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Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 2): Texte. Sculpture. Peinture. — Paris, 1823

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https://doi.org/10.11588/diglit.1303#0113
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PEINTURE. DÉCADENCE. n

pour atteindre le but que je me suis proposé, eu établissant une comparaison entre les différentes
époques de l'Art, quant ;i l'invention et à l'ordonnance des tableaux,

Les deux compositions, gravées sous les M° i et 9, présentent l'une et l'autre une réunion de
personnes occupées d'une action simple, celle d'écouter un récit ou une lecture ayee un intérêt
plus ou moins vif.

La peinture N" 1 est prise sur un vase grec, trouvé dans une des des de l'Arcbipel. Les écri-
vains varient sur le sujet de cette composition. L'auteur des explications jointes au recueil des
vases d'Hamilton, croit y reconnaître Cassandre prédisant à sa famille les malheurs de Troye.
Une figure de femme, assise, autour de laquelle les autres sont rangées, attire les premiers-re-
gards. Au-dessus de sa tètc'est placé un génie, dont la présence peut en effet persuader que ce
personnage principal éprouve une inspiration divine, et prédit ou va prédire l'avenir. Une autre
femme assise plus bas, parait raconter des faits qui vont apparemment motiver les prédictions de
Cassandre, qu'un héros placé près d'elle parait attendre. Une troisième femme, amie ou sœur de
Cassandre, s'appuie sur son épaule, et toutes deux écoutent celle qui parle. Une suivante tient
un éventail élevé, et complète la scène.

L'autre composition, N" 9, a été choisie parmi les peintures d'Herciilanum. Les savans auteurs
des explications de cet ouvrage, ont jugé que le sujet a été puisé dans la tragédie d'Iphigénie en
Tauride, d'Euripide. Il représente le moment, où Pylade, dont Ipbigénie veut épargner la vie, afin
qu'il porte à son frère la lettre qu'elle lui adresse, tenant celte lettre en main, dit à Oreste: Je
te remets la lettre de ta sœur. Ipbigénie, à ces mots, reconnaît son frère et l'embrasse.

Deux femmes d'âge différent, qui assistent à la scène, représentent le chœur de la tragédie grec-
que. L'une d'elles porte le doigt à ses lèvres, pour indiquer qu'elles garderont le secret sur le projet
d'enlever la statue de Diane, que présente le fond du tableau, et que l'on reconnaît au carquois
posé sur son épaule. Le vieillard placé à droite, pourrait être le roi Thoas, qui survient et auquel
Ipbigénie raconte le prodige du mouvement fait par celle slatuc à l'arrivée des deux inconnus,

Le lieu de la scène se trouve ainsi bien iudiqué; les places assignées aux divers personnages ne
sauraient être mieux choisies; les senlimens qu'ils paraissent éprouver, sont convenables à leur
situation, et se font nettement distinguer dans leurs attitudes; de sorte que le tout ne laisse rien
à désirer, n'offre rien à retrancher, et présente une sage et belle ordonnance.

Il en est de même de la première peinture que nous venons de décrire. La disposition est simple
et naturelle; la tranquillité de l'eusemble dispose à l'attention; il en résulte une expression géné-
rale qui parle vivement aux yeux, et porte à l'esprit d'une manière nette toutes les idées que l'ar-
tiste s'est proposé d'y imprimer; ce qui ne permet pas de douter que l'expression particulière qui
doit résider dans les traits de chaque figure, ne soit rendue avec la même perfection. L'Art ne pou-
vait donc mieux atteindre son but.

Passeri, en expliquant, dans son Recueil de Peintures étrusques, le sujet que nous publions ici,
sous le I\0 a, croit y voir les noces d'Hercule avec Hébé. D'Hancarville, dont l'imagination ardente
est plus disposée à des idées mystiques et symboliques, en l'expliquant aussi dans la collection de
vases publiée par lïamilton, n'y trouve que des particularités relatives aux mystères orphiques
de llacchus. Suivant lui, le taureau superbe qu'un génie ailé conduit d'un fil à l'autel, n'est pas la
victime, c'est le dieu lui-même. Quoi qu'il en soit, j'y remarque avec cet écrivain, une belle com-
position , un dessin gracieux et animé. Ce tableau inspire, en effet, par le mouvement de chaque
figure l'intérêt difficile à expliquer, mais bien sensible, d'une représentation mystique.

Les Arimaspes, peuples habitans du Nord, et les Griffons, animaux chimériques, occupés les
uns et les autres, dit Pline, de la recherche de l'or, se livraient de fréquens combats. Le sujet du N° 3,
pris sur un vase étrusque, représente une scène de cette espèce. Le feu de l'action, également vif
dans l'homme, assailli sur son char, et dans les deux animaux dont l'un l'attaque sur le côté, tan-
dis que l'autre se précipite sur les chevaux, est rendu avec force et avec noblesse, par les formes
des muscles et par les mouvemens de chaque figure.
 
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