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Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 2): Texte. Sculpture. Peinture. — Paris, 1823

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https://doi.org/10.11588/diglit.1303#0017
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INTRODUCTION. i5

des vainqueurs. On sait ce que Mummius enleva des Ecoles et des places publiques de Corinthej
après le sac de celte opulente cité. Sylla fit éprouver à Athènes le même traitement ; Thèbcs ne fut
pas pins épargnée ; enfin on ne respecta pas davantage les temples de Delphes, d'Epidaure, d'OIym-
pie, ou de Délos : tous ces asyles, ces musées sacrés, dans lesquels on comptait une multitude de
chefs-d'œuvre en or, en bronze, en marbre, offrandes de toutes les nations de la terre, hommages
rendus aux talens des artistes autant qu'à la puissance des dieux qu'ils servaient si bien (a), furent
impitoyablement dépouillés par un conquérant avide.

Indépendamment de la disparition des modèles, et des troubles politiques et des dévastations,
qui ne permirent plus aux Ecoles l'étude paisible et approfondie des grands principes qui les
avaient fondées, il parait que l'Art portait en lui-même une autre cause de décadence, ou du
moins une sorte d'impuissance d'aller au-delà du degré de perfection auquel il était parvenu. En
effet, les successeurs de ces artistes qui avaient créé les modèles et fixé les principes de l'Art, soit
(pic la nature fatiguée les eût moins bien traités, soit qu'effrayés de la hauteur où leurs maîtres
s'étaient élevés, ils craignissent de ne pouvoir les atteindre en se livrant comme eux aux inspira-
lions du génie,-se jetèrent dans un style d'imitation qui les empêcha de rien produire d'original.
Ils ne parvinrent à donner quelque valeur à leurs ouvrages, qu'en y apportant un soin et une
recherche d'exécution qui mirent le fini à la place du grandiose: ou, retournant vers le style
trop ressenti des premiers âges, ils substituèrent la rudesse à l'élégance. Ainsi, condamné à déchoir
par celte loi impérieuse que suivent dans leur cours toutes les inventions humaines, sans cesse
troublé dans l'emploi de ses moyens, et enfin contraint de quitter le sol favorable sur lequel il
avait si longtems prospéré, l'Art perdit nécessairement beaucoup. Il ne mourut pas cependant,
non cessavà, mais il alla vivre sous un ciel étranger. Sans occupation dans leur patrie, et attirés en
Italie par la splendeur du nouvel empire, les plus habiles sculpteurs grecs se rendirent à Rome (l>).

J'ai déjà eu l'occasion d'observer, d'après "Winckelmann, que ce qui nous reste de monumeus DeloSculpture
anciens de l'Art, ne nous permet pas de lui assigner en aucun tems un style original propre aux lus Ko,,,a"ls

Romains. Tout prouve, au contraire, qu'aux époques les plus reculées, pendant toute la durée du
gouvernement royal, et même pendant la plus grande partie de celle de la république, la Sculp-
ture fut) ainsi que la Peinture et l'Architecture, pratiquée à Rome par des artistes étrusques. Tout
prouve également qu'à ceux-ci succédèrent immédiatement les maîtres grecs, qui, depuis l'époque
de leur arrivée en Italie jusqu'il celle de la destruction de l'empire, exécutèrent à leur tour les
ouvrages les plus intéressans de l'Art; à l'exception de ceux que firent quelques sculpteurs romains
leurs élèves, comme avaient pu faire, dans les tems antérieurs, quelques élèves des Etrusques.
Chacun de ces deux peuples ayant successivement apporté à Rome son Ecole, leurs conquérans
n'eurent ni le besoin ni la volonté d'en former une vraiment nationale : de sorte que, s'occuper
des fastes de la Sculpture chez les Romains, où elle ne brilla que d'un éclat, emprunté, c'est à
proprement parler, ajouter quelques observations à celles que nous a fournies son histoire chez les
Etrusques et chez les Grecs.

En effet, la statue de bronze couronnée par la Victoire et placée sur un quadrige, qui fut érigée
pour le triomphe de Romulus, parait avoir été l'ouvrage des Etrusques; le colosse d'Apollon en
bronze avait été fondu en Toscane. Après la destruction des principales villes de ce pays, et sur-
tout de Fbbînium dite la ville des Artistes, la plupart de ceux - ci se retirèrent à Rome, dont la
population et la puissance croissaient de jour en jour, et y travaillèrent: en terre et en bronze.

Cependant la Sculpture n'y fit guère usage du marbre avant le V siècle de l'ère romaine. Dès
le commencement du Y F, les Romains s'étaient approchés des contrées habitées par les Grecs :

(a) Provcxit ad horum cidtiirum ardficis eximia diligentia. Sa- ce lieau pays nYt.iii plus celui doi production* do l'Art; il faut rocon-

picni. ualu-e au-.i, qtu I.- ;i.un .1 le- principe» do l'An formeront encore

(A) Le* Grecs furent, ù Home, poètes, historiens, peintres, sculp- Iouj;-teins ans wne de prrainoine çJdsJ pour tetîndrvidus de cette

KUH, architectes. De sorte que, s'il ett vrai de dire que, depuû le îles- naiimi.Ti.iti-i>l:mi.:, iirm nu-un île ... unues, uji-tum l'.irbro pro-

iruetioiiaes diffère us «tais de lu Grec* oli'usscrvisseineiit de ses peuples, diluait encore les plus beaux fruits.

SCULrT. //
 
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