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Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 2): Texte. Sculpture. Peinture. — Paris, 1823

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https://doi.org/10.11588/diglit.1303#0016
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12 SCULPTURE.

qu'il serait permis d'attribuer à ses productions ces deux effets moraux dans lesquels on a cru trou-
ver la source principale des idées religieuses : aux pieds du Jupiter armé de la foudre, les hommes
ont éprouvé la crainte; ils ont senti l'amour aux pieds de la Vénus.

Egalement habile dans un genre moins puissant sur l'imagination, mais aussi touchant pour le
cœur, Pyrgothèles, à la même époque, gravait sur pierre les portraits des grands hommes de la
Grèce. Bien ne manquait à la fidélité de ces illustres images, destinées à transmettre d'âge en âge
les beaux monumens de l'Art et les nobles souvenirs de l'Histoire.

Quels hommes et quels travaux! Qui pourrait, sans une vive émotion, se figurer un moment
sous les portiques, dans les temples de la Grèce, en présence des héros dont la SculpLure y avait
multiplie les statues, des dieux qu'elle y faisait descendre; ou seulement se croire transporté dans
une galerie, au pied d'une statue de Lysippe, devant un tableau d'Apellcs , et tenant à la main un
camée de Pyrgothèles ! Ces jouissances furent réservées à Alexandre : c'est ainsi

.......Qu'au milieu des palmes les pins belles,

Le vainqueur généreux du Granique et d'ArbcIles,

Consacrant aux beaux-arts les courts loisirs que lui laissait la victoire, se délassait de ses nobles
travaux en présidant aux leurs. Il ordonnait a Lysippe d'armer son bras de la foudre; il voulait
qu'Apelles lui mit dans la main une couronne de lis et de roses, pour en orner le front de Roxe-
lane (a). Hélas! les beaux-arts, dont il savait si bien goûter les charmes, et dont il vit les plus
beaux jours, éprouvèrent, après sa mort, à-peu-près le même sort que ses conquêtes (b).

Quand, à l'aide de circonstances physiques et morales aussi favorables que celles que la Grèce
nous a présentées, les arts sont parvenus à un pareil degré de perfection, il faut, pour qu'ils s'y
maintiennent, que l'état civil et politique n'éprouve aucun de ces cliangemens qui le troublent
violemment, en altèrent la forme et les principes, et le conduisent à sa ruine. Malheureusement
tels furent ceux auxquels, malgré quelques intervalles de repos, la Grèce fut livrée pendant les
deux siècles qui suivirent la mort d'Alexandre. Ils influèrent puissamment sur le sort de l'Art pen-
dant la même période. Au milieu des vicissitudes qu'il éjirouva , on remarque encore quelques
retours vers son ancienne splendeur; mais ils suspendirent son déclin sans pouvoir l'empêcher.

Le goût pour les beaux-arts, que les généraux du vainqueur de l'Asie avaient contracté près de
lui, les suivit quelque tems dans les états qui devinrent leur partage. Apclles trouva un asyle en
Egypte près du premier des Ptolémée. Ce prince employa aussi une multitude de statuaires et d'ar-
chitectes , et ses successeurs imitèrent assez long-tcms son exemple ; mais , sous la tyrannie du sep-
tième, les artistes-abandonuèrent Alexandrie. Ils essuyèrent les mêmes alternatives de faveurs et de
disgrâces en Asie, près des rois de Syrie, et près de ceux de BytTiinie et de Pergame : il en fut de
même en Sicile, sous Agathoclc et Hiéron II, jusqu'à la prise de Syracuse par MarccUus.

Ce général romain enleva à la ville conquise un grand nombre de statues, et futaiusi le premier
qui orna sa patrie des productions de la Sculpture grecque. Bientôt la conquête de l'Asie eu dépouilla
les principales colonies de la Grèce, répandues sur les côtes de la Méditerranée. La guerre de Macé-
doine ravit à cette contrée plus de cinq cents statues de marbre et de bronze qui ornèrent le triomphe

brame. Suivant Athénée, Adteus de Mytilène, Ménétox et Sopaicr glorice foreputabat. Cicer., EpisL ad/amil.,lib. V, ep. ta-
firent l'histoire dos Statuaires habiles et des graveurs: on avait, avant

Pline, des notices et de- descriptions des plus Mies statues par llégë- Edicto vetuit naquit seprœtcr Apellem

Bander et Alct'ias. Il \ a lien de croire «pie Polyclete de Sicvono avait Pingerer, tiutalîus Lysippo ditccrctœra.,

joint à son célèbre canon, à cette statue devenue la rè{jlc pour lespro- ï'ortîs Alcxandri vutlum simulantia.

portion,, une explication ou un traité qui en développait tout le sys- Hob„éi £pilL> lib_ „( Epm adA„s,

téine. Si cet oiivia^e nous était parvenu, l'union des préceptes avec les

modèles rendrait noue instruction complète sur les principes fonda- (/') Aurai-jâ besoin de réclamer l'indulgence du lecteur, pareequ'au

mentaux de la Sculpture et de la Statuaire. milieu de tant de uionumens qui forment l'histoire de l'Art daw 1*1

(a) Alexandre sentait aussi combien les arts pouvaient contribuer à tems de sa décadence, je me permets de m'occupor ici un peu longue-

tui assurer cette immortalité objet de tous ses vœux : Weque entra malt des cliefs-d'.euvre qui ont signalé l'époque de sa perfection'

A Icxaiuler grattas causa ab Apolh potwîmùm pingi et à Lysippo Siinonides, chargé de célébrer les prouesses d'un lutteur aux j*»*

Jitigi volcbat; ivit qubd illorum artem, cum ipsis {uni ctiam sibi, olympiques, trouvant « sujet peu poétique, chaula Castor et Poilu*


 
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