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Rocznik Muzeum Narodowego w Warszawie — 22.1978

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Sztuka nowożytna
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Kamieniecka, Elena; Schultz, Daniel [Ill.]: Portret zbiorowy Daniela Schultza
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https://doi.org/10.11588/diglit.19584#0162
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Le portrait de groupe de Schultz dispose d'une longue histoire avec diverses attributions, interprétations et
datations, depuis 1755 quand il faisait partie de la galerie de tableaux du palais de Tsarskoïe Selo, dans la salle
dite Kartinna. Depuis ce temps, l'auteur du tableau changea quatre fois, huit versions du thème furent proposées
enfin trois tentatives sont connues de déchiffrer la date inscrite sur la toile. Une étape décisive pour l'attribution,
futl'expositionorganiséeen 1908 parles plus éminents amateurs d'art en Russie, groupés autour de la revue „Starte
Gody". C'est alors entre autres qu'on déchiffra la signature sur le portrait comme celle de Daniel Schultz. On
commença aussi à relier le thème du tableau avec la Pologne, le définissant comme l'image d'une des familles
tartares établies en Lithuanie et naturalisées polonaises.

Par une analyse minutieuse du costume, de l'iconographie et du style, il est tenté ici de rejeter les affirmations
sans motivation suffisante, puis d'identifier les personnes représentées.

Grâce à l'analyse du costume, on peut rejeter l'interprétation du tableau comme l'image de membres de la
famille d'un notable tartareet affirmer qu'il montre la famille d'un notable polonais. L'analyse a permis également
de repousser la date d'exécution à la fin des années soixante ou éventuellement le début des années soixante-dix.

En étudiant la figure d'un des personnages principaux du tableau, le jeune homme avec un faucon, les personna-
ges à ses côtés, enfin les éléments de genre, l'auteur arrive à la conclusion qu'il s'agit ici d'un des moments de la
chasse: la cérémonie de transmission du titre de fauconnier. Ceux qui étudiaient le tableau de Schultz étaient
jusqu'ici convaincus qu'il s'agit d'un portrait de famille. Le seul doute venait de l'image d'un enfant avec un visage
vieilli, ce qui s'explique maintenant sans problème: en général des nains, chargés de l'exercice de genres spéciaux
d'oiseaux, participaient à la chasse au faucon.

Quelle famille polonaise marquante pouvait imager Schultz dans un portrait de famille exécuté, comme il
fut dit, en fin des années soixante ou au début des années soixante-dix?

La biographie de l'artiste qui, en ces années, travaillait à la cour du roi de Pologne Michał Korybut Wiśnio-
wiecki, réalisant parallèlement les commandes de la noblesse polono-lithuanienne, attire l'attention sur la famille
étendue des Radziwiłł, dont plus d'une fois Schultz peignit des représentants. Le document majeur pour l'identifi-
cation des personnages du portrait de groupe sont des gravures de l'album généalogique des Radziwiłł de l'an
1768. Elles permettent de reconnaître les personnes figurant sur cette riche composition: Daniel Schultz a représenté
ici Michał Kazimierz Radziwiłł (1625—1680) avec ses fils. Le fauconnier est son fils ainé Mikołaj Franciszek Ra-
dziwiłł, mort en 1672, les autres — Jerzy Józef, Karol Stanisław, Ludwik et Jan. La. date du décès du fils ainé,
le fauconnier Mikołaj Franciszek, et les dates de naissance des autres enfants permettent d'affirmer que le tableau
fut terminé vers 1672. Il put être exécuté pour une des résidences de Michał Kazimierz: Biała, Ołyka ou Nieśwież.

Comme autour du tableau la discussion continue, on a recouru encore à l'opinion de spécialistes dans la
connaissance concrète de l'homme. De nombreux chercheuts retrouvaient des traits dits mongoloïdes parmi les
membres de cette famille. Mais ce qui semble un type ethnique était la conséquence de la maladie: toute la famille
Radziwiłł souffrait d'une maladie héréditaire liée à des troubles chromosomatiques, en particulier une atrophie de
la thyroïde. A une telle conclusion parvinrent des spécialistes endocrinologues sur la base d'une photographie du
tableau.

On ne sait quand le tableau arriva dane une collection russe. En partie de faits historiques, l'auteur suppose
que le tableau put être offert à Pierre I en 1706, lors de sa visite au château de Korelicze, une des résidences de
Karol Radziwiłł, héritier de Michał Kazimierz.
 
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