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Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 2): Texte. Sculpture. Peinture. — Paris, 1823

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https://doi.org/10.11588/diglit.1303#0104
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2 PEINTURE.

par la dénomination défigures alphabétiques, comme on l'a fait sur les planches XXVI et XXYlI
du tome V des Antiquités de Caylus-

Quant à l'Art qu'on peut nommer proprement art de peindre, c'est-à-dire, celui de donner <)„
relief à des objets dessinés sur une surface plate, à l'aide de la dégradation des couleurs, et parles
effets du clair-obscur et de la perspective, aucun monument ne nous apprend que les Egyptien
l'aient bien connu. Les difficultés propres à cet art le firent demeurer dans leurs mains bien nu-
dessous de la sculpture. C'est ce que nous voyons arriver encore aujourd'hui chez les Sauvages et
chez les Chinois. La Peinture se borna, pour les Egyptiens comme pour ceux-ci, à couvrir chaque
objet d'une seule couleur, mise à plat, dans tout son éclat et sans être rompue, soit sur lesinura
des temples, soit sur les navires, qu'ils peignaient de vert, de jaune, de rouge, ou de bleu. C'est
cette espèce d'enluminure qu'ils appliquaient aussi sur les bandes de toile qui enveloppaient leurs
momies, et sur les caisses de bois qui les renfermaient: Ils ajoutaient seulement dans ce dernier
travail quelques traits d'une autre couleur pour indiquer les contours.

Quelquefois cependant ils employaient des couleurs variées, et leur dessin avait aussi plus de
mouvement: c'était dans des figures et des compositions dont les sujets étaient d'une simplicité
extrême, et ne renfermaient, contre l'usage ordinaire, aucune idée emblématique.

Peut-être même leur est-il arrivé de peindre des grotesques; car les peintures de ce genre qu'oa
a trouvées à Hcrculanum, et qui représentent des animaux et des vues de l'Egypte, doivent être
des imitations ou des espèces de caricatures de leurs ouvrages.

Si enfin ils ont traité des sujets historiques ou allégoriques, tels que celui dont le comte de
Caylus nous a donné des gravures, dans les planches YIJI et LY du tome V de ses Antiquités, ou
ceux qu'on voit sur des colonnes et des édifices d'une hauteur et d'une étendue démesurées, qui
existent encore en Egypte, la composition de ces peintures, déterminée apparemment par des lois
ou des usages religieux, est absolument semblable à celle de leurs bas-reliefs. Le désir d'en assurer
la conservation les a fait placer le plus souvent sur des fonds renfoncés, conformément à ce qu'on
pratiquait pour ce genre de sculpture. On y trouve des figures placées comme à la file, alongées,
vues de profil, la tète roide, les bras serrés, rarement groupées, offrant quelquefois des ex-
pressions assez vraies quant au geste, mais presque toujours les mêmes. Les bandes de toile
employées pour cette espèce de tableaux étaient couvertes d'un enduit blanc, sur lequel un trait
noir ou rouge marquait les contours des figures. Les couleurs, toujours entières, étaient délayées
dans de l'eau gommée, et employées à la détrempe.

Des expériences fort ingénieuses, faites par M. Eabroni, sous-directeur du musée royal de Flo-
rence, et communiquées par ce savant à l'académie de la même ville, en 179^ , lui ont cependant
persuadé qu'une bande de toile de momies, ornée d'arabesques, dont il a fait une analyse chi-
mique, avait été peinte à l'encaustique, à la cire, et que celle cire avait été préparée avec une huile
qu'il croit le naphte et l'huile de Pétrole (a).

Au surplus, les monumens de peinture égyptienne, qui sont parvenus jusqu'à nous, ne pré-
sentant aucun progrès, aucun changement, aux époques même où l'Egypte fut soumise aux Grecs
et aux Romains, et où l'Architecture et la Sculpture reçurent, sous la main de ces peuples compié-
rans, un nouveau caractère, on peut eu conclure que, moins grandiose dans ses monumens, moins
solide par la matière, et moins propre par conséquent que les deux autres arts à flatter l'orgueil
des Egyptiens, qni, dans de vastes entreprises, recherchaient particulièrement l'effet imposant
des proportions et la durée de l'ouvrage, la Peinture ne s^éloigua presque jamais chez eux de
l'usage primitif auquel elle avait d'abord été consacrée ; qu'elle se renferme dans quelques re-
présenta lions symboliques, et demeura constamment fidèle aux formes que lui prescrivait la re-

i<?e 179(1, .1-'XXVI, XXVII ,■[ xw
 
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