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Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 2): Texte. Sculpture. Peinture. — Paris, 1823

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https://doi.org/10.11588/diglit.1303#0201
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DÉCADENCE. 9g

H est tellement conforme au N° 4j qu'il en paraît une copie. Le mouvement de la figure et le jet de
la draperie, tout est semblable.

Nous voyons une imitation du N" p, dans le N" 10, et du N° 11 dans le N" la, et la dégradation
est plus prononcée dans les imitations que dans les modèles.

Il en est de même de l'histoire des Mages, du N" i.\ , qui est une imitation d'une peinture d'un
manuscrit grec, N" 10, exécutée dans un manuscrit latin, et de même encore du massacre des inno-
cens, K° 17, imité du N° 16, qui est une peinture grecque.

D'une part, on remarque dans ces exemples une grande ressemblance, quant à l'ensemble des
compositions; de l'autre, on y voit la dégradation qu'a dû produire la différence des tems.

Ces deux caractères ne sont pas moins frappans, soit pour la composition, soit pour l'exécution,
dans les tableaux gravés sous les N° 7 et 8, si on les compare au Nu 6, calqué, ainsi que chacun des
deux autres, sur l'original.

Le sujet de ces trois peintures est un hommage rendu au fils de Dieu entre les bras de sa mère
mortelle.

Le JV° 6 est du XI1 siècle; les deux autres sont du XIII". Mais le premier, attache à un manu-
scrit grec, est une production d'une Ecole Grecque; et, quoiqu'il appartienne à un âge où le
goût était très corrompu, on y retrouve de l'invention, de la grâce, de la noblesse; et ces qua-
lités manquent aux deux autres, qui sont des ouvrages italiens, exécutés dans des manuscrits
latins.

Cette planche nous montre la marche de l'Art et la dégradation successive du style, lorsqu'il
passe d'une Ecole à l'autre. La suivante nous offre le même spectacle dans un choix de pièces plus
nombreux; elle embrasse des sujets, des époques, et des genres de peinture différeus.

C'est ainsi que les monumens donnent, pour ainsi dire, un corps à l'histoire, et qu'ils fondent
des assertions quelquefois contestées, sur des bases inébranlables.

En effet, le goût d'imitation, toujours contagieux, devait d'autant pins s'étendre dans les siè- '

D _ , . Amros prouves dett-

cles de la décadence, que l'ignorance était plus profonde. On en reconnaît l'action durant cette miuirandnuylogrcc,
période, dans toutes les parties de l'Art: ordonnance, altitudes, dessin, draperies, je suis obligé î,^,!,.,? lui,„..,'mh
de le répéter, tout décèle l'influence de l'Ecole Grecque sur l'Ecole Latine ou Italienne. période <le la d&o-

Aux preuves isolées que donnent les planches précédentes, celle-ci en ajoute qui embrassent
tous les genres de peinture à la fois, et les suivantes attesteront que celte action du génie grec
sur l'Italie fut de longue durée. Dans les peintures des catacombes, dans celles des églises anciennes
et dans celles du moyen âge, dans les mosaïques, dans les tableaux de toute espèce, dans les
miniatures des manuscrits, dans les broderies des vêtemens ecclésiastiques, dans les ornemens
d'église, par-tout se manifeste de la pari de l'Italie cette propension à l'imitation. H suffit, pour
s'en convaincre, de parcourir les différentes productions que j'ai réunies sur celte planche. La
Table raisonnée en donne des descriptions qui, si je ne me trompe, ne sont pas sans iutérêt.

A tout Ce qui vient d'être dit sur le style des vieux maîtres grecs, et en général sur les carac- _ . ', ,

* J o ' r> Peintures por liachi

tères principaux de leur peinture, il faut joindre enfin une pratique généralement usitée, quant au n»;anirmigi(aiio»«

i , 11 . , „ . '■' manière jpocqm

maniement du pinceau, et remarquer quelle fut transmise, comme tout le reste, par la Grèce jusquedanaioninec

dégénérée à l'Italie qui inclinait vers la barbarie. Dans l'ignorance où étaient les peintres des deux "lsinc'
nations de ce que le clair-obscur peut prêter de valeur à un tableau, ils fondaient une des prin-
cipales ressources du matériel de l'Art sur cette partie mécanique. Elle consiste dans l'opération
appelée eu italien, tratteggiarc, qui signifie peindre par hachures (a).

('0 Winckelmanrj estime que Pline entend parier tics hachure!, ou ù l'occasion d'une wpicod'otur: Hntio in pictura a<l induiras, hoc
Au tratteggiariiriito, lorsque CCI auteur dit, vers lu tin du livre XXXIII, eut, timbrât ditiilciiiius illumine, llisi. de l'Ait, iouï, H, cli. iv.
 
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