CHAPITRE VIL 185
Toutes les inscriptions découvertes à Khorsabad sont en caractères cunéiformes, et je
n'ai pas trouvé la moindre trace d'une autre espèce d'écriture; fait qui seul suffirait pour
prouver que le monument date d'une époque antérieure à la fin de l'empire d'Assyrie.
Toutes aussi sont écrites dans le même système; c'est celui qui a été employé également
sur les monuments du monticule de Koyoundjouk, et qui, avec quelques variations peu
importantes, se retrouve à Nimroud et dans d'autres localités. Selon moi, ce système dé-
criture cunéiforme doit être appelé assyrien, et doit comprendre même les inscriptions de
Babylone; mais, pour ne rien préjuger, je l'appellerai système ninivite.
Pour les inscriptions comme pour les sculptures de Khorsabad, ]c ne veux pas me
livrer à des discussions hypothétiques que je croirais déplacées dans cet ouvrage; je ne
veux exposer que des faits positifs, ou du moins dont la certitude soit généralement admise,
et qui puissent servir de base sûre pour les tentatives de déchilfrement. La première con-
dition pour déchiffrer une écriture est de bien connaître les caractères dont elle se com-
pose, et en conséquence mon premier soin sera de donner un catalogue complet de tous
les signes cunéiformes qui se rencontrent dans les inscriptions que j'ai découvertes. Après
avoir exécuté ce premier travail, je comparerai l'écriture de Khorsabad ou ninivite avec
les écritures de Babylone, de Van, et avec celle qui a été employée dans la troisième
colonne des inscriptions trilingues de Persépolis; je donnerai ensuite la liste de tous les
groupes qui se substituent fréquemment les uns aux autres, et qui par conséquent
doivent avoir des valeurs de son ou de signification, sinon identiques, au moins rap-
prochées. Je terminerai enfin en exposant tout ce qui me paraîtra propre à faciliter l'é-
tude de ces textes mystérieux.
Avant de donner le catalogue des caractères mmvites, il faut, pour que l'on puisse y
trouver ce que l'on aurait intérêt à y chercher, que l'on connaisse l'ordre que j'ai suivi.
J'ai hésité sur celui que je choisirais. Il eût été en effet préférable de classer les groupes
suivant les rapports qu'ils peuvent avoir ensemble dans leur composition, à peu près comme
on classe les caractères chinois, d'après certaines portions constituantes que l'on appelle
clefs. Mais, dans une matière si nouvelle, cela aurait exposé souvent le lecteur à chercher
sous plusieurs clefs avant d'arriver au signe qu'il aurait eu en vue. Ainsi j'aurais pu
adopter pour clefs les groupes très-communs £eJ et mais alors le groupe ^£Ezf aurait
été douteux, et il en aurait été de même pour une très-grande quantité d'autres. J'ai
pensé qu'avant tout je devais me proposer pour but la facilité des recherches, et voici com-
ment je me suis déterminé à disposer mon catalogue. J'ai pris pour base le nombre des
éléments entrant dans la composition des groupes; et par élément, on doit se le rappeler,
j'entends soit les coins, soit les clous, pourvu que la tête de ces derniers soit marquée. Ainsi
des deux signes Vf»— et <\—, le premier aura pour moi trois éléments, tandis que le second
n'en aura que deux, parce que la tête du clou horizontal n'est pas marquée. Ceci posé,
je rangerai tous les signes suivant le nombre d'éléments qu'ils contiennent, c'est-à-dire
suivant le degré de complication. Je ferai donc diverses classes, dont chacune renfermera
Toutes les inscriptions découvertes à Khorsabad sont en caractères cunéiformes, et je
n'ai pas trouvé la moindre trace d'une autre espèce d'écriture; fait qui seul suffirait pour
prouver que le monument date d'une époque antérieure à la fin de l'empire d'Assyrie.
Toutes aussi sont écrites dans le même système; c'est celui qui a été employé également
sur les monuments du monticule de Koyoundjouk, et qui, avec quelques variations peu
importantes, se retrouve à Nimroud et dans d'autres localités. Selon moi, ce système dé-
criture cunéiforme doit être appelé assyrien, et doit comprendre même les inscriptions de
Babylone; mais, pour ne rien préjuger, je l'appellerai système ninivite.
Pour les inscriptions comme pour les sculptures de Khorsabad, ]c ne veux pas me
livrer à des discussions hypothétiques que je croirais déplacées dans cet ouvrage; je ne
veux exposer que des faits positifs, ou du moins dont la certitude soit généralement admise,
et qui puissent servir de base sûre pour les tentatives de déchilfrement. La première con-
dition pour déchiffrer une écriture est de bien connaître les caractères dont elle se com-
pose, et en conséquence mon premier soin sera de donner un catalogue complet de tous
les signes cunéiformes qui se rencontrent dans les inscriptions que j'ai découvertes. Après
avoir exécuté ce premier travail, je comparerai l'écriture de Khorsabad ou ninivite avec
les écritures de Babylone, de Van, et avec celle qui a été employée dans la troisième
colonne des inscriptions trilingues de Persépolis; je donnerai ensuite la liste de tous les
groupes qui se substituent fréquemment les uns aux autres, et qui par conséquent
doivent avoir des valeurs de son ou de signification, sinon identiques, au moins rap-
prochées. Je terminerai enfin en exposant tout ce qui me paraîtra propre à faciliter l'é-
tude de ces textes mystérieux.
Avant de donner le catalogue des caractères mmvites, il faut, pour que l'on puisse y
trouver ce que l'on aurait intérêt à y chercher, que l'on connaisse l'ordre que j'ai suivi.
J'ai hésité sur celui que je choisirais. Il eût été en effet préférable de classer les groupes
suivant les rapports qu'ils peuvent avoir ensemble dans leur composition, à peu près comme
on classe les caractères chinois, d'après certaines portions constituantes que l'on appelle
clefs. Mais, dans une matière si nouvelle, cela aurait exposé souvent le lecteur à chercher
sous plusieurs clefs avant d'arriver au signe qu'il aurait eu en vue. Ainsi j'aurais pu
adopter pour clefs les groupes très-communs £eJ et mais alors le groupe ^£Ezf aurait
été douteux, et il en aurait été de même pour une très-grande quantité d'autres. J'ai
pensé qu'avant tout je devais me proposer pour but la facilité des recherches, et voici com-
ment je me suis déterminé à disposer mon catalogue. J'ai pris pour base le nombre des
éléments entrant dans la composition des groupes; et par élément, on doit se le rappeler,
j'entends soit les coins, soit les clous, pourvu que la tête de ces derniers soit marquée. Ainsi
des deux signes Vf»— et <\—, le premier aura pour moi trois éléments, tandis que le second
n'en aura que deux, parce que la tête du clou horizontal n'est pas marquée. Ceci posé,
je rangerai tous les signes suivant le nombre d'éléments qu'ils contiennent, c'est-à-dire
suivant le degré de complication. Je ferai donc diverses classes, dont chacune renfermera