Institut Egyptien <al-Qāhira> [Hrsg.]: Bulletin de l'Institut Egyptien (2.Ser. 6.1885(1886))

Du temps des initiés de Thèbes et de Memphis,
cette science était désignée du nom d'art sacré, qui
plus tard emportée de l'Egypte, prit le nom de chemia,
chimie, de la parole Chemi Egypte, pour désigner
ainsi avec antonomase la grande science.

Néron, voulant sonder les secrets de l'Egypte et de
l'Orient, fut poussé à recevoir en grande pompe le roi
des Parthes, ïiridate, qui appartenait à la religion
des Mages. Il avait l'ardent désir d'être initié par les
prêtres de la secte aux secrets de la magie, émana-
tion et réforme de l'art divinatoire de Memphis. Elle
s'exerçait aussi au moyen des plantes, spécialement
du laurier, de l'encens et de la myrrhe. Ils prétendaient
par ces moyens arriver à la divination, et forcer les
ombres à s'entretenir avec les vivants. Néron, de
cette manière, expérimentait après avec Simon le ma-
gicien et Apollonius de Thyane.

G. B. Porta, célèbre sous Paul IV, parlant de toutes
ces substances, boissons, fumigations, plantes, em-
ployées par les anciens dans les divinations et les évo-
cations, pour produire les hallucinations voulues,
démontre et confirme avec conviction déterminée, que
en mangeant ces substances mêlées aux aliments
les convives peuvent s'imaginer être même trans-
formés en bêtes ! C'était par ce moyen que Circé
changea les compagnons d'Ulysse en pourceaux. —Ici
nous avons les deux facteurs : la suggestion et les phil-
tres, ou le produit des plantes mêlé aux aliments et aux
boissons—Eœdem plantœ quœ somnum inducunt
si paulo plus propinentur, exaltant, démentant,
ajoute Porta ; et certes il y a confusion dans les idées