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Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 2): Texte. Sculpture. Peinture. — Paris, 1823

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https://doi.org/10.11588/diglit.1303#0006
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a SCULPTURE.

comme on s'en convaincra par la suite, présenter la Sculpture, dans mon ouvrage, qu'avec un
appareil de monumeus bien inférieur à relui qiie réclamaient les deux autres arts. J'ajouterai même
que ces monumeus n'y entrent en quelque sorte, que pour confirmer, par de nouveaux exemples,
ce que les productions plus importantes de l'Architecture et de la Peinture nous apprennent sur
l'histoire de l'art du dessin dans sa décadence.

Afin de répandre plus de lumière et plus d'intérêt sur ce qui doit suivre, j'ai pensé qu'il ne serait
pas inutile de remonter brièvement aux lems et aux peuples qui ont vu naître le bel art de la Sculp-
ture, qui ont contribué à ses progrès, et sur-tout qui l'ont porté à ce haut point de perfection qu'il
atteignît avant de décliner. C'est ce que je me propose de faire dans cette introduction : maïs, comme
je n'ai certainement pas la présomption de penser que je puisse rien ajouter au magnifique tableau
que nous a donné Winckclmann ; je me contenterai de tracer ici, presque toujours d'après lui,
quelques notices abrégées de l'histoire de la Sculpture chez les peuples anciens. Je ne prendrai
celle-ci, le plus souvent, qu'au point où elle commençait à marcher vers sa perfection, et je m'ar-
rêterai de préférence aux époques à-peu-près certaines qui nous présentent les titres principaux de
sa gloire, pareeque ce sont les seules qui offrent une matière vraiment utile aux études des artistes.
Quant à sou origine, elle se rattache aux causes générales de toutes les inventions qui, par le laps
du teins, sont devenues des arts. La transformation une fois opérée, ce sont ensuite les circonstances
particulières à chaque peuple, qui décident du plus ou moins de succès que ces arts obtiennent, chez
lui, et qui leur.impriment leur caractère distinctif. C'est de cette observation , dont la justesse me
parait démontrée, que dérive le principe général que j'ai cherché à établir, au commencement de
cet ouvrage, en traitant de l'Architecture.

laSculptuM Eu accordant aux Egyptiens ce droit d'antériorité sur presque toutes les inventions, que semble

les Egyptiens. jeur assurcr Pancieimcté de leur civilisation, occupons-nous plus immédiatement de l'histoire de la
Sculpture, lorsqu'elle est devenue chez eux un art véritable. Voyons ce peuple, après avoir, indé-
pendamment des couleurs de la Peinture, employé d'abord, pour langage ou pour écriture (a), les
images symboliques des objets, gravées eu creux ou sculptées en bas-relief, abandonner celles-ci
au service hiérogkphique des prêtres et des philosophes; puis, donnant aux mêmes procédés une
destination nouvelle, les faire servir, comme travaux de Sculpture proprement dits, à présenter aux
yeux l'image réelle et complète des objets physiques.

La formation de ces images offre d'abord assez de facilité, dans les instrumens et dans les ma-
tières, pour être à la portée de l'enfant, du sauvage, ou des hommes les moins instruits parmi les
peuples policés. Tous, frappés des formes arrondies, carrées, ou saillantes des corps, trouvent sous
leurs pas le sable sur lequel ils peuvent en esquisser les contours, ou, s'ils veulent en exprimer le
relief, l'argile, qui, sans autre outil que les doigts, se modèle avec docilité sur l'objet à imiter. Mais
il n'en est plus ainsi, quand la Sculpture en creux ou en relief prétend rendre fidèlement à nos yeux
la proportion, la beauté, la grâce des formes; et sur-tout quand elle va jusqu'à vouloir faire passer
dans notre âme l'expression vraie, le caractère propre de la pensée et des passions humaines. Alors,
au contraire, c'est dans la nature même des matières et.des instrumens, qu'elle trouve les obstacles
les moins faciles à vaincre. Ce ciseau, ce marteau, qui chargent la main du statuaire, sont autaut
d'entraves qui arrêtent l'essor de son génie; le bronze et le marbre, dans la froide uniformité de
leur teinte, lui refuseut à-peu-près tous les secours que les couleurs prêtent au peintre pour impri-
mer à ses figures cette vie physique dont l'illusion séduit si rapidement le spectateur: mais alors
aussi la Sculpture devient un art, et un ait infiniment difficile. Pour eu suivre les progrès chez les
principaux peuples qui l'ont cultivé, et appercevoir les causes des divers degrés de développemcut
qu'il y a reçus, nous devons porter nos regards cl notre attention, plus encore que nous ne l'avons

(a) Avant l'invention îles caractères alpliabihii]iie.s par les Pliéni- Noverat; et saxis iantùm,vt>lucn-n]i<cfc'\i;iiu\
cieus, les lijjypiiens ne savaient, ;ï jiiopicmeni parler, pas écrira; Sculptai}ne servabant magioai anhnalia linguas.
JVoiuiUmJlurmitcas Memphis contexerc biblns LuCi.....T"
 
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