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Rocznik Muzeum Narodowego w Warszawie — 30.1986

DOI Heft:
5-46 Starożytność
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Kiss, Zsolt: Un relief romain tardif à Dongola
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https://doi.org/10.11588/diglit.19633#0048

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part, la présence théorique d'un second lion à la droite de l'homme est possible. Enfin, les bras
étendus, légèrement dressés, à la paume ouverte, caractérisent très exactement le geste de prière
de Daniel dans la fosse aux lions.

La représentation de Daniel flanqué de deux lions, suivant ce schéma, est particulièrement
caractéristique pour les sarcophages chrétiens romains. Nous voyons la scène sur la face de
grands sarcophages à deux zones, couramment dans la bande inférieure, dès le IVe siècle8. On
trouve également de nombreuses représentations de Daniel sur la partie avant des couvercles
de sarcophages9, de dimensions plus réduites et plus rapprochées des dimensions de notre objet.

Pourtant de nombreux problèmes se posent. Sur toutes les représentations connues Daniel
est de taille supérieure aux lions, ce qui donne une unité organique au groupe. Sur le relief de
Dongola la disproportion d'échelle entre „Daniel" et le lion rendrait la scène incompréhensible.
Ensuite, si une telle interprétation explique la pose statique et calme du lion, on devrait s'atten-
dre également à une pose statique de Daniel en prière. Or, la tête détournée, la jambe écartée,
le corps arqué dénotent nettement un mouvement de l'homme vers sa droite. Cela semble diffi-
cilement conciliable avec le schéma canonique de Daniel.

Il reste enfin la question du vêtement. Sur les nombreux exemples de Daniel sur les sarco-
phages romains, Daniel est d'abord dans la première moitié du IVe siècle représenté nu10, excep-
tionnellement en toge11. Plus tard, comme pour les images des Trois Hébreux dans la Fournaise12,
le contexte „babylonien" de l'épisode biblique fut marqué en vêtant Daniel de l'habit parthe13, soit
la tunique à manches serrées au poignet, le manteau court agrafé sur l'épaule, les pantalons
brodés et le bonnet dit „phrygien". C'est une convention qui existe encore dans la sculpture
copte du VIe siècle14. Rien de tout cela sur le relief de Dongola.

Pour toutes ces nombreuses raisons, nous ne pouvons non plus reconnaître ici le groupe
caractéristique de Daniel dans la fosse aux lions. Pourtant, c'est parmi ces images sur les sarcopha-
ges que nous trouvons les analogies stylistiques les plus proches dans le modelé ainsi que pour
la position du personnage masculin15. On trouve aussi de proches analogies dans une décora-

8 Cf. p. ex. F. W. Deichmann, Repertorium der christlich-antiken Sarkophage. I. Wiesbaden 1967,
p. 23, n° 26, pl. 8; pp. 33—34, n° 39, pl. 12; pp. 35—36, n° 40, pl. 13; etc.; i d., Friihchristliche Sarkophage in
Bild und Wort. Olten 1966, p. 28, n° 8, p.l 12.

9 Deichmann, Repertorium I, pp. 89—90, n° 135, pl. 32; pp. 93—94, n° 144, pl. 33 ; F. G e г с к e, Die
christlichen Sarkophage der vorkonstantinischen Zeit. Berlin 1940, p. 380.

10 Cf. supra, note 8.

11 Gercke, op. cit., pp. 415—416, pl. 31, 1.

12 Gercke, op. cit., pp. 373—375.

13 Cf. p. ex. D e i с h m a n n, Repertorium I, p. 99, n° 157, pl. 35.

14 Cf. un bas-relief de Baouit à Berlin, Staatliche Museen, W e s s e 1, op. cit., fig. 60.

15 Cf. en particulier un sarcophage de Syracuse, V. T u s a, I sarcofagi romani in Sicilia. Palermo 1957,
pp. 173—181, n° 80.

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