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CHAPITRE VI. 181

On y connaissait également l'art de fondre, de travailler, de repousser même divers
métaux; et ce genre d'industrie y avait acquis une grande perfection, comme on peut en
juger par la petite statue de lion de bronze, les clous, la tête de veau, etc. Le métal le
plus fréquemment employé paraît avoir été le cuivre, comme chez tous les peuples de
l'antiquité; ce fait d'ailleurs, dans la Mésopotamie, s'explique facilement par la proximité
des célèbres mines d'Argana-Maaden, situées près de Diarbekir, dans les premiers contre-
forts des montagnes qui bordent la plaine au Nord. Ces mines, encore aujourd'hui, suffisent
non-seulement à la consommation de tout l'empire ottoman, mais à une exportation consi-
dérable. Le fer paraît avoir été mis plus rarement en usage; mais comme ce métal s'oxyde
beaucoup plus facilement que le cuivre, et ne résiste pas à un long séjour sous la terre, on
peut attribuer à cette cause la plus grande rareté à Khorsabad des objets à la fabrication
desquels il aurait servi. Le plomb, enfin, était certainement connu des Assyriens, car le
lion de bronze était scellé avec ce métal sur la pierre qui en formait la base. On sait
actuellement qu'il y a des mines de plomb dans les montagnes du Curdistan, à peu de
distance de Mossul.

Si de la vie civile nous passons à la vie militaire, nous trouverons encore quelques faits
intéressants à constater. Les armes offensives des Assyriens étaient l'arc, la lance ou javelot ,
l'épée et la masse d'armes ; et elles étaient ornées avec le même goût que nous avons eu occa-
sion de remarquer dans les vêtements. Les armes défensives étaient des casques plus ou
moins ornés, des cuirasses faites d'une étoffe recouverte de lames qu'on doit supposer métal-
liques, des tissus maillés pour couvrir les jambes, des bouchers dont les uns, toujours ronds,
se tenaient à la main, les autres, plus allongés, s'appuyaient à terre pour cacher les archers.
Les chars étaient employés à la guerre, comme on le voit si fréquemment dans les livres
saints; on montait les chevaux sans étners, et probablement sans selle proprement dite.

L'art de l'attaque et de la défense des places était arrivé à peu près au point où nous
le trouvons pendant le moyen âge; les murailles étaient crénelées, et fortifiées par des tours
également crénelées. Pour s'emparer des villes, les assiégeants en tentaient l'escalade à
l'aide d'échelles, ou mettaient le feu aux portes. Ils cherchaient aussi à faire brèche à
l'aide de béliers qu'ils faisaient arriver jusqu'au pied des murs en les roulant sur des
chaussées artificielles; ces béliers, portés sur des roues, étaient recouverts d'une espèce
de chape garnie souvent de plaques métalliques qui cachaient entièrement les soldats qui
les manœuvraient; ils étaient armés d'une pointe de fer ou de bronze, ce qui suppose
que l'on savait fondre ou forger de très-grosses pièces de métal. Les assiégés cherchaient
à incendier ces machines, que les assiégeants, de leur côté, s'efforçaient de défendre contre
le feu en les arrosant par des fenêtres percées sur le dos de la chape. Nous avons vu
enfin sur un bas-rehef de la façade n, qu'en attaquant les places, les Assyriens savaient
construire des ponts ou des chaussées, pour traverser soit un fleuve, soit un bras de mer.
Ce même bas-relief nous apprend que cet ancien peuple avait quelque eonnaissance de la
navigation, et employait des navires ou des barques non-seulement à rames, mais à voiles.
 
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