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184 MONUMENT DE NINIVE.

gypse qui forment le revêtement; chaque plaque, en effet, en porte une très-longue. Comme
ces textes n'étaient pas visibles, puisqu'ils se trouvaient sur la face encastrée dans le massif
de briques, j'ai cru, à l'origine de mes découvertes, et d'autres personnes ont pu supposer
également qu'elles indiquaient que le monument de Khorsabad avait été construit avec les
débris d'édifices plus anciens ; mais je n'ai pas tardé à reconnaître mon erreur. Ces ins-
criptions, en effet, sont identiques sur toutes les plaques, et représentent par conséquent
une formule particulière placée à dessein dans cette position ; elles sont toujours au milieu
des divers compartiments de gypse, ce qui ne pourrait être si ces derniers étaient des débris
rassemblés au hasard. Enfin il y en a même sur le revers des blocs taillés exprès pour
faire les angles des salles. L'inscription se continue sur les deux faces de l'angle saillant
caché dans les briques ; et ce fait seul suffirait pour prouver qu'elle a été gravée avec inten-
tion lorsqu'on a donné à la pierre la forme nécessitée par la position qu'elle devait occuper
dans l'édifice de Khorsabad. Il est évident qu'il faut rapporter ce fait au même ordre
d'idées qui a engagé les Assyriens à imprimer sur leurs briques une ou plusieurs lignes
d'écriture. Comme ce sont des formules, il est probable qu'elles se rattachent à la religion, ou
qu'elles contiennent quelques données historiques, le nom du souverain, sa généalogie, les
années de son règne; c'est ainsi que nous plaçons nous-mêmes sous la première pierre
de nos monuments, soit des médailles, soit même des documents écrits, enveloppés de ma-
nière à se conserver le plus longtemps possible. Quoi qu'il en soit, les inscriptions des
revers des plaques sont gravées avec beaucoup moins de soin que celles que l'on trouve sur
les faces apparentes; elles n'ont ni interlignes, ni encadrements, et les caractères en sont
mal exécutés, ce qui prouve encore qu'elles n'étaient pas destinées à être vues.

La quatrième classe contient les inscriptions empreintes ou gravées sur les tranches ou
sur les faces des briques; je dis empreintes ou gravées, parce que, selon moi, on a em-
ployé à Ninivc ces deux moyens pour tracer les caractères sur la terre avant la cuisson.
Quiconque voudra examiner les briques que j'ai rapportées, et qui sont actuellement au
Muséum de Paris, s'en convaincra promptement; on en verra quelques-unes (I, pl. 1 83,
nos 2 et 5 ) dont l'inscription a été évidemment empreinte avec un moule qui a laissé sur
la terre molle une trace enfoncée ; aussi les caractères sont-ils très-résfuliers. Dans les nu-
méros î, 3 et 4 de la même planche, au contraire, il n'y a pas de trace d'empreinte, et
les signes sont irréguliers et souvent obliques; presque toujours un des angles des têtes
de clou se prolonge en une pointe semblable à celle que produirait un ébauchoir, si l'on
voulait, avec cet instrument, graver cette tête de clou sur de la terre glaise. Enfin la
bordure du numéro i est irrégulière; non-seulement les côtés n'en sont pas parallèles,
mais les lignes qui les forment se croisent aux angles. Or cela ne peut s'expliquer en ad-
mettant que l'empreinte ait été faite avec un moule; car on ne conçoit pas pourquoi on
aurait laissé sur ce moule de minces bavures saillantes. Cela s'explique au contraire très-
facilement, si l'on suppose que les lignes ont été tracées à la main avec un instrument
pointu qui pouvait dépasser les lignes déjà marquées.
 
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