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https://doi.org/10.11588/diglit.1303#0108
6 PEINTURE.
artiste paraissent avoir été une des sources de son aimable talent. Sa modestie égalait son mérite-
ses rivaux même s'attachaient à lui. C'en est assez sans doute pour excuser l'exagération apparente
clés éloges que Pline lui accorde, et pour montrer qu'il est digne en effet du rang suprême où cet
écrivain l'a placé (a).
Apelle rendit aux peintres et aux amateurs de la peinture, par l'exposition de ses principes,un
service non moins éminent qu'il n'avait fait par ses exemples; il publia des traités sur son art.
Peu d'années après lui, Euphranor en composa un sur la proportion et sur les couleurs. Des tra.
vaux de cette nature doivent nous persuader que la Peinture, ainsi qu'on l'a dit, ne laissait plus
rien à désirer à cette époque ni sur la pratique, ni sur la théorie (b). Des maîtres si habiles ne se
permettent d'écrire que lorsqu'ils ont acquis eux-mêmes la conviction de l'excellence de leurs
principes, par une longue et savante expérience.
L'Art soutenu par de si sages préceptes et par de si beaux modèles, se maintint dans tout sou
éclat, pendant plus de cent années. Après avoir honoré le siècle d'Alexandre, il brilla quelque
tems sous les successeurs de ce prince, et ne commença à décliner que le siècle suivant. On le vil
alors s'affaiblir, déchoir, et enfin succomber dans la révolution qui rendit les Romains maîtres
de la Grèce: les conquérans transportèrent à Home les peintures et les peiulres.
C'est donc vers les Romains qu'il faut maintenant porter nos regards pour continuer l'histoire
de la Peinture. On ne peut l'établir qu'à l'aide des notions éparses dans le XX.XV livre de Pline.
Mais je ferai en sorte d'introduire dans ma narration l'ordre auquel cet écrivain ne s'est point as-
sujetti; j'indiquerai les erreurs qu'on lui a reprochées; et, autant que je le pourrai, je rattacherai
les faits à de grands évènemens de l'histoire romaine, ou aux actions éclatantes de quelques uns des
hommes illustres qu'elle nous fait connaître.
Entraîné par l'amour de la patrie, Pline veut qu'à l'époque où la Peinture n'était cultivée en
Italie que par les Etrusques, elle eût déjà surpassé en mérite les productions des Grecs du même
tems: il assure que, sous Tarquin l'ancien, elle était déjà parvenue à un très haut degré d'excel-
lence (c). Mais il ne cite pour preuve que des peintures exécutées par un peintre, Grec d'origine,
dans un temple d'Ardée, ville dont l'existence a précédé celle de Rome.
Ce serait donc de la Grèce, en passant par l'Etrurie, que cet art, ainsi que tant d'autres, se-
rait parvenu dans les contrées où les Romains s'étaient établis (</). Peu propres à la culture des
arts, dont ils étaient distraits par des occupations très différentes, si ce n'est en ce qui concerne
les premiers éléniens naturels à tous les hommes, ces conquérans du monde ne durent avoir aucune
prétention sur l'invention proprement dite, dans tout ce qui appartient à la Peinture. Après les pre-
mières émigrations qui avaient amené des artistes Grecs en Italie, ce fut de la Sicile, où d'autres
colonies grecques eu avaient sans" doute versé un assez grand nombre, que plusieurs d'entre eui
vinrent encore travailler a Rome.
(a) En disant do lui, omîtes prùis geriilos et futur os postea supe- qui sont ôlfts pour ovoù composé des éloyu.. ei des vies ilo peintres,
■dwV.ibid. quoiqu'ils do cultivassooi poim les ans.*, d'outre*, tels qu'Aïus-in**
.!;. Loi babtlcs ai dates do l'oatiquitè, après avoir obtenu les applau- et Mdnodoto, qui. eu composant dos écrits de celle uature, 1rs ap-
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sauce .1.-1 histoire .1. I An 01 do celle des amstes.
>u (f) Juin abioluta cratpicturo in luiliù, l'Iîn. XXXV. cap. î-
lo (</)M. do Caylus invoque lx grande *ainerioii[d que PliuctlonW*
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es ne leroit pas douteuse.
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artiste paraissent avoir été une des sources de son aimable talent. Sa modestie égalait son mérite-
ses rivaux même s'attachaient à lui. C'en est assez sans doute pour excuser l'exagération apparente
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écrivain l'a placé (a).
Apelle rendit aux peintres et aux amateurs de la peinture, par l'exposition de ses principes,un
service non moins éminent qu'il n'avait fait par ses exemples; il publia des traités sur son art.
Peu d'années après lui, Euphranor en composa un sur la proportion et sur les couleurs. Des tra.
vaux de cette nature doivent nous persuader que la Peinture, ainsi qu'on l'a dit, ne laissait plus
rien à désirer à cette époque ni sur la pratique, ni sur la théorie (b). Des maîtres si habiles ne se
permettent d'écrire que lorsqu'ils ont acquis eux-mêmes la conviction de l'excellence de leurs
principes, par une longue et savante expérience.
L'Art soutenu par de si sages préceptes et par de si beaux modèles, se maintint dans tout sou
éclat, pendant plus de cent années. Après avoir honoré le siècle d'Alexandre, il brilla quelque
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de la Grèce: les conquérans transportèrent à Home les peintures et les peiulres.
C'est donc vers les Romains qu'il faut maintenant porter nos regards pour continuer l'histoire
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Entraîné par l'amour de la patrie, Pline veut qu'à l'époque où la Peinture n'était cultivée en
Italie que par les Etrusques, elle eût déjà surpassé en mérite les productions des Grecs du même
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