Institut Egyptien <al-Qāhira> [Hrsg.]: Bulletin de l'Institut Egyptien (3.Ser. 5.1894(1895))

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oiitier, tète et cœur. On le retrouve, on le reconnaît à chaque page,
c'est son tour de pensée, s'est son style, avec soin, avec chaleur,
surtout impensius modo, selon l'élégante et concise expression de
Salluste. D'un autre côté l'élévation des idées, la noblesse des ex-
pressions, relèvent encore sa profonde érudition. Non seulement il
y traite les sujets différents avec cette facilité que prête à l'auteur la
science, mais il avait cette richesse de réflexions de la quelle dépen-
dent l'élégance et le goût de l'art littéraire.

Dans les travaux de recherches arides et délicates, comme son
G"and Dictionnaire Géographique de l'ancienne Egypte, on y
trouve assurément dans la forme une sorte de compilation, mais
c'est une compilation qui contient les choses rassemblées d'une
manière si neuve et critique qu'elle est préférable à la plupart des
originaux qui traitent des mêmes sujets.

Cette supériorité enfin se révèle dans tous ses travaux; elle
perce dans la direction qu'il leur donne, dans les conclusions qu'il
en tire, et principalement dans le choix des su;ets, et une élégante
exposition, pour laquelle on sympathise profondément avec le senti-
ment qui a dicté ses paroles. Résumons : la vie entière de Brugsch
a été une vie de labeur incessant, et il en avait tellement le senti-
ment et l'intention, qu'il répétait souvent selon les idées de Sénèque,
«. le travail est l'aliment des âmes fortes ».

Par ce grand travail il érigea un monument à sa renommée, qui
sera toujours vivante et planera au-dessus de sa tombe.

Dr Abbate.