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Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 1911

DOI Heft:
Séance du 12 Mai
DOI Artikel:
Tuetey, Alexandre: L' émigration de Madame Vigée-Lebrun
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https://doi.org/10.11588/diglit.18477#0177

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— i6q —

des beaux-arts constitue l'un des chapitres de nos recettes,
ces recettes qui me semblent devoir rester stationnaires,
tandis que nos dépenses tendent à s'accroître dans Une
proportion notable.

L'émigration de madame ViGÉE-LeBRUN.

(Communication de M. Alexandre Tuetey.)

Avant de retracer les curieuses péripéties de l'émigration
de Mme Vigée-Lebrun, il convient de rappeler les cir-
constances qui motivèrent le départ de cette femme char-
mante, aussi remarquable par sa grâce que par son talent,
qui eut tant de vogue dans les dernières années du règne
de Louis XVI.

Habituée à vivre dans l'atmosphère brillante, sereine et
paisible de la cour, dans l'intimité de Marie-Antoinette,
dont elle fut le peintre attitré, Elisabeth Vigée-Lebrun
ne vit pas sans émoi, on peut même dire sans terreur, se
dérouler les événements tragiques qui signalèrent le début
de la Révolution. Comme elle le raconte elle-même dans
ses Souvenirs, « l'affreuse année 1789 était commencée, et
la terreur s'emparait de tous les esprits ». Comme si ce
n'était pas assez de voir de jour en jour s'accentuer l'effer-
vescence populaire et la haine contre tout ce qui touchait
à la royauté. Mme Lebrun se sentait menacée dans sa
maison de la rue du Cros-Chenêt, où elle ne pouvait se
mettre à la fenêtre sans être insultée, menacée du poing
par de grossiers sans-culottes; bien plus, des libelles
affreux, reproduisant d'odieuses calomnies, pleuvaient sur
elle, sur ses amis et connaissances.

C'est à profusion qu'était répandue et que se vendait
publiquement une brochure intitulée : Réponse de M. de
Calonne à la dernière lettre de Mms Lebrun, où elle était
lâchement diffamée, où sa réputation, sa probité, ses
mœurs même étaient odieusement outragées. Le scandale
lut si grand que Louis Vigée, frère de Mme Lebrun, se
plaignit, le i5 mai 1789. à M. Poitevin de Maissemy,
directeur général de la Librairie, et demanda que l'on
supprimât le cours de cet indigne pamphlet et que l'on
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