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Revue égyptologique — 7.1896

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Nr. 3
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Quelques documents historiques de Bocchoris à Psammétique Ier
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https://doi.org/10.11588/diglit.11579#0155

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Quelques documents, etc.

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palme d'amour auprès du roi Ramenkheper, doué de vie : douce palme d'amour auprès de
tous les hommes, elle est bien aimée des femmes, cette royale fille, cette jeune jouvencelle,
dont on n'a pas vu la pareille. Ses cheveux sont plus noirs que le noir de la nuit . . etc. »

Suit une description détaillée des charmes intimes de cette princesse (appelée «palme
d'amour» comme la reine Améniritis et comme Akela, mère de Tahraku), description dans
laquelle nous ne voulons pas entrer, pas plus que ne l'avait fait M. de Rougé,1 et pour la-
quelle nous n'avons qu'à renvoyer à un article de M. Maspero. 2

Ce qui nous importe surtout dans ce monument, c'est le côté historique.

Nous savons, depuis les fouilles de Greenb, que Piankhi ramenkheper ou Piankhi II (petit-fils sans
doute de Piankhi meriamen, l'adversaire célèbre de Tafnekht et grand-père probablement de Piankhi
rauserma, le mari de la reine Kenensat3) a été le mari d'Améniritis et le père de la princesse Shapenap,
femme de Psammétiku Ier : en un mot que Psammétiku, descendant de la branche cadette de la dynastie
royale éthiopienne, avait voulu fortifier les droits à la succession de Tahraku, qu'il tenait de cette branche
par une alliance avec la branche aînée des rois de Napata. Son futur beau-père, Piankhi II ramenkheper,
lui-même, en avait fait autant. Descendant probablement d'un des cadets de Piankhi Ier meriamen, il avait
cru utile d'épouser Améniritis, la fille de Kashta, l'aîné de Piankhi et de Shapenap Ire (fille d'Osorkon III)
qui était aussi la sœur de Shabaku, le fils et le successeur de Kashta, lequel Shabaku était beau-frère
lui-même de Tahraku. Ce mariage avait sans aucun doute ouvert la voie au trône à Piankhi II, en en
faisant en Ethiopie et en Thébaïde le successeur de Rabaku touuatamen, volontairement reparti après
ses triomphes pour sa patrie d'origine à la suite d'un songe et peut-être mort fou. Le petit prince royal,
qui depuis longtemps s'était procuré une si belle alliance, avait tout naturellement été choisi pour remplacer
alors Eabaku, et, paraît-il d'après notre stèle, il avait multiplié les victoires ou les prouesses afin d'occu-
per au moins la Thébaïde. Selon notre stèle encore, bien qu'héritier légitime de la double couronne, il
avait dû se contenter pratiquement de cette couronne du midi et se borner seulement à occuper Thèbes,
où ses cartouches furent soigneusement martelés plus tard. Sans doute même que cette occupation de la
Thébaïde se fit, grâce à son alliance, avec Psammétiku, dont il reconnut les droits à la couronne comme
prince éthiopien, auquel il donna en mariage sa fille Shapenap II, née de son union avec Améniritis, en
lui abandonnant pratiquement la couronne rouge du nord, c'est-à-dire tout le Delta et en se réservant la
couronne blanche et la Thébaïde. Notre stèle avait justement pour but de continuer dans l'avenir ce par-
tage en assurant à la jolie Mautiritis, fille aussi d'Améniritis4 et de Piankhi — qui aurait certainement
trouvé bientôt un mari convenable — la succession de Piankhi en Thébaïde. C'est pour cela que, quand
< lTIorus-sam-taui, maître des diadèmes, le protecteur, l'Horus d'or, qui multiplie les victoires, le roi Ramen-
kheper, fils du soleil, Piankhi II», présente à sa patronne la grande déesse thébaine, Maut, épouse divine
d'Amon, sa «royale fille, palme d'amour, prophétesse de Maut, prophétesse d'Hathor, Mautiritis» — dont
il veut faire une autre épouse divine — il est dit qu'il «est venu, avec stabilité de prospérité à toujours
se concilier Maut, dame dAshur, celui qui est doué dévie, solide comme le ciel, le fils du soleil, Piankhi».
C'est une intronisation divine et définitive, une véritable adoption qu'on sollicite pour le prince amonien
et sa fille, et la bonne déesse Maut le comprend quand elle répond : «Tu es dieu bon, vivant comme le

1 Voir le Catalogue des grands monuments par M. de Rongé, p. 116 et suiv. et sa brochure plus récente sur les fouilles de Greene,
p. 43 et suiv.

- Voici comment dans la Zeitschrift de 1879 M. Maspero traduit la fin de ce morceau, fin que M. de Rougé avait cru devoir laisser
de côté, et dont la traduction me paraît bien douteuse — en dehors de la dernière phrase

«... plus que les haies du prunelier (Rouge) sa (joue) plus que les grains du jaspe, plus que l'entame d'un régime de palmes.
Les pointes de sa gorge séduisent encore plus que son flanc ! »

3 Voir Pierret, Catalogue de la salle historique, p. 196 et n° 28. Piankhi iii paraît du reste n'avoir régné qu'en Éthiopie.

4 Notons que les noms de Mautiritis et d'Améniritis sont en parallélisme absolu : Améniritis (Amon l'a faite) ; Mautiritis (Maut,
épouse d'Amon, l'a faite).

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