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Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 2): Texte. Sculpture. Peinture. — Paris, 1823

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https://doi.org/10.11588/diglit.1303#0092
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88 SCULPTUR-E.

Les statues des deux Médicis,N° f\ el (S, uni une expression plus humaine et plus trauquiUe
dans l'attitude et dans les traits. Le numéro 6,' qui représente Laurent due d'Urbin, père de (Y
therine, femme <\u roi île France Henri 11, est L'image d'une méditation profonde; c est la pcna&
même, et la statue en a pris le nom de il Pensicre.

'• Le Bacchus N° i, est une des productions de la jeunesse de Michel-Ange, fruit de ses études sur ]es
statues antiques: on n'y trouve ni le beau idéal, ni le fini de l'exécution qui distinguent les ouvrages
de l'Ecole Grecque. Dans celle partie, l'artiste florentin ne fut pas destiné à marcher sur les traces
de l'antiquité; entre ses mains le grandiose n'était souvent que gigantesque, et les grâces étaient
toujours un peu sauvages,

Le corps du. Cbrist étendu sur les genoux de sa mère, N° 5, nous ramène à la science profonde
que ses recberches anatomiques lui avaient procurée sur le physique du corps humain : ici c'était h
lin de la vie, la mort à exprimer, et jamais on n'y réussit mieux que par cet élat d'abandon et d'af-
faissement général où il a représente le corps et les membres du Christ.

Si Micbel-Ànge est admirable pour avoir su rendre avec cette vérité la vie fuyant du corps bu.
main, ïl l'est encore bien plus pour l'avoir l'ait sentir arrivant en quelque sorte dans les statues
qu'animait son ciseau; on y voit naître le mouvement et faction. C'est particulièrement dans les
ligures qu'il a laissées imparfaites, ou dans quelques parties de celles qu'il a simplement ébauchées,
qu'on apperçoit clairement la gradation avec laquelle il faisait entrer le sentiment vital dans ses ou-
vrages. La France en possède un exemple dans les deux statues qui se voyaient à Paris, à l'hôtel de
Richelieu; Florence en présente un autre, dans celles qui décorent une grotte placée à l'entrée du
jardin de lïoboli. La figure N° 3 est gravée d'après une de ces dernières. Quelques parties du corps
sont terminées; la tète, le bras, et la jambe gauche ne le sont pas. Dans cet état, ces statues res-
semblent à ce que l'histoire naturelle nous apprend de certains animaux aquatiques: au premier
teins de leur naissance, ils n'offrent encore qu'une masse informe, dans laquelle existent, mais
d'une manière latente, les organes qui, après s'être successivement développés, reçoivent enfin le-
mouvement. Il en est de même de ces portions de marbre qui n'ont reçu du ciseau qu'une première
ébauche: l'usage et l'emploi des parties qu'elles représentent sont en quelque sorte sensibles, pareeque
déjà la forme des membres y est annoncée avec exactitude, le contour général en est correct, le
moelleux de la chair y est même indiqué ; qu'on attende un moment de plus, et on y verra arriver
la vie. Cet homme rare nous rend ainsi présens à une espèce de création.

Quand un artiste possède à un tel degré cette partie sublime, vivifiante, la partie mécanique de
l'art lui est acquise: esclave de la première, comme la matière l'est de la pensée, elle y obéit sans
effort. Cette vérité est sensible dans les diverses statues dont je viens de parler. On voit que la pierre
a cédé au premier choc de l'outil; tandis que dans les ouvrages de beaucoup d'autres sculpteurs.
on sent qu'ils ont eu à combattre contre le marbre, et que souvent, sans le vaincre, ils ne sont par-
venus qu'à l'arrondir et à le polir. Ici, au contraire, sa force cl sa dureté disparaissent, parce-
qu'une main fière cl trauchanle l'attaque : ou saiL que notre Puget disait que le marbre tremblait
sous la sienne (a).

De cette facilité de métier unie au sentiment, naît l'expression, et c'est ce que l'on remarque
dans les deux belles ligures de iMédicis que j'ai citées plus haut. Michel-Ange en a fait des hommes,
des héros; d'autres n'en auraient fait que des statues.

On ne peut guère douter qu'il n'ait montré le même savoir dans l'exécution des ouvrages en
bronze; mais il en lit peu, et je crois qu'on n'en connaît aucun qui soit encore existant. Celui qui

. Murioito, dnnfjD doic XI.V1I, sur I;. vie de Micliol-Àngo «sais que tout l'ouvrage dût aller en pièces; abattant par t«S



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i-les Iniayw « seul coup deçros morceaux de trois ou quatre doiyts d'épaisseur,a

on trois .m quatre; cfiosoprosquo incroyable :, qui de »<■ pns lira tout le parti possible, en dédaignant trop le uu!cani«*
 
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