Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Blondel, Jacques-François
Réimpression de l'architecture française (Band 2) — Paris, [1904]

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.22044#0086
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
48

ARCHITECTURE FRANÇOISE, Liv. III.

CHAPITRE VIII.

Defcription du Palais d'Orléans, nomme le Luxembourg.

Pakis du E Palais fut bâti par ordre de Marie de Medicis, veuve de Henri IV, laquelle
b0Uurgm V_> fe trouvant trop étroitement logée au Louvre acheta, en 1611, pour la fomme
de 90 mille livres, l'Hôtel du Luxembourg dont ce Palais porte le nom. On joignit au
terrain de cet Hôtel celui de plufieurs maisons voifines, & ce fut Jacques de Broffe qui
fut choisi pour Architecte, & à qui il fut recommandé d'imiter autant qu'il lui ferait
poffible le Palais Pitti, à Florence, ou le Grand Duc de Toscane fait sa réfidence. Auffi
ce bâtiment tient-il beaucoup dans l'ordonnance de fa décoration extérieure du genre
ruftique que l'on remarque dans celui du Grand Duc, que nous venons de nommer.

Plan général des Jardins & Bdtimens du Palais du Luxembourg. Planche première.

Tout le terrain qu'occupent aujourd'hui le jardin & les bâtimens de ce Palais con-
tient 58763 toifes. D'abord il étoit moins fpacieux, une partie de celui des Chartreux
venant jufqu'au bassin N, placé au milieu des parterres : mais dans la fuite Marie de
Medicis acquit de ces Religieux environ 90 toifes de leur terrain fur toute la longueur
de ce jardin, qu'elle leur échangea pour des terres du côté de la campagne. Malgré
cette nouvelle acquifition, il ferait à fouhaiter que toute l'étendue de ce terrain, qui fe
trouve en largeur, fût en profondeur & en face de cet édifice.

Vis-à-vis de ce Palais eft pratiquée une affez grande efplanade A formant une demie-
lune à l'une de fes extrémités. Cette partie découverte eft entourée d'une double ter-
raffe, revêtue de murs de maçonnerie, dont la plus haute B devoit être terminée par
une baluftrade de marbre blanc, ainfi qu'il s'en remarque quelques parties, qui fans
doute ont été pofées pour en connoître l'effet, ou qui font les veftiges de fa totalité.
SurlaterraffeC, qui eft moins élevée, eft une tablette de pierre fur la furface de laquelle eft
pratiquée une rigole continue avec des petits baffins en coquille de diftance en diftance
& de la profondeur d'environ 6 pouces, dont il n'eft gueres poffible de deviner quel pou-
voit être l'ufage. Ces petits baffins font enclavés dans des piédeftaux qui font exprimés
dans ce plan 3 l'on monte à ces terraffes par différens efcaliers$ ceux D, dont il eft
parlé dans la Théorie du Jardinage font de marbre blanc, ceux E font de pierre, & au
milieu de la demi-lune, au lieu d'efcalier, eft un talus ou pente douce marquée F.

La lettre G indique un jardin, nommé le jardin du petit Luxembourg, féparé du
grand par une grille de fer, & par un mur qui le rend particulier au petit Hôtel du
Luxembourg dont l'entrée eft rue de Vaugirard, & ou demeure préfentement Madame
la Princeffe de Carignan. Cet Hôtel a non-feulement la communication de ce jardin
marqué G, mais auffi la liberté de la promenade du jardin de ce Palais par une porte
pratiquée à la grille dont nous venons de parler.

De l'autre côté du principal corps du bâtiment eft un jardin fleurifte H fermé de
murs, & deftiné à la promenade des appartemens du rez-de-chauffée, placés à la gauche
de cet édifice. Attenant ce jardin H font exprimés les bâtimens des baffe-cours conte-
nant les écuries, les remifes, les cuifines, les offices, &c, qui ont leur dégagement dans
la rue de Vaugirard.

La grande allée I eft la promenade la plus fréquentée de ce jardin 3 à l'une des
extrémités de cette allée eft élevée un magnifique morceau d'Architecture marqué K,
& dont nous donnons le deffein Planche IX.
 
Annotationen