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Rocznik Muzeum Narodowego w Warszawie — 30.1986

DOI Heft:
5-46 Starożytność
DOI Artikel:
Kiss, Zsolt: Un relief romain tardif à Dongola
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https://doi.org/10.11588/diglit.19633#0046

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de conservation ne permet pas de dire si la jambe était nue ou vêtue de chausses. La cuisse
droite est écartée vers l'extérieur, le reste de la jambe est disparu.

Malgré que la paume de la main et le sommet de la tête du personnage débordent nettement
sur le cadre supérieur, l'homme est de taille bien inférieure à l'échelle du lion. Leur groupement
est particulièrement désuni: l'homme et le lion se détournent l'un de l'autre. D'autre part la
pose du lion est strictement statique, tandis que le mouvement de l'homme — exprimé par
l'écart de la jambe droite, le détour du visage, le geste des bras et surtout la pose légèrement
arquée du corps — est fortement dynamique. Pourtant la composition serrée exprimerait un lien
thématique entre ces deux personnages.

Si l'interprétation de la scène pose des problèmes, le style de l'objet est non moins surprenant.
L'art chrétien en Nubie (sans parler de la sculpture méroïtique plus ancienne)3 ne présente
guère d'exemples d'un rendu tellement souple, d'un modelé du relief si plastique et proche de
la réalité. Uniquement la tête détournée du lion, strictement de profil, dénote une stylisation
modérée. Le style donc est plus proche du monde „classique" que du monde „egyptien",,,copte"
ou „byzantin". Enfin le matériau même, un marbre blanc à grain fin, est étranger à la sculpture
de la Nubie chrétienne.

En raison justement de ces parentés avec le inonde classique, K. Michałowski y voyait un
„reflet incontestable de l'art décoratif d'époque romaine d'Alexandrie", l'interprétant comme
Représentant probablement Héraklès et le lion de Némée"4. Il ne suggère aucune datation
précise, mais le contexte impliquerait une date „romaine" et le thème païen également nous
reporterait avant la période chrétienne. Comme nous connaissons parfaitement le style parti-
culier de l'art méroïtique qui précéda au Soudan l'art chrétien5, il en découle de manière logique
que l'objet serait inéluctablement une importation de l'Alexandrie romaine, remployée plus
tard de manière fortuite dans la construction de l'autel d'une église.

Mais les problèmes de datation et de fonction de cette sculpture enigmatique ne peuvent
être résolus qu'en partant d'une interprétation de la scène même. Malheureusement, on ne peut
suivre l'identification proposée par K. Michałowski. Dans l'art antique Héraklès est souvent
représenté en lutte avec le lion de Némée, mais jamais en présence du lion de Némée6.
Le lion ici n'attaque pas le personnage masculin, qui d'ailleurs semble terrifié au lieu de faire
front au fauve. Enfin, une des caractéristiques dans l'art antique de l'iconographie de la lutte

3 La sculpture de la Nubie chrétienne est pratiquement représentée uniquement par le décoration architecto-
nique, à motifs figurés très schématisés. Cf. p. ex. la frise de colombes de la Première Cathédrale de Faras, du
VIIe siècle, K. Michałowski, Faras —■ Die Kathedrale aus dem Wustensand. Zurich 1967, p. 62.

4 K. Michałowski, Les contacs culturels dans le monde méditerranéen. Livre du Centenaire de l'Insti-
tut Français d'Archéologie Orientale, Le Caire 1980, p. 306, pl. XLVIII, A.

5 Cf. J. Leclant, Art méroïtique. L'Egypte du crépuscule. Paris. 1980, pp. 227—265.

6 Cf. p. ex. sur un métope d'Olympie, W. Schuchardt, Inhalt und Form bei den Olympia-Metopen.
dans: Festschrift fur Hugo Friedrich. Frankfurt 1965, pp. 239 sq.

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