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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 35.1887

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Nr. 4
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Pigeon, Amédée: Le mouvement des arts en Allemagne
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https://doi.org/10.11588/diglit.24189#0374

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LE

MOUVEMENT DES ARTS EN ALLEMAGNE

SEBASTIEN DEL PI OMB 0

ans le Jahrbuch der Kôniglichen Preussischcn Kunstsammlungen
(septième volume, premier cahier), M. Julius Meyer parle aux
lecteurs de cette revue du portrait de femme que le Musée de Berlin
a acheté à la vente du duc de Marlborough, portrait qui est at-
tribué par les uns à Raphaël, par les autres à Sébastien del Piombo.

Le titre de l’article : Das Frauenbildnis des Sebastiano del Piombo ans Schloss
Blenheim, semble trancher la difficulté et décider l’attribution d’une façon définitive.
Cependant M. Julius Meyer est moins affirmatif dans les conclusions de son article
que dans le titre qu’il lui a donné. En chercheur impartial, il expose toutes les
raisons qui peuvent combattre ses arguments, et ne donne les motifs qui le décident
qu’avec les restrictions qu’elles comportent. M. Julius Meyer engage le lecteur à
douter ; il l’engage à chercher lui-même à se convaincre. Voilà de la bonne et
vraie critique, comme il s’en fait beaucoup, de nos jours, en Allemagne. De tels
travaux, supposant des recherches minutieuses et une bonne volonté infatigable,
compteront dans l’histoire de la critique. C’est maintenant à Berlin que s’élucide
lentement, patiemment, une bonne partie de l’histoire de l’art italien.

Le tableau dont il s’agit, alors qu’il faisait partie de la collection du château
de Blenheim, passait pour un portrait de la Fornarina, l’amie de Raphaël, repré-
sentée en sainte Dorothée. Dans les anciennes notices de la collection on le trouve
même inscrit avec cette courte mention : « Dorothée, l’amie de Raphaël », il est
désigné comme étant l’œuvre de Raphaël.

Ce nom de Dorothée vient évidemment de ce que la jeune femme tient dans sa
main gauche un panier rempli de pommes et de roses : ce sont les attributs de
sainte Dorothée. Mais le tableau de Blenheim n’a pas la moindre ressemblance
avec ce portrait de la Fornarina du palais Barberini, qui passe depuis longtemps
pour la belle fille de boulanger qui fut aimée par Raphaël, d’après une légende
qui s’est répandue partout. Comme on reconnaissait dans le tableau la main de
Raphaël on reconnut aussi comme étant son amie cette belle jeune femme qui
porte le riche costume des dames romaines, mais dont la tête est ornée d’une
coiffure populaire.

xxxv. — 2e PÉRIODE.

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