VI II
AVERTISSEMENT.
les fresques primitives, les peintures symboliques de Rome souterraine, ou même les
observations relatives aux usages, au costume, aux mœurs populaires. — Ce que l’écri-
vain a du disperser, car ainsi l’offre la nature et ainsi le voulait un plan qui se propose de
rendre le spectacle de Rome dans sa vivante diversité, ce qu’il a représenté sous plusieurs
aspects pour graver dans la mémoire des images plus profondes ; ces tableaux de vingt siècles
entremêlés, les faits qui les animent, les comparaisons qui les précisent : tout vient se
résumer dans X Index.
Comme il est essentiel de rattacher les monuments à des époques définies, cette table
donne, aux noms des papes, les dates de chaque règne. Les mentions des peintres, des
sculpteurs, des architectes portent l’année de la naissance et celle de la mort, avec l’indica-
tion des surnoms. Beaucoup d’artistes italiens, en effet, ont eu les mêmes noms ou les
mêmes surnoms, ce qui occasionne des méprises. Dans l’état actuel des notions bio-
graphiques, cette recherche, malgré le secours des annalistes du pays, a été fort ardue :
nombre d’hommes célèbres ne figurent pas dans les notices; pour les autres vous vous
heurtez souvent à des indications qui sont démenties par la date des œuvres ou par celle
des commandes. Des attributions fautives, des anachronismes ont pu être rectifiés; quand
les millésimes de la vie étaient absents ou controversables , on a mis l’époque où
l’artiste florissait.
Aux noms de Raphaël, de Michel-Ange est jointe la liste des œuvres de ces maîtres
dans Rome; pour les artistes antérieurs à 1500, X Index rappelle avec plus de détails qu’aux
périodes suivantes les productions principales. Ne convenait-il pas d’attirer au moyen de
ces repères une attention nouvelle sur les écoles primitives, sur ces âges curieux où l’inspi-
ration, où l’expression suppléaient encore à la science timidement cherchée, où l’art déduit
de la légende et instruit par les poëtes songeait à exalter les âmes plutôt qu’à satisfaire
la raison? Pour comprendre ces génies, la chronologie est indispensable : elle serait insuf-
fisante si, avant de les observer dans Rome, on ne les faisait entrevoir à Pise, à Flo-
rence, à Sienne, ou dans l’Ombrie, leurs berceaux. Ces filiations sont indiquées ; elles feront
reconnaître que l’histoire de l’art italien commence bien avant l’époque où Michel-Ange et
Raphaël ont mis fin à la ferveur inspirée de la période ascendante.
L’auteur tient à prouver que n’ayant, à deux reprises, rien épargné pour bien faire,
il s’est encore efforcé de faire mieux. Quand on aborde un sujet tel que Rome, il serait
imprudent de se contenter d’un travail rapide : le temps vous punirait trop vite de vous
être joué à ces grandeurs qu’il ne peut anéantir.
Novembre 1874.
AVERTISSEMENT.
les fresques primitives, les peintures symboliques de Rome souterraine, ou même les
observations relatives aux usages, au costume, aux mœurs populaires. — Ce que l’écri-
vain a du disperser, car ainsi l’offre la nature et ainsi le voulait un plan qui se propose de
rendre le spectacle de Rome dans sa vivante diversité, ce qu’il a représenté sous plusieurs
aspects pour graver dans la mémoire des images plus profondes ; ces tableaux de vingt siècles
entremêlés, les faits qui les animent, les comparaisons qui les précisent : tout vient se
résumer dans X Index.
Comme il est essentiel de rattacher les monuments à des époques définies, cette table
donne, aux noms des papes, les dates de chaque règne. Les mentions des peintres, des
sculpteurs, des architectes portent l’année de la naissance et celle de la mort, avec l’indica-
tion des surnoms. Beaucoup d’artistes italiens, en effet, ont eu les mêmes noms ou les
mêmes surnoms, ce qui occasionne des méprises. Dans l’état actuel des notions bio-
graphiques, cette recherche, malgré le secours des annalistes du pays, a été fort ardue :
nombre d’hommes célèbres ne figurent pas dans les notices; pour les autres vous vous
heurtez souvent à des indications qui sont démenties par la date des œuvres ou par celle
des commandes. Des attributions fautives, des anachronismes ont pu être rectifiés; quand
les millésimes de la vie étaient absents ou controversables , on a mis l’époque où
l’artiste florissait.
Aux noms de Raphaël, de Michel-Ange est jointe la liste des œuvres de ces maîtres
dans Rome; pour les artistes antérieurs à 1500, X Index rappelle avec plus de détails qu’aux
périodes suivantes les productions principales. Ne convenait-il pas d’attirer au moyen de
ces repères une attention nouvelle sur les écoles primitives, sur ces âges curieux où l’inspi-
ration, où l’expression suppléaient encore à la science timidement cherchée, où l’art déduit
de la légende et instruit par les poëtes songeait à exalter les âmes plutôt qu’à satisfaire
la raison? Pour comprendre ces génies, la chronologie est indispensable : elle serait insuf-
fisante si, avant de les observer dans Rome, on ne les faisait entrevoir à Pise, à Flo-
rence, à Sienne, ou dans l’Ombrie, leurs berceaux. Ces filiations sont indiquées ; elles feront
reconnaître que l’histoire de l’art italien commence bien avant l’époque où Michel-Ange et
Raphaël ont mis fin à la ferveur inspirée de la période ascendante.
L’auteur tient à prouver que n’ayant, à deux reprises, rien épargné pour bien faire,
il s’est encore efforcé de faire mieux. Quand on aborde un sujet tel que Rome, il serait
imprudent de se contenter d’un travail rapide : le temps vous punirait trop vite de vous
être joué à ces grandeurs qu’il ne peut anéantir.
Novembre 1874.