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Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 2): Texte. Sculpture. Peinture. — Paris, 1823

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https://doi.org/10.11588/diglit.1303#0204
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10a PEINTURE.

Le coloris de ce tableau de Cïmabué a aussi quelque chose de plus naturel que celui de la Vierge
de Guido de Sienne. Les teintes claires sont, employées avec pins d'intelligence, sur-tout dans les
draperies. Ce ne sont plus des contours noirs, profilés crûment à la manière grecque. Le faire de
Ciniabué est aussi plus large, et cet artiste ne fait plus usage dans ce tableau, des hachures dont

il s'était servi dans ta figure que nous avons déjà citée.

l>l.cix. Le costume, les poses, et en général la manière des Grecs, sont parfaitement rccounnissables

PeiDtureaù ft-osquo, ^&ns |;1 pCm[lire à fresque gravée sur la planche CIX. Cette peinture existe encore dans une partie

iWto.ùFloroncojpor souterraine de l'église de Santa A/aria Novella, à Florence. Cet ouvrngc des peintres grecs appe-

.10 doCimabut lés daus cette ville par les administrateurs de la cité, est un de ceux qui devinrent un sujet d'études

du xil- p0ur ]cs pejntï'cs florentins, contemporains de Cïmabué (à).

ri. ex. La planche CX nous montre comment ce dernier profita de ces modèles imparfaits.

imiuresà fresquo. Ainsi que Giunta de Pise, et que Guido de Sienne, il suivit habilement ce que l'invention, la
e tto S1 François, ;'i composition, les contours, pouvaient présenter de bon. On apperçoit dans les peintures qu'il exé-
\iii- "td cuta a ^' l?ram;0's d'Assise, un commencement de connaissance des formes, quelques principes de

dessin. Ces yeux hagards, ces doigts écartés les uns des autres outre mesure, ces personnages ran-
gés à la file, roides sur la pointe des pieds, justes sujets de reproches envers les peintres grecs, et
envers les italiens, qui jusqu'alors n'avaient que trop servilement imité ces derniers, ne se retrou-
vent plus dans ces estimables productions.

L'ensevelissement du Christ offre bien quelque souvenir de la composition d'un peintre grec,
où est traité le même sujet, et que nous avons vue gravée sur la planche LA II; mais il y a ici plus
de mouvement, et l'expression des seulimens d'admiration et de respect des habitans des cîeux et
de ceux de la terre pour l'Homme- Dieu, est bien plus vive.

On peut accorder à-peu-près les mêmes éloges au tableau qui représente la crèche ou la naissance
du Sauveur, quoique le peintre s'y montre encore en général attaché aux habitudes grecques.

Celui de la chute des anges rebelles et celui de la création de l'homme, ont un mérite supérieur:
l'artiste, devenu original, y l'ail paraître les premiers linéamcns d'un style vraiment italien.

La figure colossale de l'ange aux ailes déployées, qu'on retrouve assez souvent dans les peintures
des vieux maîtres grecs, est disposée ici avec une sorte de dignité. Les traits de S1 François ont
quelque chose de patriarebal. Il y a moins de monotonie dans le coloris, moins de pesanteur daus
les draperies; on entrevoit même quelque fraîcheur dans les chairs.

C'est ainsi enfin, qu'en s'éloignant des pratiques vicieuses de ses prédécesseurs, Cïmabué a brillé
au premier moment de la renaissance de la Peinture, et qu'il a mérité la place que la postérité lui
assigne. Mais au fond, son principal mérite consiste à avoir en quelque sorte dérobé à la nature,
pour le consacrer à son art, le plus ingénieux, le plus illustre de ses élèves, Giotto, que nous ver-
rons bientôt devenir véritablement le moteur du retour de l'Italie vers le bon goût.

Avant d'observer ce nouveau développement, il faut voir encore comment, dans l'intervalle
des premiers eliorts de Cimabué aux succès de Giotto, l'KcoIe Grecque et l'Ecole Italienne, eu
présence l'une de l'autre, avant fait déjà toutes deux quelques pas vers la régénération, cher-
chaient chacune à s'approprier ce que l'autre avait découvert de précieux, sans pouvoir cependant
le dérober entièrement : d'où résulte un mélange dont les nuances légères seront sensibles pour

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