Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Hinweis: Ihre bisherige Sitzung ist abgelaufen. Sie arbeiten in einer neuen Sitzung weiter.
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
GAZETTE DES ARDEHNES

LA GUERRE ECONOMIQUE

Le caractère de la guerre actuelle. — Le duel a (agio-allemand et
le droit des gens. — L'engrenage des atteintes à celui-ci. — Le
blocus des cote* anglaises. — Son importance et ses perspec-
tives. — One conférence de H. Verryn Stuart a l'Université de
Gronlngue iHollande).

I

Dans la « Revue Internationale des valeurs immobi-
lières - paraissant à Bruxelles, nous trouvons l'article
suivant, qui intéressera certainement nos lecteurs, même
quand on ne partage pas toutes ces opinions.

* Il ne peut plus y avoir de doute pour personne aujour-
d'hui que la formidable guerre qui ravage en ce moment
l'Europe, se précise aujourd'hui surtout comme un duel
entre la Grande-Bretagne et l'Allemagne. La Russie, qui
vise la destruction de l'Autriche-Hongrie pour réaliser ses
ambitions en Orient; la France, qui s'est jointe au\ ennemis
des empires du Centre pour des raisons surtout sentimen-
tales, reculent a l'arrière-plan. Il n'est pas contestable non
plus que ce duel se livre pour des raisons économiques, pour
la prédominance commerciale et industrielle. Tout le reste
est accessoire. Les raisons sous lesquelles on veut masquer
le caractère vrai de la lutte, ne sont que des prétextes de
plus en plus transparents. Le - militarisme" de l'Allemagne
n'est que l'armature de son expansion économique, tout
comme le « marinisme - anglais eut toujours comme objectif
de défendre l'hégémonie britannique des mers. Il n'y a pas
de différence de morale entre l'un et l'autre; il n'y a qu'une
différence de fait. L'on a accepté, depuis un siècle, le mari-
nisme ; l'on se rebiffe a accepter le militarisme, sans se dire
que la sagesse des nations eût dû s'employer à concilier l'un
et l'autre avec les nécessités de l'évolution légitime de tous.

Il y a là matière à une étude splendide. Espérons qu'a-
près la guerre, il se trouvera des esprits assez hauts pour
la tenter et des énergies assez fortes pour en traduire en
pratique les conclusions. Pour le moment, nous en restons
au déchaînement des appétits ; il faut se borner à noter ses
phases et à se rendre compte de la signification des mesures
prises par les belligérants.

Prises dans leur ensemble, ces mesures sont uniques dans
l'histoire, si l'on excepte le " blocus continental » édicté par
Napoléon contre l'Angleterre après Iéna. Même ce blocus
continental, qui avait au moins le mérite de la franchise,
n'a pas visé d'une façon aussi systématique dans son idée
première, aussi complète dans son exécution, aussi formi-
dable dans ses moyens d'agir, la ruine de la navigation, du
commerce, de l'industrie, voire des finances de l'adversaire.
Pour l'empereur des batailles, il était une mesure imposée
par la guerre, mais non pas la raison d'être de celle-ci.

C'est dire que par son caractère propre, le conflit anglo-
allemand ne relève plus guère du droit des gens tel qu'il
s'est affirmé dans les instruments diplomatiques depuis un
siècle. Aucune convention internationale n'a mis en ligne
de prévision que l'enjeu principal d'une guerre pût être,
■on pas l'écrasement d'une puissance militaire, mais la
destruction d'une situation économique. Il est par consé-
quent évident que toutes devaient être peu à peu violées et
■ trouées comme des écumoires ».

Récapitulons brièvement.

Le principe des « prises -, maintenu jadis par la Grande-
Bretagne contre toutes les puissances, unanimes à réclamer
l'abolition de la piraterie officielle, — principe qui permet
de saisir, de vendre ou de couler les navires de commerce
de l'ennemi, — est une atteinte flagrante à l'esprit moderne

d'équité. Celui-ci a fini par imposer partout, excepte sur
mer, le respect de la propriété privée en temps de guerre. —
L'interdiction de traiter des opérations quelconques avec
les sujets de nations ennemies, la défense de Jour payer ce
qui leur est dû, la mise sous séquestre de leurs biens, la
suspension — équivalant, pratiquement, à la quasi-confisca-
tion— de leurs droits de patente, de brevets, de marques
de fabrique, etc , ne sont pas moins contraires an sens
profond du droit international : si celui-ci ne contient pas
de stipulations expresses à leur égard, c'est que l'applica-
tion de mesures de ce genre n'a jamais été envisagée. —
Puis, sont venues les extensions unilatérales de la contre-
bande absolue et relative, les abus lu droit de visité, les
arrestations de civils à bord de navires neutres, le blocus
de la Mer du Nord, etc , mesures qui, toutes, convergeaient
à transformer chaque nation belligérante en place assiégée,
à la priver du nécessaire, à l'affamer même — Enfin, voilà
l'Allemagne qui se met au-dessus des formalités, par les-
quelles l'on a prétendu - habiller * le droit des prises, et
qui déclare le blocus de toutes les eaux anglaises!*) La noti-
fication de ce blocus ne semble pas avoir excité le même
intérêt, auprès des pays immédiatement engagés dans la
guerre, qu'auprès des pays neutres. Il est vrai queles mesu-
res économiques inaugurées par la Triple Entente et les
ripostes des empires du Centre constituent aujourd'hui un
engrenage de représailles tellement grave et tellement
significatif, que la notification allemande ne devait causer ni
étonnement bien grand, ni colère spéciale parmi les belli-
gérants.

Dans les pays neutres, il en va tout autrement. La presse
Scandinave parle de la date du 18 février comme d'une date
qui marquera dans les destinées des peuples La presse
néerlandaise est relativement résignée, mais sous sa rési-
gnation percent les inquiétudes les plus grandes. L'agita-
tion n'est pas moindre dans les Etats-Unis, qui sont les plus
vivement atteints, vu l'ampleur de leurs relations avec la
Grande-Bretagne. Même des pays comme l'Italie, dont le
ravitaillement en charbon est surtout en cause, manifes-
tent des préoccupations vives.

On doit cependant croire que la menace allemande ne
fera pas sortir les neutres de l'attitude qu'ils ont observée
jusqu'à présent vis-à-vis des mesures anglaises

La grande question qui s'agite dans la presse des pays
belligérants, est celle de savoir si l'Allemagne possède les
moyens nécessaires pour rendre sa notification efficace. A
juste titre, d'ailleurs, car, à leur point de vue, la réponse
est d'une importance capitale. Il n'est pus douteux, au reste,
qu'une mise à exécution quelque peu sérieuse des menaces
de l'Allemagne exige des moyens d'action encore plus mul-
tiples et plus formidables que ceux dont on a pu constater
jusqu'ici l'existence chez elle. Sans doute, les sous marins
allemands ont fait preuve d'une audace inouïe. — Seulement
l'Allemagne possède-t-elle assez de ces engins destructeurs?
Est-elle en mesure d'assurer leur ravitaillement? Dispose-
t-elle du nombre requis d'équipages entraînés ! A-t-elle jaugé
toutes les possibilités de la résistance anglaise? Autant de
questions auxquelles l'opinion publique, dans tous les pays
en lutte avec l'Allemagne, attend anxieusement la réponse.
Cette réponse est parfaitement impossible à donner en ce
moment ci : les amirautés n'ont pas livré leurs secrets.
Toutes les discussions pivotent nécessairement autour de
suppositions sans base positive.

(A suivre).

fj Cette pputwnt ni tmmé*. LMUrnuyi
anglaise* ■ domaine de guerre «. On n'a fama

irM de « Mucus ».
(La R4d.)
 
Annotationen