de la chapelle
de Kak à Djème même; Cicéron pro Cluentio chap. XV1 cite les Martiaux du temple de
Mars à Larinum et les compare aux hiérodules de Vénus dans les temples de Sicile; il dit
aussi dans les Verrines que ces derniers servaient en même temps d'appariteurs aux ma-
gistrats. Le temple de Bellone à Comane en Cappadoce possédait, au dire de Strabon, plus
de six milles esclaves des deux sexes. Enfin, plusieurs papyrus démotiques ou grecs de
Memphis et de nombreuses stèles démotiques du Sérapéum, récemment traduites par notre
cher et savant maître M. Eevillout, nous révèlent l'existence des hiérodules de Memphis
ou «bok» d'Osorapis. C'est par l'un d'eux que fut consacrée la table d'offrande qui porte
au Louvre le n° 58.

Les esclaves attachés aux temples avaient, selon les pays, peut-être aussi dans le même
temple, divers caractères. Ils pouvaient n'être que de simples gens de service comparables
de tous points aux esclaves des particuliers; ils pouvaient être chargés de services déter-

1 Cicéron Pro Cluentio Chap. XV. — Martiales quidam Larini appellabantur ministri publici Martis
atque ei deo veteribus institutis religionibusque Larinatium consecrati : quorum quum satis magnus mi-
meras esset, quumque item, ut in Sicilia permulti Venerei sunt, si illi Larini in Martis f'amilia numeraren-
tur; repente Opianicus eos omnes liberos esse, cives que romanos coepit defendere. Graviter id decuriones
Larinatium, cuncti que municipes tulerunt.

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