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Muzeum Narodowe <Breslau> [Hrsg.]; Muzeum Śla̜skie <Breslau> [Hrsg.]
Roczniki Sztuki Śląskiej — 9.1973

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Przała, Jan: Sarkofagi Piastów w Brzegu i Legnicy
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https://doi.org/10.11588/diglit.13798#0095
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Sarkofagi Piastów w Brzegu i Legnicy

cercucils. Sauf le sarcophage n° IX, ils ont, en section verticale,
la formę d'un hexagone symetriąue, mais irregulier. Les sar-
cophages different par leurs proportions, par 1'angle d'inclinaison
des cótes de leur partie inferieure et aussi du couvercle, par la
position verticale ou obliąue des cótes plus courts, par les sup-
ports sur lesquels ils reposent et enfin par leur decor et son con-
tenu. Comme Tornamentation et le style qui les caracterisent
correspondent chronologiquement aux dates des deces des mem-
bres de la familie des Piast, on a admis qu'ils etaient executes
aux environs de ces dates; cette datation est confirmee pour
quelques uns par des sources qui permettent de situer le moment
de leur execulion dans la periode cntre la mort et l'enterrement
des princes.

Les changements stylistiąues survenus au cours de deux
quarts du XVIIe siecle dans le groupe des sarcophages examines
etaient conformes, en principe, aux orientations dans 1'art du
XVIIe siecle en Europę du nord et de 1'ouest. Durant la „pre-
mierę phase" on employait, pour les decorer, des ornements non
figuratifs du genre de grotesques (iii. 7) et.aussi 1'orncment imi-
tant des bandes (rollwerk) et des ferrures de tólc (ill. 4), plus
tard on s'etait servi de 1'ornement imitant des pavillons d'orei!le
et des cartilages (ill. 17) et ensuite, durant la „derniere phase"
— de l'ornement a motifs de fieurs, de feuilles et de fruits (ill.
28, 32) ainsi que de Iarges entrelacs de feuilles d'acanthc (ill. 38).
Les plus precieux du point de vuc artistique sont les sarcophages
d'etain de Brzeg nos II, V et VI (ill. 10, 13, 19) et les sarcophages
de cuivre de Legnica nos VII et VIII (il.. 28, 32). Leur decor,
les effets de couleur des polychromies, le jeu d'ombres et de
lumieres ainsi que la composition des motifs ornementaux en
formę de sculptures ou de reliefs temoignent de la grandę ha-
bilete des artisans qui les ont executes.

Chaque sarcophage est l'oeuvre de plusieurs personnes
(invenleur, historiographe, fondateur, fondeur en etain, chau-
dronnier, sculpteur, peintre orfevre et autres). Seule l'execu-
tion des sarcophages nos II, V et VI par le fondeur en etain
Jeremie Weske a ete provuee sur la base de documents; les noms
des autres collaborateurs ne sont cites qu'en formę de supposi-
tion. Les fondateurs etaient sans nul doute les membres les
plus proches de la familie princiere: Georges III fonda pro-
bablement les sarcophages nos II—V et peut-etre aussi n° VI,
quoique ce dernier ait pu etre fonde par le frere du defunt,
Christian II. Les sarcophages nos VII—IX ont ete fondes par
la princesse Louise qui de sa vie encore avait commande pour
elle-meme a Augsbourg le sarcophage n° IX.

Les auteurs des programmes iconographiques provenaient
probablemcnt du milieu de la cour des derniers Piast. A la pre-
paration de ces programrrtes avaient participe aussi des artistes
de la cour (p. ex. Samuel Koller, David Tscherning) et la prin-
cesse Louise.

Les representations sur les sarcophages peuvent etre di-
visees en quelques groupes: a) symbole du pouvoir et de la posi-
tion sociale, b) emblemes de la vanite de la vie humaine, c) em-
blemes de la resurrection a la vie eternelle. Nous y ajoutons le
groupe d) qui contient les emblemes relatifs a divers contenus.
Les plus nombreux siu- chaque sarcophage sont les emblemes
compris dans les groupes b) et c). Les symboles du pouvoir et
de la position sociale des defunts doivent etre consideres aussi,
dans ce cas la, comme des symboles ou des allegories de la
vanitć. Ceci fut exprime, entre autres, par Christiano Pauli

dans son sermon prononce le 30 janvier 1676 pendant les
funerailles du prince Georges Guillaume.

Le programme ideologique des sarcophages ćtait inspire
tres souvent par la production litteraire d'auteurs du pays sous
la formę de panegyriques, de condoleances et d'oraisons fune-
bres. II est a remarquer qu'en preparant ce programme on se
servait de quelques publications d'emblemes. Les ouvrages
consacres aux emblemes se trouvaient en possession des ec-
clesiastiques et de la Bibliotheque des Piast. C'est a Brzeg
que Martin Opitz avait ecrit et publie son oeuvre sur les
symboles du Christ, c'est la aussi qu'avait edite certains de ses
ouvrages 1'auteur des recuilles des emblemes — J. Bruck.

On peut indiquer trois facteurs qui semblent avoir incline
les fondateurs des sarcophages a donner la preference au langage
recherches des emblemes: les tendanccs moralisatrices et di-
dactiques de 1'art des milieux protestants, l'influence de la littera-
ture allemande du XVII0 siecle et les traditions de 1'art silesien
des XVIC—XVIIe siecles. Le premier de ces trois facteurs se
manifestait dans differentcs regions, ii ne suffit donc pas pour
expliqucr la genese des representations sur les sarcophages
silesiens. Le principal róle revient aux oeuvres litteraires de
lyriques et de dramaturges tels que Martin Opitz, Andre Gry-
phius, David C. von Lohenstein et Christian Hofmann. Ces
auteurs etaient des Silesiens qui demeuraient Iies a la region
et, directement, a la cour des Piast de Legnica —Brzeg non seule-
ment du fait de leur origine, mais aussi de leurs activites. Leur
importance pour la problematique qui nous interesse devient
claire lorsqu'on tient comptc de 1'influence decisive des emble-
mes, constatee ces derniers temps par les historiens de la littera-
ture, sur les contenus, sur la manierę d'allegoriser et nieme sur
la composition et la structure semantique des oeuvres
de ces auteurs qui vulgarisaient en Silesie les enigmes intrigants
des compositions emblematiques et qui leur gagnaient des
mecenes princiers et des panegyristes de la cour. Pareille etait
au milieu du XVII" siecle 1'imporlance de la tradition artisti-
que locale qui possedait deja tout un siecle d'experiences, tant
dans 1'application directe des representations emblematiques,
que dans 1'emploi de la structure semantique semblable des
ćpitaphes.

Les principaux facteurs formant les contenus ideologiques
des sarcophages etaient: la situation politique et legale et aussi
historique et culturelle du duche de Legnica—Brzeg ainsi que
le probleme des confessions. Ces contenus cxpriment: 1) la
conscience de la tradition royale des Piast, 2) les aspirations de
la dynastie a maintenir la souverainete du pouvoir et la libcrtć
de confession (protestante), 3) 1'espoir d'une resurrection a la
vie eternelle.

Compares a d'autres sarcophages du troisieme quart du
XVIIe siecle, ceux des Piast semblent etre des oeuvres precieuses
de 1'art decoratif. Ils se font remarquer par un decor beaucoup
plus riche et plus original, par leurs proportions, par la compo-
sition interessante des armoiries et des nombreux reliefs, par
leurs emblemes et le contenu ideo!ogique que ceux-ci represen-
tent. Ce sont donc des oeuvres d'art qui non seulement temoi-
gnent de 1'habilete des fondeurs en etain et des orfewes si-
lesiens, mais qui ont aussi une importance de caractere plus
generał.

1mdliii par T. Chłapowska

g — Boczniki Sztuki Śląskiej, IX.
 
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