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Revue égyptologique — 13.1911

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Revillout, Eugène: Lettre à M. Clermont Ganneau de l'Institut sur les monnaies mentionnées dans les papyrus araméens d'Éléphantine
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https://doi.org/10.11588/diglit.11502#0171
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Les monnaies égypto-aeaméennes des papyeus d'Éléphantlne.

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du temps de Philopator» (p. 33). Dans ce dernier travail j'ai cité des comptes un peu an-
térieurs à l'époque persane, c'est-à-dire contemporains de Tahraka et d'Amasis, qui men-
tionnent déjà, dans l'échelle des poids monnaies, le quart de kati ou triobole, identique au
p'O'i du bp'iï didrachme, employé alors en Egypte à côté du poids monnaie si fréquent du
demi kati (ou drachme attique — un peu réduite à l'époque ptolémaïque), demi kati, qui
est aussi le JJp2 des poids sémitiques d'alors, identique comme pesée à la monnaie phénico-
satrapique de 4 gr. 80, dont nous avons parlé précédemment. La proportion d'alliage du
ttD3 ou outen fondu est de deux P'O'"), 2/20 ou Vio> comme dans les monnaies de bon alloi
actuelles.

3° Le "hv\ ou chalque est, comme chez les Grecs et les Égyptiens, le 48e de la
drachme et le 96e du kati ou ^p'vT didrachme, ce qui nous amène pour le papyrus de
la Bibliothèque Bodleienne, auquel Sayce et Cowley ont donné la lettre L, à un taux de
l'intérêt tout-à-fait normal et tenant le milieu entre, d'une part, l'intérêt légal de 20 pour
cent, employé par les Babyloniens, soit de la même période, soit antérieurs, et, d'une autre
part,1 le maximum2 légal de 30 pour cent qui existait à la même époque et plus tard encore
pour l'intérêt égyptien, réglementé par Bocchoris, tandis que, d'après le calcul évidemment
exagéré de M. Cowley, ce taux représenterait 60 pour cent.

Notons que la valeur du 96e du kati bpW didrachme rentre admirablement dans cette
dichotomie de la fraction du tiers que M. Oppert, dans son étalon métrique, a démontré entre
le système assyro-chaldéen,3 basé sur le bp'£>. Dans le tome II de notre Bévue* égyptologique,

1 «Ce taux légal était déjà fixé par d'anciennes lois touraniennes, qui nous ont été conservées dans
les bilingues d'Assourbanipal. Quand ce roi de Xinive, qui unissait en lui les qualités d'un lettré délicat
avec toute la férocité d'un grand conquérant asiatique, eut soumis la Chaldée, soulevée contre lui par son
frère cadet, il eut soin de faire rapporter dans son palais ce qui lui semblait le 'plus curieux dans les
bibliothèques des villes mises au pillage. Vraisemblablement il emportait avec les livres les bibliothécaires.
Quoi qu'il en soit, il ordonna à des lettrés de transcrire en caractères modernes et de traduire en ninivite
les anciens textes du pays d'Aecad. C'est ainsi que nous avons le passage suivant d'une loi qui n'a jamais
cessé d'être en usage à Babjdone : «Produit de l'argent. Le produit de l'argent est de 12 sekels pour
une mine.» L'intérêt est ici calculé à l'année. On le trouve encore calculé ainsi dans quelques actes de
Babylone. Mais la plupart du temps, à l'époque classique pour nous, c'est-à-dire entre Nabnchodonosor le
Grand et Artaxercès, on préférait fixer un intérêt mensuel, qui est indiqué dans plusieurs actes comme
devant être mensuellement payé. Non seulement ces actes portent : «l'intérêt par mois est d'un sekel par
mine», mais on y ajoute : «cet intérêt se paiera par mois» (p. 54 et 55 de mon livre «Sur les obligations
en droit égyptien, comparé aux autres droits de l'antiquité». Voir aussi le supplément babylonien de ce
volume et mon livre intitulé : «La créance et le droit commercial dans l'antiquité»).»

1 Bocchoris avait fixé ce maximum, d'après lequel étaient réglés les intérêts des créances civiles,
s'il n'y avait pas de conventions contraires et moindres. Il avait fixé aussi le maximum que ces intérêts
pouvaient attendre sans règlement et qui ne pouvait dépasser une somme égale au capital, et cela sans
anatocisme. Pour les créances religieuses ou royales, l'intérêt pouvait être de 120 pour 100, un kati par
outen et par mois, mais toujours avec le même maximum du double du capital que ne pouvaient dépasser
les intérêts. (Voir mes livres de droit égyptien.)

3 «Ce système repose tout entier sur les deux mines, forte et faible, dont M. Ledrain nous a donné
plus haut les pesées et les légendes. Il y avait d'abord la mine forte (ou double) d'environ 1 kgr., repré-
sentant 6 unités divisionnaires appelées pierres. La pierre de la mine forte se divisait elle-même en dix
unités plus faillies que M. Oppbrt appelle drachmes (en assimilant ce mot à darag mana «degré de la mine»
ou Veo de la mine) et la drachme assyrienne en 6 sihir ou oboles. La mine faible (d'environ x/2 kgr-) avait
les mêmes subdivisions : 1° son 6e, la pierre faible; 2° le 10e de ce 6e, la drachme faible; 3° le 6e de ce
10°, le sihir, ou obole faible. Enfin, à la base de ce double système était le grain dont il entrait 3600 dans
la pierre.» Bévue êg. II, p. 179, «Poids sémitico-égyptiens». Conf. ibicl, p. 234 et mon article sur les plus
anciennes monnaies hébraïques. * Ibidem.
 
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