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Revue égyptologique — 7.1896

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Nr. 3
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Villenoisy, François de: Des donations d'enfant à l'époque copte, [3]: thèse soutenue à l'École du Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.11579#0158

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148

Fe. de Villenoisy.

rainés, n'appartenant qu'à eux, comme c'était le cas des courtisans sacrés, des esclaves ap-
pariteurs et huissiers de Sicile, et des esclaves publics des villes d'Italie qui tenaient lieu
de notaires pour la confection de certains actes; ils pouvaient être enfin des prêtres-esclaves
comme l'esclave syrien attaché par Scheschonk Ier au culte de son père, comme les hiéro-
dules de Kak, comme les «bok» d'Osorapis qui formaient la première classe des prêtres.

On s'explique parfaitement l'existence de prêtres-esclaves, ou pour parler plus exacte-
ment d'esclaves, prêtres en même temps qu'esclaves. Il est tout d'abord assez naturel que
ceux qui se rattachent à un corps religieux soient revêtus d'un caractère sacré; c'est ainsi
que le pape, considéré comme souverain temporel et non comme chef religieux, n'a pour
ministres et ambassadeurs que des personnages ecclésiastiques. D'autres motifs étaient plus
spéciaux à l'antiquité. L'esclave n'avait pas de personnalité civile, ni de famille, ou n'avait
qu'une personnalité inférieure, selon les pays, et jamais de culte. Il se complétait par la per-
sonnalité de son maître, et participait au culte de sa famille; dès lors il pouvait se trouver
éventuellement appelé à prendre la direction de ce culte, si ceux qui en étaient naturelle-
ment chargés se trouvaient absents ou empêchés. Ce que nous voyons pour le culte privé
avait également lieu pour le culte public. Lorsque les cités grecques et italiques remplacèrent
le gouvernement monarchique par la forme républicaine, elles durent transporter à d'autres
personnes les fonctions sacerdotales des rois. De là l'existence des rois des sacrifices à Rome
et à Athènes. Après avoir renversé les familles souveraines, on fut obligé de détruire les
diverses aristocraties qui avaient des intérêts analogues, ou dont l'existence semblait com-
promettre l'égalité politique. Au premier rang se trouvaient les vieilles familles sacerdotales.
On s'en défit en laïcisant le culte, si cette expression peut avoir un sens. On remplaça les
pontifes héréditaires tels que les Eumolpides d'Athènes, par des fonctionnaires nommés ou
élus à vie ou à temps, pour un an généralement, et faisant fonctions de prêtres. Il ne reste
que fort peu de pontifes. A Rome, il n'y avait que les flammes qui le fussent. Suivant les
vieux rites, ils ne pouvaient se marier que par confarreatio, ne devaient avoir aucune tache,
n'être retenus par aucun lien, même dans leurs vêtements; ils ne se mariaient qu'une fois
et perdaient leurs fonctions par veuvage, etc. Ces divers pontifes dépendaient tous du flamme
de Jupiter. Lorsque le rite exigeait que le sacrifice fut célébré par un prêtre véritable, il
arrivait bien souvent que le laïque faisant fonction de prêtre se trouvait dessaissi en faveur
de l'esclave prêtre, devenu ainsi successeur des familles disparues. Il remplissait d'autant
mieux ce rôle qu'il avait en lui, à un plus haut degré, le caractère sacerdotal, puisqu'il était
prêtre à vie, et qu'en même temps, comme propriété du temple ou de la cité, il se trouvait
ne représenter personne s'il ne la représentait qu'un motif accessoire venant à l'appui de
raisons plus importantes. Il y aurait aussi à cette imitation un obstacle de fait, résultant
des textes déjà cités du droit romain. Ceux qui, dans l'Égypte antérieure, embrassaient la
vie monastique comme les reclus du Sérapéum, les stylites, étaient des hommes de condi-
tion libre, se liant par des vœux librement consentis; les hiérodules, quelque fut leur fonc-
tion, étaient des esclaves achetés par le donateur, qui pouvait en disposer comme il l'enten-
dait; ici, au contraire, nous trouvons des hommes en condition libre, et dont personne ne
peut dès lors disposer, donnés à un monastère dont ils deviennent les esclaves. Cette con-
tradiction nous conduit à nous demander quelle était la condition sociale de ceux qui fai-
 
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