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https://doi.org/10.11588/diglit.682#0031
DEVELOPPEMENT ET DECOItATIOM DE LA FRISE DOKIQUE.
i3g
II.
Mais dès qu'on vint à les remplir par des panneaux, ou dalles en pierre ou en
marbre d'une forme semblable, la première démarche d'un peuple cloué d'un
sentiment si intime de ce qui est beau et convenant, devait être d'embellir par
la sculpture et la peinture, ces aires ou panneaux encadrés régulièrement en-
tre les triglyphes coloriés et un peu saillants, et la corniche. Car la sculpture
et la peinture, ces deux moyens puissants qui embrassent, pour ainsi dire, tout
le beau dont puisse jouir l'œil de l'homme, marchaient toujours de front dans
cette Grèce, si variée de forme et de couleur. Aussi jamais aucun Hellène n'au-
rait approuvé l'idée que dans nos contrées froides et pauvres de couleur on
s'est formé du beau; jamais, par exemple, il n'aurait pu regarder comme achevé,
ou appeler riche et superbe un temple en pierre grise, sans sculptures et sans
ornements en couleur, quelque imposant, quelque irréprochable que fût l'édi-
fice1. Il n'est guère nécessaire d'appuyer cette assertion de preuves, depuis que
l'on connaît les beaux résultats des nouvelles fouilles entreprises en Grèce, sur-
tout à Egine. Il suffit de renvoyer à l'ouvrage de M. Quatremère de Quincy, sur
les sculptures polychromes des Grecsa, ouvrage classique, dont quelques parties
sappuyent sur ces découvertes, et à celui qui rend compte des recherches impor-
tantes et récentes, faites dans les ruines des temples polychromes de Sélinunte3.
Voici donc à peu près la progression dans laquelle a dû avoir lieu la forma-
craotv. Les vers d'Ovide ex Ponto lu, 2, 4ç)î
allégués parMusgraye sur le 128e vers de l'Iphig.
Templa manent hodie vastishmixacolumnis, etc.,
ne peuvent indiquer ni la forme du temple primi-
tif taurique, ni la représentation de ce monument
sur le théâtre d'Athènes.
'Pour ne citer qu'un exemple d'un beau monu-
ment, la nouvelle Bourse de Paris, ouvrage cer-
tainement distingué sous beaucoup de rapports,
aurait fait, je crois, en raison de sa masse mono-
tone, sur un Grec du temps de Périclès ou d'Ale-
xandre le Grand, l'effet d'un édifice non achevé.
: Le Jupiter Olympien, ou l'Art de la sculpture
en or et en ivoire. Paris, l8i5, in-lbl.
3 Par les architectes anglais Harris et Angell
(voyez Sculptured Métopes discovered amongst
ihe ruins of the temples of the ancient city of.
Selinus in Sicily, etc., in the year 1823, London,
1826, in-fol.); et ensuite par les architectes alle-
mands /. Hàlor/fet L. Zanth. Voy. Architecture
antique de la Sicile, etc,, à Paris, gr. in-fol., ou-
vrage plein de mérite et important pour l'histoire
de l'architecture ancienne, dont il a paru jusqu'à
présent cinq livraisons avec 3o planches.
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II.
Mais dès qu'on vint à les remplir par des panneaux, ou dalles en pierre ou en
marbre d'une forme semblable, la première démarche d'un peuple cloué d'un
sentiment si intime de ce qui est beau et convenant, devait être d'embellir par
la sculpture et la peinture, ces aires ou panneaux encadrés régulièrement en-
tre les triglyphes coloriés et un peu saillants, et la corniche. Car la sculpture
et la peinture, ces deux moyens puissants qui embrassent, pour ainsi dire, tout
le beau dont puisse jouir l'œil de l'homme, marchaient toujours de front dans
cette Grèce, si variée de forme et de couleur. Aussi jamais aucun Hellène n'au-
rait approuvé l'idée que dans nos contrées froides et pauvres de couleur on
s'est formé du beau; jamais, par exemple, il n'aurait pu regarder comme achevé,
ou appeler riche et superbe un temple en pierre grise, sans sculptures et sans
ornements en couleur, quelque imposant, quelque irréprochable que fût l'édi-
fice1. Il n'est guère nécessaire d'appuyer cette assertion de preuves, depuis que
l'on connaît les beaux résultats des nouvelles fouilles entreprises en Grèce, sur-
tout à Egine. Il suffit de renvoyer à l'ouvrage de M. Quatremère de Quincy, sur
les sculptures polychromes des Grecsa, ouvrage classique, dont quelques parties
sappuyent sur ces découvertes, et à celui qui rend compte des recherches impor-
tantes et récentes, faites dans les ruines des temples polychromes de Sélinunte3.
Voici donc à peu près la progression dans laquelle a dû avoir lieu la forma-
craotv. Les vers d'Ovide ex Ponto lu, 2, 4ç)î
allégués parMusgraye sur le 128e vers de l'Iphig.
Templa manent hodie vastishmixacolumnis, etc.,
ne peuvent indiquer ni la forme du temple primi-
tif taurique, ni la représentation de ce monument
sur le théâtre d'Athènes.
'Pour ne citer qu'un exemple d'un beau monu-
ment, la nouvelle Bourse de Paris, ouvrage cer-
tainement distingué sous beaucoup de rapports,
aurait fait, je crois, en raison de sa masse mono-
tone, sur un Grec du temps de Périclès ou d'Ale-
xandre le Grand, l'effet d'un édifice non achevé.
: Le Jupiter Olympien, ou l'Art de la sculpture
en or et en ivoire. Paris, l8i5, in-lbl.
3 Par les architectes anglais Harris et Angell
(voyez Sculptured Métopes discovered amongst
ihe ruins of the temples of the ancient city of.
Selinus in Sicily, etc., in the year 1823, London,
1826, in-fol.); et ensuite par les architectes alle-
mands /. Hàlor/fet L. Zanth. Voy. Architecture
antique de la Sicile, etc,, à Paris, gr. in-fol., ou-
vrage plein de mérite et important pour l'histoire
de l'architecture ancienne, dont il a paru jusqu'à
présent cinq livraisons avec 3o planches.