Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Institut Egyptien <al-Qāhira> [Hrsg.]
Bulletin de l'Institut Egyptien — 3.Ser. 5.1894(1895)

DOI Heft:
Nr. 6
DOI Artikel:
Piot, Jean-Baptiste: La question de l'eau d'alimentation dans les villes du Caire et d'Alexandrie
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.12755#0283

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
— 268 —

constant à quelques mètres de la surface du sol. L'eau de ces puits
est toujours plus ou moins saumàtre et aoit être fréquemment
souillée par le voisinage des fosses d'àisances. En temps d'épidémie
typhique ou cholérique, cette disposition peut constituer un grave
danger de contamination; mais en temps ordinaire, cette même
eau contient presque toujours de nombreux parasites dont l'action
pathogénique, pour être peu dangereuse, ne laisse pas que d'avoir
une fâcheuse influence sur la santé. Je me bornerai à citer les œufs
d'helminthes, tels que le taenia, le botriocéphale, la bilharzia, les
filaires, les strongles, etc.

Il y aurait cependant injustice, de ma part, à dénier aux puits
creusés en temps d'épizootie les services incontestables qu'ils rendent
dans la prophylaxie de certaines maladies, comme le barbone du
buffle, dont les germes sont véhiculé? par l'eau des canaux. J'ai
suffisamment insisté sur ce point dans le mémoire que j'ai lu à
l'Institut en 1889 pour ne pas m'y arrêter davantage.

Au G ure, l'eau est fournie aux habitants, soit directement par
la Compagnie concessionnaire, soit indirectement par les bornes-
fontaines, ou bien elle est prise au Nil ou à ses canaux afférents, le
Khalig, le Boulaquieh, par les saqas ou les riverains eux-mêmes.

On estime à 200,000 le nombre des individus qui, au Caire, utili-
sent l'eau filtrée de la Compagnie, c'est-à-dire environ la moitié de
la population.

La quantité d'eau filtrée fournie quotidiennement est. de 13 à
14,000 m3, qui se répartissent très inégalement entre les abonnés
directs et les habitants qui se servent aux bornes-fontaines. Pour
les premiers, la proportion serait de 180 litres par tête et par jour,
tandis qu'elles se réduirait à 3 ou 4 litres pour les derniers.

La catégorie la plus favorisée se trouve être sur le même pied
que dans les principales vilies d'Europe. C'est ainsi qu'à Londres,
la quantité d'eau par habitant est de 140 à 180 litres par 24 heures ;
à Paris, elle s'élève à 220, et à Berlin, elle n'est plus que de 65 à 70.

Il est indiscutable que les conditions climatériques de l'Egypte
imposent une plus forte consommation d'eau qu'en Europe; ceci
acquis, la proportion de 180 litres d'eau par tète et par jour ne
paraîtra pas exagérée. C'est évidemment à la classe aisée seule
que s'applique cette consommation d'eau ; la classe indigente est de
 
Annotationen