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mît fin à la prétendue correspondance entre M. de Calonne
et Mme Lebrun.
Mrae Lebrun déclare elle-même qu'elle ne vivait plus
que dans un état d'anxiété et de chagrin indicible, qui finit
par altérer sa santé, au point qu'elle ne pouvait même pas
manger et ne se soutenait qu'avec du bouillon et du vin
de Bordeaux. Le séjour de deux semaines qu'elle fit chez
M. de Rivière, chargé d'affaires de Saxe, où elle aurait dû
•se croire en sûreté, puisqu'elle se trouvait chez un ministre
étranger, ne réussit pas à calmer ses angoisses. C'est alors
que Mme Vigée-Lebrun, qui depuis plusieurs années avait
le désir d'aller à Rome, où l'attendait le meilleur accueil
d'un de ses amis, le peintre Ménageot, directeur de l'Aca-
démie de France, décida de mettre son projet à exécution
et de quitter la France où l'agitation des esprits ne lui
permettait plus la libre pratique de son art.
Son départ s'effectua par la diligence, du 5 au 6 octobre,
le jour même où Louis XVI et Marie-Antoinette étaient
ramenés par le peuple à Paris. Grâce à un heureux hasard,
qui lui avait permis, au mois de septembre 1789, de tou-
cher le prix d'un de ses portraits, celui du bailli de Crus-
sol, Mme Vigée-Lebrun put quitter Paris avec quelque peu
d'argent, 40 louis, comme elle le rapporte elle-même dans
ses Souvenirs. Elle emmenait sa jeune fille, laissant sans
regret son mari, pour lequel elle n'avait jamais eu grande
affection, encore moins d'estime, et dont elle vivait en
quelque sorte séparée depuis longtemps. On sait que
l'àpreté au gain du peintre marchand de tableaux Lebrun,
jointe à une passion effrénée pour le jeu et les femmes,
le rendaient peu recommandable ; en effet, il exploita sans
vergogne le talent de sa femme et fit main basse sur le
produit de son travail qu'il gaspilla pour satisfaire ses
vices.
Mme Vigée-Lebrun s'exprime ainsi dans ses Souvenirs :
J'ai vécu à l'étranger du produit des portraits que je faisais;
bien loin que M. Lebrun m'ait jamais fait passer d'argent, il
m'écrivait des lettres si lamentables sur sa détresse que je lui
ai envoyé une fois 1,000 écus, une autre fois cent louis.
Nous ne suivrons pas Mme Vigée-Lebrun, dont les péré-
mît fin à la prétendue correspondance entre M. de Calonne
et Mme Lebrun.
Mrae Lebrun déclare elle-même qu'elle ne vivait plus
que dans un état d'anxiété et de chagrin indicible, qui finit
par altérer sa santé, au point qu'elle ne pouvait même pas
manger et ne se soutenait qu'avec du bouillon et du vin
de Bordeaux. Le séjour de deux semaines qu'elle fit chez
M. de Rivière, chargé d'affaires de Saxe, où elle aurait dû
•se croire en sûreté, puisqu'elle se trouvait chez un ministre
étranger, ne réussit pas à calmer ses angoisses. C'est alors
que Mme Vigée-Lebrun, qui depuis plusieurs années avait
le désir d'aller à Rome, où l'attendait le meilleur accueil
d'un de ses amis, le peintre Ménageot, directeur de l'Aca-
démie de France, décida de mettre son projet à exécution
et de quitter la France où l'agitation des esprits ne lui
permettait plus la libre pratique de son art.
Son départ s'effectua par la diligence, du 5 au 6 octobre,
le jour même où Louis XVI et Marie-Antoinette étaient
ramenés par le peuple à Paris. Grâce à un heureux hasard,
qui lui avait permis, au mois de septembre 1789, de tou-
cher le prix d'un de ses portraits, celui du bailli de Crus-
sol, Mme Vigée-Lebrun put quitter Paris avec quelque peu
d'argent, 40 louis, comme elle le rapporte elle-même dans
ses Souvenirs. Elle emmenait sa jeune fille, laissant sans
regret son mari, pour lequel elle n'avait jamais eu grande
affection, encore moins d'estime, et dont elle vivait en
quelque sorte séparée depuis longtemps. On sait que
l'àpreté au gain du peintre marchand de tableaux Lebrun,
jointe à une passion effrénée pour le jeu et les femmes,
le rendaient peu recommandable ; en effet, il exploita sans
vergogne le talent de sa femme et fit main basse sur le
produit de son travail qu'il gaspilla pour satisfaire ses
vices.
Mme Vigée-Lebrun s'exprime ainsi dans ses Souvenirs :
J'ai vécu à l'étranger du produit des portraits que je faisais;
bien loin que M. Lebrun m'ait jamais fait passer d'argent, il
m'écrivait des lettres si lamentables sur sa détresse que je lui
ai envoyé une fois 1,000 écus, une autre fois cent louis.
Nous ne suivrons pas Mme Vigée-Lebrun, dont les péré-