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Institut Egyptien <al-Qāhira> [Editor]
Bulletin de l'Institut Egyptien — 3.Ser. 5.1894(1895)

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Nr. 1
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Zogheb, Alexandre Max de: L' église d'Alexandrie
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https://doi.org/10.11588/diglit.12755#0018

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Les anciens dieux s'étaient pour ainsi dire fondus avec les nou-
veaux, et on adorait généralement dans les temples Sérapis (1) et
Isis, deux divinités que les Grecs s'étaient appropriées après en avoir
quelque peu modifié le rôle.

Saint-Marc fut mis à mort en l'an 62, lors des fêtes de ce dieu
Sérapis dont le christianisme ne parvint à détruire le culte qu'après
des siècles et plusieurs effusions de sang (2).

En effet, pendant de longues années, Sérapis resta en honneur
en Egypte, même parmi les chrétiens (3), à preuve la lettre que
l'empereur Hadrien (4) écrivit à un de ses amis à Rome (5).

« J'ai bien étudié, mon cher Servianus, cette Egypte que vous
me vantiez, et je l'ai trouvée légère, inconsciente, empressée de
toute espèce de bruit. Ceux qui adorent Sérapis sont chrétiens,
ceux qui se disent les évêques de Christ sont aussi des dévots
à Sérapis ; il n'y a pas de chef de synagogue juive, de prêtre des
chrétiens, de devins, d'aruspice, de baigneur qui n'adore Sérapis.
On croit même que lorsque le patriarche vient en Egypte, il adore
Sérapis, d'autres disent le Christ (6). »

Les premiers successeurs de Saint-Marc furent, de l'an 62 à l'an

(1) Osor-Apis.

(2) « Saint-Marc souffrit le martyre au lieu appelé Buculus ou Bucolio
qui était placé sur le bord de la mer au pied des rochers. Ce fut là qu'on
déposa le corps du saint et qu'on lui bâtit une église au midi de laquelle
était une vallée qui servait à la sépulture des morts. » Et. Quatremère.
Mémoires géographiques et historiques sur l'Egypte, pages 268-269.

C'est précisément parce que la légende le désignait comme un ancien ci-
metière, qu'un terrain était resté libre jusqu'à ces dernières années dans
l'a rue qui de la mosquée dite Nabi Daniel conduit à la mer. Ce dernier
faisant presque vis-à-vis à la nef de l'église Saint-Marc, l'assertion de Qua-
tremère se trouve ainsi confirmée.

(3) M'. Bouriant, ancien conservateur du musée de Boulaq, m'a dit qu'il
avait en effet constaté sur plusieurs momies chrétiennes de l'époque byzan-
tine des attributs de divinités égyptiennes et même la présence de carac-
tères hiéroglyphiques.

(4) 117-138.

(5) Voir Champollion-Figeac, Egypte ancienne, page 471.

(6) « Lettre écrite par Hadrien, lors de son voyage en Egypte à son beau-
frére Servianus. Mommsen (Histoire Romaine, XI, page 187) la tient pour
apocryphe et pour l'œuvre d'un faussaire postérieur. Il se fonde notamment
sur ce que ce même Servianus fut exécuté en 136 pour avoir blâmé l'adop-
tion de Vérus par Hadrien peu antérieure à cette date ». Ard. Simaika, La
procince romaine fie VÉgypte, 2™» partie, chap. II, page 70, (note lre).
 
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