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Blondel, Jacques-François
Réimpression de l'architecture française (Band 2) — Paris, [1904]

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https://doi.org/10.11588/diglit.22044#0088
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ARCHITECTURE FRANÇOISE, Liv. III.

Pakis du de large. Au défaut de cette enfilade, du moins falloit-il, lorfque l'on a planté cet édi-
fice, éviter l'obliquité que forme l'axe de cette rue avec celui de ce Palais 5 cette irré-

b

ourg.

gularité eft fenfible dans le plan général, Planche première.

Vlan du premier étage. Planche III.

La diftribution de cet étage eft recommandable par la fameufe gallerie connue fous
le nom de Rubens, dans laquelle cet habile Peintre a repréfenté l'hiftoire de la vie de
la Reine Marie de Médicis, dont nous ne parlerons point ici, la defcription de cette
fuperbe gallerie étant dans les mains de tous les amateurs. L'aile de bâtiment qui eft
oppofée à celle-ci étoit auffi deftinée pour une gallerie dans laquelle ce célèbre Artifte
devoit peindre l'Hiftoire de Henri IV5 mais comme des événemens particuliers en ont
empêché l'exécution, lorfque vers 1734 on fit des réparations confidérables à ce Palais,
on a pratiqué dans cette gallerie des appartemens qui fervent depuis l'année dernière à
expofer publiquement deux fois la femaine une partie des tableaux de Sa Majefté. La
Chapelle placée du côté du jardin eft eftimée particulièrement parce qu'elle eft terminée
par une voûte en cul de four d'un trait allez hardi pour le tems où elle fut bâtie, &
dont l'exécution eft de Dominique de la Font. On remarque dans cette Chapelle des
peintures fur bois que l'on croit être d'Albert Durer 5 d'ailleurs tous les appartemens de
ce Palais ont de la grandeur & font décorés avec magnificence dans le goût ancien ; ils
fe font remarquer particulièrement par quelques excellens tableaux du Guide, de Van-
deick, de Charles de la FofTe, &c.

Vlan du fécond étage. Planche IV.

Ce fécond étage eft compofé de divers petits appartemens occupés par différens par-
ticuliers, depuis que ce Palais n'eft plus habité par des têtes couronnées; leur diftribu-
tion, qui eft affez diftincte dans cette Planche, donne à connoître la commodité dont
on fçait faire ufage dans ce fiécle, puifqu'ils ont été conftruits lors du rétabliffement
confidérable qu'on fit à ce Palais en 1734. Derrière le grand efcalier fe voit la cage de
la Chapelle qui monte de fond, à côté de laquelle on remarque le plan des terraffes du
fécond étage.

Dans les deux ailes de bâtimens du côté de la cour on a marqué le comble à deux
égoûts avec le plan des baluftrades qui s'élèvent fur les murs de face, & qui ne biffant
pas un chaineau affez confidérable, leur occafionnent de continuelles réparations. Cette
confidération doit déterminer à ne faire ufage des baluftrades que lorfqu'on veut couvrir
un bâtiment en terraffe, ainft qu'il fe remarque à ce Palais du côté du jardin, & du
côté de l'entrée, ou lorfqu'on pratique des toits fi peu élevés que l'on n'a pas lieu de
craindre l'engorgement des chaineaux : on voit aulfi dans ce plan le fallon ou belvé-
dère placé du côté de la rue, & dans lequel on arrive par un petit efcalier donnant à
l'endroit marqué A. De ce belvédère on remarque d'un côté toute la Rue de Tournon,
& de l'autre l'enfemble des bâtimens de ce Palais, dont la diftribution des dehors &
l'ordonnance préfentent un affez bel afpe6t.

De la décoration extérieure de ce Valais en général.

L'ordonnance & la proportion des formes générales de cet édifice peuvent être re-
gardées comme un chef-d'œuvre; c'eft pour cette raifon fans doute que ce Palais s'eft
attiré une eftime générale de la part des connoiffeurs à qui les maffes femblent fuffire,
un examen plus circonftancié ne regardant ordinairement que ceux qui veulent faire
 
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