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Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 2): Texte. Sculpture. Peinture. — Paris, 1823

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https://doi.org/10.11588/diglit.1303#0067
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RENAISSANCE. 65

génies de la littérature italienne, Pétrarque et Boccace, qu'il accueillit à, sa cour (a). Il ne négligea
rien non plus pour attirer à Naples les plus habiles artistes du teins, les traita avec une distinction
et paya leurs travaux avec une libéralité qui excitèrent vivement l'émulation de ses sujets. Il avait
chargé le duc de Calabre, son fils, de lui envoyer de Florence Giotto, qui y jettait alors les pre-
miers fondemeus de son Ecole, devenue depuis si célèbre. Possesseur de ce maître, il occupa son
pinceau à décorer l'église de S" Claire et celle du château dit Castel deiï Uovo. Il le visitait sou-
vent et prenait plaisir à le voir peindre ; il le récompensa magnifiquement. Pour l'Architecture et la
Sculpture, l'artiste qu'il employa le plus lut Masuccïo, que l'on regarde comme le restaurateur de
ces deux arts à Naples, et qui du moins en prépara le renouvellement par les nombreux travaux de
sa longue carrière, prolongée jusqu'à la fin du XIV' siècle. Indépendamment de beaucoup d'autres
ouvrages de sculpture, Masuccio a exécuté cinq ou six mausolées de princes et de princesses de la
famille royale, et finalement celui du roi Robert, dont ce prince approuva la composition et dirigea
même l'exécution. Ce fut la reine Jeanne, petite-fille de Robert et son successeur sur le trône
de Naples, qui fit achever celte machine immense dont on ne voit ici qu'une partie (b).

On croit que ce fut le même Masuccio qui fit les bas-reliefs de l'urne dans laquelle fut déposé le '''■ XXXI.

,, il. j 'ni Bas-reliefs lin toni-

corps de la renie Sanene, seconde iemme du roi Robert. yteui (]e lo rcjne Siin_

Ces bas-reliefs, que ie donne sur la planche XXXI, représentent d'un côté Sanche, fondatrice c',e llArilG°n> lla"s

7 * J * ' * ' I église île S" Marte

du monastère de S" Croix, recevant les hommages des religieux et des religieuses qu'elle avait rfci/nOocc.àrJaplcs.

réunis dans la même enceinte, suivant un usage dont les exemples ont été très fréquensj et de
l'autre, cette princesse assise à table au milieu des religieuses dont elle partage le repas et dont
elle porte l'habit. Ces ouvrages, plus simples que les précédons, pèchent peut-être aussi par trop de
simplicité: l'ordonnance de la composition, dictée par le sujet même, n'a rien reçu du talent de
l'artiste de ce que l'expression et la variété des têtes et des attitudes pouvaient offrir d'intérêt.

Ainsi, malgré la protection signalée que lui accordaient les souverains que nous vcnqns de citer,
malgré l'importance et la variété des travaux qu'ils l'avaient chargé d'exécuter, l'Art, dans les états
soumis à leur puissance, n'était point encore rétabli sur les anciens principes, et il était loin d'of-
frir la correction et le savoir qui en constituent la beauté.

(a) Le roi IloWt se chargea d'être l'examinateur île Pétrarque, soin remplies ihs témoignages de sa reconnaissance envers le roi Ro-
lorsqu'il fui appelé à Rome pour y recevoir le laurier tics poètes. Ce ber! ; il lui dédia, après sa mort, un poème- dont il lui avait annoncé

XIV

ie pouvant aller lui poser la couronne sur la tête, ce qu'il au- l'offrande lorsqu'il se trouvait encore à sa cour. Ce poète, quoi qu'a)

rail fait, dii-i], sans croire dégrader la sienne, lui lit présent d'un île dise lirantome, passe pour avoir été ramant aimé de Marie, fille lia-

ses habits royaux, pour qu'il en (Vit revêtu le jour de la cérémonie. Il tlirellc de Robert, pour laquelle on sait qu'il composa le Filocopo et la

servit de Çioeronà au même l'élrarque, dans un îles voyages que ce- Fiiuiimrtla.

lui-ci fit à "Saples, se faisant un plaisir du lui montrer le .tombeau de (&) C'est dans ce genre de iiloinunins que les sculpteurs napolitains,

\ irgile: il le consultait pour ses études et ses travaux littéraires. Tant depuis Masuccio, ont donné le plus de preuves d'une imagination

d hommages rendus an talent ne doivent pas étonner de la part d'un féconde et d'une habile exécution, sur-tout pendant le cours du

prince qui disait des lettres: Mullb dulciorcs mihi ijuam regnum, et XVI* siècle. Parmi eux, Jean Merliano de Nola et Jérôme Santa Croce

si alterutro carendum si't, aquanimSii me tliadcmatc ijuain litteris méritent principalement d'être distingués par ceux qui se chargeront

'" ; Mémoires de Pétrarque, pag. ij-}l). Les lettres de lîoccace d'écrire l'histoire particulière de l'Art, dans l'École napolitaine.
 
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