Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Hinweis: Ihre bisherige Sitzung ist abgelaufen. Sie arbeiten in einer neuen Sitzung weiter.
Metadaten

Vitruvius; Perrault, Claude [Übers.]
Les Dix Livres D'Architecture De Vitruve: Corrigez Et Tradvits nouvellement en François, avec des Notes & des Figures — Paris, 1673 [Cicognara, 727]

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.1719#0010
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
TREFA CE.
ncs .ce fut sur les desseins &sous h conduite de Cossutius Citoyen Romain.
Enfin l'amour de l'Architecture & la magnificence des Bastimens, alla jusqu'à
un tel excès que la maison d'un particulier fut trouvée revenir après de cinquan-
te millions, ôc qu'un Edile fit bastir en moins d'un an un Théâtre orné de trois
cents soixante Colonnes, dont celles d'embas, qui estoient de marbre, avoient
quarante-deux pieds de haut, celles du milieu estoient de bronze, ôc celles du
troisiéme ordre estoient de cristal. On dit que ce Théâtre qui pouvoit contenir
quatre-vingt mille personnes assizes , estoit encore embelly par trois mille Sta-
tues de Bronze 5 ôcTon ajoute que ce Bastiment si magnifique ne devoit sèrvir
que six sèmaines.
Les Historiens rapportent encore qu'un autre Edile fit bastir une Fontaine, sur
l'Aqueduc de laquelle il y avoit cent trente regards ou châteaux, que cette Fon-
taine estoit ornée de quatre cents Colonnes de marbre, & de trois cents Figures de
bronze 3 que l'eau qui jallisoit par sept cents jets estoit reçeuè'dans plus de cent
ba{sins. Aussi remarque-t-on queparmy toutes les Loix Romaines qui ont beau-
coup de severité pour reprimer le luxe &C la profusion , il n'y en a jamais eu qui
ait prescrit & réglé la dépenie des Bastimens : tant cette nation genereuse avoit
de vénération pour tout ce qui lèrt à honorer la vertu, &qui en peut laisier des
marques à la Posterité.
La France n'a pas moins fait connoistre, que l'elprit ô£ le courage peuvent estre
ensemble dans les grandes âmes, ô£ qu'elles n'attendent que des occasions favo-
rables pour sè déterminer à faire paroistre les disférentes merveilles qu'elles peu-
vent produire.
Avant le règne de François premier, la plulpart des Princes avoient si peu de
goust pour les beaux Arts, que tout ce qui n'avoit point de rapport à la guerre ne
les pouvoit toucher, 6c il sembloit que la Chasse, les Tournois, ci le jeu des Echets
qui sont des images de la Guerre, étoient lesseuls plaisirs dent ils fussent capa-
bles : le Bal mesme ne se faisoit qu'au son du Fifre de du Tambour, Se l'Archite-
cture ne donnoit point d'autre forme à leurs Palais, que celle d'une forteresse. De
sorte que les plus nobles Artisàns dont le génie pouvoit produire quelque cho-
se de plus achevé sie de plus poly, estoient d'excellens instrumens qui demeuroient
mutiles. Mais aussi-tost que ce Prince qui a mérité le nom de premier père des
Arts & des Sciences, témoigna l'amour qu'il avoit pour les belles choses 5 on vit
paroître comme en un instantdans toutes les profeistons d'excellens hommes que
son Royaume luy fournit, &: qui n'eurent pas long-temps besoin dusecours Se
des enièignemens qu'ils receurent des Estrangers.
Cesar dans ses Commentaires témoigne qu'il fut surpris de voir les grandes
Tours de bois ôt les autres machines de guerre que les Gaulois avoient fait con-
struire à l'imitation de celles qui estoient dans son Armée; il admiroit que des
peuples qui n'avoient jamais employé dans la guerre qu'une valeur singuliere,
fussent devenus si habiles en si peu de temps dans les autres Arts.
Lorsque Sebastien Seriio l'un des plus grands Architectes de Ion temps, vint
d'Italie en France où il composa les excellens Livres d'Architecture que nous
avons de luy) nos Architectes profitèrent si bien de lès instruétions, que le Roy
ayant commandé de travailler au deitein du Louvre,qu'il entreprit de faire bâ-
gny pin};,:**' tlravec toute la beauté 6c la magnificence possible, le dessein d'un François fut
jemGoHjonPa- préféré à celuy que Seriio avoit fait. Cedelîein fut ensuite exécuté parles Ar-
M. Ponce, chite&cs du Roy > & la perfection le trouva en un n haut point dans ce premier
essay de nos Architectes François , que les Estrangers mesme avouent que ce qui
 
Annotationen