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Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 2): Texte. Sculpture. Peinture. — Paris, 1823

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https://doi.org/10.11588/diglit.1303#0099
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RÉSUMÉ GÉNÉRAL. 95

On ne peut s'y tromper, en regardant le N° 63. Oui', c'est Achille qui pleure Patroclë, et nous
sommes forcés Je partager sa douleur! jamais, sous des traits si fins, on n'a offert une expression
si juste et si profonde. C'est encore Homère, source inépuisable pour les artistes, qui a dicté le,sujet
de la pierreN° 6.j, dont l'ordonnance est si simple et si noble.

Sur le N° 65, le graveur a peut-être manqué à la vraisemblance dans la pose : maïs quelle viva-
cité il a donnée à l'action ? l'enlèvement d'Europe; avec quelle grâce il a fait contraster le corps
dêlical et svelte de la fille d'Ageuor, et le dos large et vigoureux du taureau divin sur lequel elle
est couchée. L'exécution de cet ouvrage est d'ailleurs d'une fermeté sans égale. Les mêmes qualités
se présentent dans le groupe du Triton et de la JSéréide K" 66, et elles y sont accompagnées de dé-
tails d'un effet surprenant: on les retrouve encore dans le groupe de la Centaurcssc allaitant son
fils, J\° 67. Ce sujet a charmé l'antiquité, qui s'est plu à le répéter souvent en peinture et en
sculpture.

César et Pompée, rivaux de gloire et d'ambition, le furent encore dans leur goût pour les pierres
gravées: ils déposèrent, l'un au Capitolc, et l'autre dans le temple de Vénus, les collections qu'ils
en avaient formées dans leurs conquêtes. C'est donc à juste titre que, pour marquer chronologi-
quement le passage de ce geure de gravure chez les Romains, nous avons cru devoir placer, sous le
N° 70, la tète de César, gravée en creux sur une cornaline.

On sait comhien les portraits fournirent d'occupation à cette branche de l'art. La flatterie multi-
pliait ceux des souverains, que l'on était dans l'usage de porter. On peut croire que ce n'est pas à
elle que nous devons l'image de Plotine que nous donnons sous le N" 72, d'après une agate de
deux couleurs: cette princesse avait réellement des di'oits à l'affection des Romains (a).

On aime à reconnaître, sur l'agate onyx, N" 73, l'image d'Antonin-le-Pieux: «ne Victoire y cou-
ronne cet illustre empereur occupé d'un sacrifice. L'Art perd, il est vrai, déjà, sous le rapport de
l'exécution, mais il conserve encore, dans la composition, un mérite assez remarquable; le groupe
qui forme celle-ci est simple et noble.

Mais bientôt, et même presque dès ce moment, la gravure sur pierres dégénère dans tontes ses .
parties. Le goût immodéré des Romains pour les produits de cet art, la profusion souvent ridicule
avec laquelle ils les employaient comme ornemens, en firent les objets d'un commerce, qui fournis-
sait aux artistes l'occasion de gagner plus en étudiant moins, comme cela arrive encore de nos
jours. Un peu d'esprit dans l'invention, un peu d'adresse dans la main, suffisaient pour conteuter les
curieux d'alors, plus amateurs d'une parure qui dallait leur vanité, que d'un travail qui était au-
dessus de leurs connaissances.

Au siècle suivant, et principalement sous le règne de Gallien et pendant les troubles qui l'accom-
pagnèrent, les progrès de la décadence furent rapides. C'est ce qu'on appereoit, N" yf\, dans la
gravure d'une tète de son successeur, Claude H, malgré les efforts de l'artiste pour rendre les traits
d'un prince remarquable par ses grandes qualités (b).

L'oubli des principes, dans l'art de la composition, se manifeste sur la pierre N" 75, qui repré-
sente une chasse de l'empereur Constance. Au lieu de cette ordonnance intelligente qui caractérise
les bons siècles, on ne trouve plus ici que des figures éparses, qui ne rendent l'action d'une manière
salisiaisantc ni pour l'œil ni pour l'esprit (c). Cette pierre est un saphir célèbre par sa grandeur et
par la beauté de sa couleur.

Une tète d'Alaric, N" 76, dont ce prince se servait peut-être pour cachet pendant qu'il fit le mal-
heur de l'Italie, nous apprend ce que l'Art était devenu au commencement du V° siècle. Elle est gra-
vée sur une cornaline, et entourée d'une inscription latine.

(a) Epouse dîgno du Tiajan, c]iu revendique les liommaflcs de la le revers portail la figura ilcVulc.iin, avec cotte inscription : Regiartt's.
postante aux mimes lima quolto obtint ceux de* Humains, heureux (e) fl en est de mémo des inscription* dont l'Art s'aide dons ces

■ou* ['empira dfl deux élrm que la forume, d'accord cette fois avec la sorte» d'ouvrages, cl dont ilavaîl plus que jamais besoin. Empruntées
 
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