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Blondel, Jacques-François
Réimpression de l'architecture française (Band 2) — Paris, [1904]

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https://doi.org/10.11588/diglit.22044#0301
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ARCHITECTURE FRANÇOISE, Liv. IV

CHAPITRE XVIII.

Defcription de l'Hôtel de Soubke, Ù9 de l'Hôtel de Rohan, dont les
Jardins font communs : l'un fitue rue de Paradu, & l'autre
vieille rue du Temple, Quartier du Marais.

HOTEL DE S OU BISE.

LA plus grande partie du terrein qu'occupe aujourd'hui l'Hôtel de Soubife a appar- Hôtel de
tenu anciennement à Olivier de Cliffon, Connétable de France, mort en 1393, qui y Soubie'
fit élever les vieux édifices dont on voit encore les relies du côté de la rue du Chaume.
Ces bâtimens furent dans la fuite vendus à la Maison de Guise qui y joignit en 1545
l'Hôtel de Laval, & en 1560 Y Hôtel de la Roche-Guyon. De ces trois Hôtels & de quelques
Maifons particulières, que les Ducs de Guife avoient acquifes en différens tems, & qu'ils
joignirent enfemble, ils compoferent ce vafte Hôtel de Guife qui a porté leur nom
jufqu'en 1697, que François de Rohan, Prince de Soubise, l'acheta des Héritiers de cette
Maifon, en formant le delîein de réédifier prefque à neuf tous les bâtimens qui étoient
peu commodes & d'un goût fort ancien.

Nous donnerons le plan général de cet Hôtel, qui comprendra la diftribution au
rez-de-chauffée de celui de Rohan, à préfent au Cardinal de Soubise, & o^Armand-
Gafton de Rohan, Cardinal, Evêque de Strasbourg, Grand Aumônier de France, avoit
fait bâtir.

Plan de la grande Cour & du mur de face du principal corps de logis de l'Hôtel de Soubke.

Planche I.

L'Hôtel dont nous entreprenons la defcription fut commencé à bâtir en 1706, & ce
fut M. de la Maire, dont nous avons parlé dans le premier Volume, page 237, note a,
qui en fut l'Architecte. Nous avons dit dans le Chapitre où eft inféré cette note, en
décrivant l'Hôtel de Pompadour élevé par ce même Architecte, que nous aurions occa-
fion d'applaudir à l'ordonnance du bâtiment dont il eft queftion. En effet, non-feule-
ment cet édifice pris en général eft un des plus beaux, des plus grands, & des plus
fomptueux de Paris, mais auffi l'on peut dire qu'il eft un des plus réguliers, des plus
commodes, & des plus richement ornés de cette Capitale. La cour principale qui
précède ce bâtiment eft une des plus belles que nous ayions dans aucune de nos mai-
fons particulières 5 cette cour a trente toifes & demi de longueur fur vingt-deux de
largeur, non comprifes les galleries qui ont chacune huit pieds & un quart dans œuvre
& qui tournent au pourtour de cette cour, laquelle du côté oppofé aux bâtimens eft
de forme circulaire. Cette gallerie eft couverte & foutenue par des colonnes accouplées
d'Ordre Compofite, contenant treize entrecolonnemens de chaque côté, foutenant des
plate-bandes de onze pieds & demi de portée qui donnent à cette colonnade un air de
grandeur & de majefté peu commun. Nous remarquerons cependant qu'à l'entrée prin-
cipale de cette cour, eft un plus grand entrecolonnement accoté de pilaftres d'une
forme vicieufe, au point de n'avoir point d'exemple $ car non-feulement leurs faces
diffemblables produifent un mauvais effet, mais les reffauts que font les retours de
l'entablement qui profilent camus fur les angles obtus de ces pilaftres, préfentent une
licence à rejetter dans toute Architecture régulière. La nécefïïté de la folidité a fans
doute contraint l'Architecte à en user ainfij mais fi je ne me trompe on auroit pû

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