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Le charivari — 12.1843

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Février (No. 32-59)
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JLfii ilIAKIVAKÏ,

parce qu'il était grand, vient de trahir le Journal des
Débats !... . Oui, ill'a trahi ; il lui a dit vade rétro dans un
discours académique, et, comme jadis saint Pierre, il l'a
renié trois fois. Il a dit à ses principes : « Je m'en moque»
dans l'exorde, et, dans la péroraison, il a crié à ses doc-
trines : « Au diable ! »

En d'autres termes, et pour tout dire en quelques
mots, M. Saint-Marc Girardin a parlé contre le droit de
visite.

M. Bertin l'a lu, et depuis trois jours il ne veut pas

encore croire ! M. Cuvillier-Fleury s'est exclamé en sou-
pirant qu'on iui avait changé son Saint-Marc Girardin,
qu'on le lui avait volé et qu'il voulait qu'on le lui rendît.
M. Trognon s'est arraché quelques cheveux et s'est
écrié que certainement les temps prédits étaient
' ygnji.s^que nous arrivions au commencement de la fin,
; çKqu. il"allait se faire trappiste pour ne pas assister à la
juine de,s(5s*ilIusions. On a expédié un courrier à M. Mi-
chel Chcv»fiiî|r pour lui apprendre cette horrible nou-
velle' cîjjûè-jfransmettce un supplément de niouchoirs
[T(ftyM»suyer ses vous. Mais M. Michel Chevalier

a mieux aimé revenir immédiatement à Paris,où il a don-
né un libre cours à ses larmes et repris le sien dans sa
chaire.

Ce n'est point de la perte d'un fidèle que se montre sj
chagrin le Journal des Débals. Oh ! mon Dieu, il est si
accoutumé aux défections qu'il est tout à fait blasé à
cet égard. Ce qui l'attriste, c'est une réflexion que lui a
inspirée cette audace de M. Saint-Marc Girardin : « 11
faut, s'est-il dit, que l'édifice menace décidément ruine :
les rats du budget l'abandonnent. »

ENCORE UNE ANOMALIE,

ou

LES BRAVES INSULTÉS PAR LES POLTRONS.

Décidément notre glorieux Système est lancé, et il veut
aller jusqu'au bout. Il a raison, palsembleu ! on ne doit
pas s'arrêter en si vilain chemin.

Dans son opinion, il en est sans doute de la couardise
comme du galon et du budget : quand on en prend, on
n'en saurait trop prendre.

Ainsi, ce n'était pas assez de placer la peur au nombre
des plus brillantes vertus civiques, de glorifier l'abaisse-
ment continu, de couvrir de fleurs la halte dans la boue,
de chanter, en variant le refrain du beau Dunois partant
pour la Syrie : « Gloire au plus poltron ! i Ce n'était pas
assez de réhabiliter les sueurs froides et le tremblement
convulsif, de proclamer triomphalement que la colique
française occupe désormais le rang qui lui appartient en
Europe.

Il manquait encore, comme complément du Système,
de développer la thèse corrélative, à savoir que le courage
guerrier est ce qu'il y a au monde de plus méprisable et
la gloire une infamie.

Un moyen bien simple se présentait pour salir la gloire;
il suffisait que M. Guizot y louchât.

C'est ce qu'il a fait dans une des dernières séances de
la chambre. M. Guizot s'est chargé avec orgueil du rôle
de ces titis romains qui vociféraient à rencontre des
chars de triomphe.

Le lièvre doctrinaire, Lnitanl le renard de la fahle, a
clairement insinué que la gloire est trop verte et bon-
ne pour des goujats. .En langage guizotin, les goujats
sont les gens de cœur.

Mais ce qu'il y a de plus ébouriffant, c'est qu'il a ima-
giné de prouver que la paix de sa façon l'emporte sur la
guerre... sous quel rapport ? sous le rapport de la mora
lilê. Oui, il faut essuyer à deux genoux toutes les insul-
tes, toutes les avanies plutôt que de recourir aux armes
et cela parce que le premier coup de canon tiré risque
rait de déranger M. Guizot dans l'accomplissement de s;
tâche moralisatrice. Ne serait-ce pas dommage,'Cp. effet'î
Écoutez les édifiantes démonstrations du digne cory
phée de notre Système si honnêtement pacifique: «Nous
» avons besoin de la paix non-seulement pour la pros
» périté matérielle du pays, mais nous en avons besoin
» encore pour' la moralité publique. » Certainement on
frémit en pensant que la fumée de la poudre pourrait
obscurcir la moralité publique qui règne sous la paix
actuelle et qui brille d'un éclat si vif et si pur !

« Nous en avons besoin (de la paix toujours) pour pré-
» férer le travail,. l'ordre, la régularité, aux jeux de la
» force et du hasard. » Nota. Lés jeux de la force et du
hasard sont une périphrase décente destinée à rempla-
cer ce mot la guerre, mot qui, suivant le pudibond M
Guizot, ne saurait aujourd'hui se prononcer dans une
société honnête.

« Ces jeux ont été parfois grands et admirables, mais
» il faut reconnaître aussi qu'ils sont pleins de corkup
» tion en même temps que d'adresse. » Oh ! que cela
est bien dit et noblement pensé ! que les jeux de la guer
re paraissent vils et corrompus en présence du jeu de nos
institutions, par exemple. En voilà un jeu véritable-
ment innocent !

« Oui, avec les jeux de la force et du hasard, la Fran-
» ce se couvrait de corruption (bis), en même temps
» que de gloire. » Voilà le fait. Ce qu'on avait appelé
jusqu'à ce jour le temple de la Gloire n'est en réalité
qu'un chenil et un charnier. Pouah ! Les hommes sans
gloire sont les seuls qui soient véritablement purs et
délicats : voyez plutôt, à preuve, nos gouvernans gui-
zotins.

Les temps guerriers sont fertiles en scandales; en pour-
rait-on citer un seul en nos temps pacifiques? Les lauriers
baignent souvent dans le pot de vin; y a-t-on jamais vu
tremper le bout du pied de paix?

A propos, pendant cette tirade contre les scandales et
les déprédations des champs de bataille, on examinait
curieusement la contenance de M. Soult. L'insigne vieil-
lard est reste calme et impassible ; il a même semble

applaudir aux vitupérations de son collègue Guizot.Gd
prouve tout simplement que les cadres de l'Escortai '
les tableaux Murillo de l'illustre épée ne sont pas g,
ceptibles.

En résumé, comme dernière conséquence de i0llt
ceci, nous devons nous attendre à voir prochainemeat
porter en triomphe au Panthéon M. Guizot et autres lit.
ros de la moralité pacifique, tandis que d'un autre coté
on s'empressera d'exhumer et de jeter au vent les cen-
dres d'un polisson nommé Napoléon.

TSiéàtre de l'®|téra-Comlt|ue.

Irercp. de: les DcuxBergèrcs, Opéra-comique onunaetc
paroles de M. Planard, musique de M. Ernest Boulan-
ger,

Il ne s'agit pas, comme le titre pourrait le faire crain-
dre, d'un retour aux fadeurs bucoliques des derniers siè-
cles, d'une exhumation d'Amaryllis et d'Aglaure avec
leurs moutons à rubans roses et leurs Tyrcis en culottes
de salin bleu-tendre ou jonquille, en un mot delà remise
en action des vieux trumeaux.

Non, l'ydille heureusement est morte, bien morte, elle
mouton n'est plus usité qu'en gigots ou en côtelettes.

Dans le nouveau libretto, la houlette n'est qu'une fic-
tion. Le jeune vicomte de Sainville, capitaine de vaisseau,
a couru pendant tout un hiver des bordées sentimentales
avec une jeune beauté déguisée en bergère et qui fré-
quentait les bals masqués de la cour de Versailles. Le
marin s'est promptement épris, sa passioit filait plusieurs
nœuds à l'heure.

Mais, à la fin du carnaval, la Chloé anonyme a lui
comme une ombre sans dire seulement : « Je revien-
drai ». Depuis ce moment Sainville navigue tristement
dans l'Océan du regret et de l'incertitude ; il vient enfin
échouer au beau milieu d'un bal déguisé chez sa cousine,
la marquise ***:, qui joint aux agrémens de la jeunesse, du
rang et de la fortune celui d'être veuve. On devine déjà
sans doute que la marquise n'est autre que l'inconnue île
Versailles ; elle a attiré son cousin à cette fête dans l'in-
tention de se remontrer à lui sous ses habits de bergère,
de rompre enfin l'incognito du masque et de couronna
sa flamme.

Mais une jeune comtesse, également veuve, également
éprise de Sainville, a surpris le secret de l'intrigue nas-
toralc filée naguère à Versailles, et elle se décide à essa-
yer de prévenir sa rivale en s'olfrant au marin sous le dé-
guisement qui le séduit. Sainville se trouve donc tout à
coup rencontrer deux bergères au lieu d'une ; ce n'est
pas le cas de dire qu'abondance de bien ne nuit pas, car
l'amoureux éprouve une cruelle perplexité. Il ne sait à
queljupon rose se dévouer, et il est sur le point d'ap-
pliquer à son cœur le jugement de Salomon.

Enfin on lui propose une épreuve; les deux inconnues
lui livrent leur main dégantée. Le simple toucher suffit
pour lui l'aire reconnaître celle qu'il adore, ce qui
prouve que, lorsqu'on est bien épris, l'amour se fait
sentir jusqu'au bout des doigts.

Il a fallu toute l'habileté de M. Planard* ce vétéran de
l'opéra-comiquc, pour ajuster en libretto celle petite
fahle romanesque et si simplette au fond.

L'auteur de la partition, M. Ernest Boulanger, déjà
connu par le Diable à l'École, a Su se renfermer dans le
cadre léger qui lui était tracé. II a composé une musique
agréable, sans prétention et qui a été écoutée avec
plaisir.

CARIIXON.

M. Guizot, qui avait refusé de s'expliquer sur le droit
de visite, a annoncé qu'il se tairait complètement sur
les affaires d'Espagne. Le cabinet de l'étranger est, com-
me on voit, fidèle en tout à sa devise : « Souffrir et se
taire sans murmurer. »

— Un membre du centre droit a dît que îe pairagrapljP
relatif à l'Espagne avait besoin d'être mûri. On ne pe»
pas dire pourtant que ce paragraphe ait été h'0!1
vert.

— M. Aimé Fain vient d'être nommé directeur de
Liste-civile. L'auguste munificence ne fera plus ses "
mônes sans Fain.

— M. Guizot prétend que l'opposition dénature sam
(La suite à la 4e page.)
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Qui Quoque!
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Serientitel
Le charivari
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Aufbewahrungsort/Standort (GND)
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Inv. Nr./Signatur
R 1609 Folio RES

Objektbeschreibung

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Entstehungsdatum
um 1843
Entstehungsdatum (normiert)
1838 - 1848
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Karikatur
Satirische Zeitschrift

Literaturangabe

Rechte am Objekt

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Digitales Bild
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Le charivari, 12.1843, Février (No. 32-59), S. 138

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