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https://doi.org/10.11588/diglit.66816#0016
X
PRÉFACE.
églises, les palais, que de joyaux inaperçus ! parmi les ruines célèbres, à travers les vieilles
habitations des quartiers populeux et les banlieues désertes, que de vestiges remarquables,
jusqu’ici peu remarqués ! Dans les sanctuaires memes désignés par la renommée à
l’attention de tous, que d’explorations sont restées partielles ! Chacun a parlé du Vatican,
mais ses collections si diverses et les salles splendides élevées d’âge en âge pour les
contenir n’avaient été jusqu’ici l’objet d’aucune description complète. A en juger
d’après les ouvrages que j’ai consultés, une moitié de Rome attend encore des his-
toriens : je puis donc espérer que ma longue et laborieuse enquête rendra des services.
Si la part des recherches personnelles devait être grande, quel compte ne fallait-il pas
tenir des progrès de l’érudition! Bien qu’enveloppée de difficultés et de détails arides
qui trop souvent frappent seuls le public, cette science n’aspire qu’à réveiller
l’âme du passé : un trait nouveau, une teinte plus vive, ranimés sur le portrait des âges
disparus, tel est le dernier mot de la monographie la plus spéciale. J’ai pris à cette
partie de ma tâche un singulier plaisir. On recueillera dans ces pages les résultats des
travaux les plus récents sur les antiquités romaines, sur le christianisme primitif, sur la vie
si étrange de la Renaissance, sur la biographie des peintres* et sur leurs œuvres ; on y
trouvera non-seulement la restitution, par les dernières fouilles et par l’épigraphie, de
certaines régions, de nombreux édifices disséminés dans la ville des consuls, des césars
et des pontifes, mais en outre la révélation de curiosités à peine exhumées d’hier.
L’aspect extérieur des choses tient une place considérable dans les émotions qui rem-
plissent un séjour à Rome, tous les voyageurs l’ont éprouvé ; mais il me semble que notre
temps a des qualités nouvelles pour sentir et pour peindre. Le goût de l’exactitude, l’art
de voir le beau, l’intéressant, tout en restant fidèle à la réalité, sont portés aujourd’hui
très-loin. Là encore, se borner à des impressions générales, c’est être incomplet ; il faut
faire pour les sites de Rome et de sa campagne, si différents de tous les autres, ce que
réclament les œuvres d’art : il faut être patient, curieux, pénétré de ces poésies. Que de
tableaux, alors, ne s’offrent pas à nous ! l’artiste trouve des galeries plus riches, plus
variées que celles des musées ou des palais, et non moins vivantes. L’étude des monu-
ments et des paysages, celle des hommes et des mœurs, du présent et du passé, se mêlent
dans ce livre comme elles se confondent sous les yeux de quiconque habite Rome : on se
délasse de l’une en passant à l’autre, et le lecteur est associé ainsi au charme indéfi-
nissable de la vie romaine, à ces joies qu’on n’oublie plus quand une fois on les a
ressenties.
Ce devait être un des soucis de cette œuvre que de chercher les dessins qui commen-
teraient le mieux les descriptions. Je remercie les éditeurs de m’avoir laissé toute liberté,
de n’avoir reculé ni devant le nombre ni devant la coûteuse perfection des gravures :
elles éclairent et animent bien des passages où la parole ne peut tout dire ; j’ai pu donner
ainsi des monuments, des sites qui n’avaient pas encore été publiés. D’éminents artistes
PRÉFACE.
églises, les palais, que de joyaux inaperçus ! parmi les ruines célèbres, à travers les vieilles
habitations des quartiers populeux et les banlieues désertes, que de vestiges remarquables,
jusqu’ici peu remarqués ! Dans les sanctuaires memes désignés par la renommée à
l’attention de tous, que d’explorations sont restées partielles ! Chacun a parlé du Vatican,
mais ses collections si diverses et les salles splendides élevées d’âge en âge pour les
contenir n’avaient été jusqu’ici l’objet d’aucune description complète. A en juger
d’après les ouvrages que j’ai consultés, une moitié de Rome attend encore des his-
toriens : je puis donc espérer que ma longue et laborieuse enquête rendra des services.
Si la part des recherches personnelles devait être grande, quel compte ne fallait-il pas
tenir des progrès de l’érudition! Bien qu’enveloppée de difficultés et de détails arides
qui trop souvent frappent seuls le public, cette science n’aspire qu’à réveiller
l’âme du passé : un trait nouveau, une teinte plus vive, ranimés sur le portrait des âges
disparus, tel est le dernier mot de la monographie la plus spéciale. J’ai pris à cette
partie de ma tâche un singulier plaisir. On recueillera dans ces pages les résultats des
travaux les plus récents sur les antiquités romaines, sur le christianisme primitif, sur la vie
si étrange de la Renaissance, sur la biographie des peintres* et sur leurs œuvres ; on y
trouvera non-seulement la restitution, par les dernières fouilles et par l’épigraphie, de
certaines régions, de nombreux édifices disséminés dans la ville des consuls, des césars
et des pontifes, mais en outre la révélation de curiosités à peine exhumées d’hier.
L’aspect extérieur des choses tient une place considérable dans les émotions qui rem-
plissent un séjour à Rome, tous les voyageurs l’ont éprouvé ; mais il me semble que notre
temps a des qualités nouvelles pour sentir et pour peindre. Le goût de l’exactitude, l’art
de voir le beau, l’intéressant, tout en restant fidèle à la réalité, sont portés aujourd’hui
très-loin. Là encore, se borner à des impressions générales, c’est être incomplet ; il faut
faire pour les sites de Rome et de sa campagne, si différents de tous les autres, ce que
réclament les œuvres d’art : il faut être patient, curieux, pénétré de ces poésies. Que de
tableaux, alors, ne s’offrent pas à nous ! l’artiste trouve des galeries plus riches, plus
variées que celles des musées ou des palais, et non moins vivantes. L’étude des monu-
ments et des paysages, celle des hommes et des mœurs, du présent et du passé, se mêlent
dans ce livre comme elles se confondent sous les yeux de quiconque habite Rome : on se
délasse de l’une en passant à l’autre, et le lecteur est associé ainsi au charme indéfi-
nissable de la vie romaine, à ces joies qu’on n’oublie plus quand une fois on les a
ressenties.
Ce devait être un des soucis de cette œuvre que de chercher les dessins qui commen-
teraient le mieux les descriptions. Je remercie les éditeurs de m’avoir laissé toute liberté,
de n’avoir reculé ni devant le nombre ni devant la coûteuse perfection des gravures :
elles éclairent et animent bien des passages où la parole ne peut tout dire ; j’ai pu donner
ainsi des monuments, des sites qui n’avaient pas encore été publiés. D’éminents artistes