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Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 2): Texte. Sculpture. Peinture. — Paris, 1823

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https://doi.org/10.11588/diglit.1303#0079
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RENOUVELLEMENT. 75

che XXXVIII, a toujours été mise au rang des meilleures qui soient sorties de son ciseau. C'est
dans celte statue, et dans celle que l'on appelle lo zuccone, et qui se voit à l'extérieur de la tour
de la cathédrale de Florence, que Donatello s'est le plus approché de l'antique; dans l'une, par la
beauté idéale des formes et le choix du costume; dans l'autre, par la profondeur du caractère et la
hardiesse de l'exécution.

Enfin, au nombre de ses productions les plus capitales eu ronde-bosse, il faut compter le mau-
solée consacré à la mémoire du pape Jean XXIII, dans le baptistère de Floi-encc; le célèbre groupe
eu bronze de Judith et d'Holophernc, placé sous la loge des Lanzi. et sur-tout la statue équestre,
aussi en bronze, d'Erasme Gattamclata, érigée sur l'une des places de Padouc, le premier monu-
ment de ce genre qu'ait'produit l'Art moderne renouvelé.

Cependant quels que soient le nombre, l'importance et le mérite de ces travaux, qui valurent
à Donatello l'une des premières places parmi les statuaires de son tems, c'est à l'habileté qu'il
déploya dans l'exécution des bas-reliefs qu'il doit la plus grande partie de sa réputation.

On sait que sous le nom générique de bas-relief, on comprend, quoique assez improprement,
trois espèces très distinctes de sculpture en relief, savoir : le haut-relief, dont les figures, presque de
ronde bosse, n'adhèrent que par un petit nombre de points au champ, hors duquel elles paraissent
saillir entièrement; le demi-relief, dans lequel les figures sortent du fond à-peu-près de la moitié
de leur rondeur naturelle; et le bas-relief proprement dit, où,.perdant encore plus de cette ron-
deur, les figures sont représentées comme applaties sur le fond, avec lequel leurs contours vont se
marier et se perdre insensiblement.

Les anciens, dans leurs édifices, employèrent avec une rare sagacité ces trois espèces de relief,
suivant les circonstances, c'est-à-dire selon que les sculptures étaient plus' ou moins éloignées de
l'œil du spectateur: les modernes ne parvinrent que lentement à en faire une judicieuse ap-
plication.

A la première époque du renouvellement de l'Art, Nicolas de Pise ayant formé son style par
l'élude des sarcophages, les seuls monumens antiques que lui offrait sa ville natale, avait du natu-
rellement en imiter aussi le travail qui est de haut-relief,- et cela avec d'autant plus de raison, que
celle manière convenait mieux au marbre, matière qu'il a le plus souvent employée dans ses
ouvrages.

Donatello au contraire, travaillant presque toujours en bronze, matière qui, pour être coulée
avec succès, exige des modèles dont les moules soient de facile dépouille, se trouva dans la néces-
sité de préférer le genre du bas-relief proprement dit; genre dont il trouva d'ailleurs les types les
plus parfaits dans les vases, les autels et les autres monumens antiques, dont le nombre était
beaucoup plus considérable de son temsj et sur-tout dans ces précieuses collections de terres cuites,
de camées, de pierres gravées et de médailles, déjà commencées par les Médicis. En adoptant ce
moyen d'exécution, qui permet des compositions plus riches en figures, Donatello se méua-
geaiten même tems un champ plus vaste que celui de la ronde-bosse et du haut-relief, pour
l'expression des passions vers laquelle la nature de son génie le portait naturellement.

Les bas-reliefs que Donatello produisit ainsi furent en très grand nombre; mais le peu de
volume de la plupart a été canse de leur perte. Parmi ceux que le tems a conservés, les plus re-
marquables se voient, à Naplcs, dans l'église de S. Angelo in Nido; à Padouc, dans celle de S' An-
toine, et à Florence, sur les deux jubés on tribunes placés dans la nef de S' Laurent: ces derniers,
admirables par leur ordonnance, laissent beaucoup à désirer dans l'exécution qui, n'ayant pas reçu
de l'auteur la dernière main, a été terminée par Bertoldo, son élève et son associé (a).

Ces bas-reliefs, ainsi que la plupart des autres ouvrages de Donatello, se font remarquer par la
sagesse des ordonnances, la correction des formes, la justesse des attitudes et des mouvemens, la
vérité et la force des expressions portées quelquefois jusqu'au sublime du pathétique; par une

(«) Ou peut voir les bas-rdieis de ces jubés dans l'ouvrage du porc pag. 35: quelque médiocres' que soient ces Gravures, elles donneront
Kitba, intitulé, Ifotizio istorichc ilcllv Chiate florentine, loin. V, uuu idûeUe leur composition, qui en cilla partie la plus estimable.
 
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