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https://doi.org/10.11588/diglit.12125#0033
ENTRE JOPPÉ ET MÀGKDDO
19
§ 3
Entre Joppé et Mageddo*
En examinant les listes géographiques du Nouvel Empire,
on reconnaît assez promptement que la région triangulaire
comprise entre la Méditerranée de Joppé à Dor vers l'Ouest,
le Carmel au Nord, les monts d'Ephraïm à l'Est, n'a fourni,
pour ainsi dire, aucun nom de ville aux conquérants égyp-
tiens. Un coup d'œil jeté sur la carte nous montre qu'au-
jourd'hui encore elle n'est pas très populeuse, et qu'elle
ne renferme qu'un nombre assez restreint de bourgades
insignifiantes; mais l'aspect du pays était-il, à l'époque des
Pharaons, ce qu'il est de nos jours, ou ne devons-nous
attribuer qu'à un défaut de critique l'impossibilité où nous
sommes d'y placer quelques noms ?
Le littoral proprement dit n'a pas dû changer beaucoup
depuis l'antiquité. Le courant est trop fort, le long de la
côte, pour avoir permis aux rivières paresseuses et troubles
qui descendent des monts d'Ephraïm de former des plages
d'alluvion à leurs embouchures. Les bancs de sable que le
flux y apporte empêchent en partie l'écoulement des eaux
et les obligent à s'épandre derrière les dunes en marais et.
en étangs profonds. Çà et là pourtant, il semble (pie de
petites îles aient été rattachées au continent2, et des ports
jadis célèbres ont été comblés par le travail des flots3.
Derrière la ligne des landes, entre le Nahr-Kaisariyéh et le
1. Extrait des Études dédiées à M. le professeur Leemans, 1885,
tirage à part in-f à vingt-cinq exemplaires.
2. Celui de Dor et celui de Césarée, par exemple.
3. La petite presqu'île sur laquelle s'élèvent les ruines d'Athlit serait,
selon la tradition, une île réunie au continent (Guérin, Samarie, t. II,
p. 290.)
19
§ 3
Entre Joppé et Mageddo*
En examinant les listes géographiques du Nouvel Empire,
on reconnaît assez promptement que la région triangulaire
comprise entre la Méditerranée de Joppé à Dor vers l'Ouest,
le Carmel au Nord, les monts d'Ephraïm à l'Est, n'a fourni,
pour ainsi dire, aucun nom de ville aux conquérants égyp-
tiens. Un coup d'œil jeté sur la carte nous montre qu'au-
jourd'hui encore elle n'est pas très populeuse, et qu'elle
ne renferme qu'un nombre assez restreint de bourgades
insignifiantes; mais l'aspect du pays était-il, à l'époque des
Pharaons, ce qu'il est de nos jours, ou ne devons-nous
attribuer qu'à un défaut de critique l'impossibilité où nous
sommes d'y placer quelques noms ?
Le littoral proprement dit n'a pas dû changer beaucoup
depuis l'antiquité. Le courant est trop fort, le long de la
côte, pour avoir permis aux rivières paresseuses et troubles
qui descendent des monts d'Ephraïm de former des plages
d'alluvion à leurs embouchures. Les bancs de sable que le
flux y apporte empêchent en partie l'écoulement des eaux
et les obligent à s'épandre derrière les dunes en marais et.
en étangs profonds. Çà et là pourtant, il semble (pie de
petites îles aient été rattachées au continent2, et des ports
jadis célèbres ont été comblés par le travail des flots3.
Derrière la ligne des landes, entre le Nahr-Kaisariyéh et le
1. Extrait des Études dédiées à M. le professeur Leemans, 1885,
tirage à part in-f à vingt-cinq exemplaires.
2. Celui de Dor et celui de Césarée, par exemple.
3. La petite presqu'île sur laquelle s'élèvent les ruines d'Athlit serait,
selon la tradition, une île réunie au continent (Guérin, Samarie, t. II,
p. 290.)