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Société de l'Histoire de l'Art Français [Editor]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 1911

DOI article:
Stein, Henri: Le mariage de Clodion
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https://doi.org/10.11588/diglit.18477#0193

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— i85 —

d'avoir dépensé tout l'argent que son travail lui avait per-
mis de recueillir, et au moment même où il se décidait à
prendre femme, son bas de laine était en train de se trans-
former en une belle maison neuve sur la rue de la Chaussée-
d'Antin, ouverte depuis peu. Il est vrai qu'il y avait des
dettes.

Le 21 janvier 1781 , fut passé le contrat de mariage
en l'étude de Me Raffeneau, notaire à Paris, dont le suc-
cesseur a bien voulu m'autoriser à transcrire le texte1 ; le
26 février, eut lieu la cérémonie religieuse en l'église
Saint-Germain-l'Auxerrois, paroisse de la jeune fille.

Dans cette double circonstance, les témoins sont à peu
près les mêmes; parmi eux, je reconnais Alexis-Laurent
La Live de la Briche, introducteur des ambassadeurs;
Alexandre Brongniart, architecte du duc d'Orléans; la
veuve du sculpteur Adam, parente du futur2; le frère de
Mlle Pajou et son grand-père, un brave menuisier du
faubourg Saint-Antoine; Pierre-Louis Moreau, l'archi-
tecte des bâtiments de la ville de Paris, vieil ami de Pajou
depuis leur séjour commun à Rome; Mme Péguy, femme
d'un peintre totalement inconnu; enfin deux hauts per-
sonnages que Pajou tenait en très grande vénération et
dont il chercha toujours à se concilier l'amitié, parce qu'il
voyait en eux des protecteurs et les dispensateurs des
commandes officielles, savoir le peintre Pierre, directeur
de l'Académie, et d'Angiviller, directeur général des Bâti-
ments du roi.

Les assistants à la cérémonie nuptiale songèrent-ils à ta
très grande différence d'âge des deux époux et aux consé-
quences qui en pouvaient découler ? Ou se contentèrent-ils
d'applaudir bien franchement à cette union dedeux familles
d'artistes qui avaient conquis, l'un et l'autre, à force de
travail et d'intelligence, une situation très enviable et une
renommée chaque jour grandissante? Une réflexion

1. Voir à la fin de cette notice.

2. Je ne serais pas surpris que le mariage eût été préparé par
les soins de cette dame, que la famille Pajou devait connaître
assez intimement, puisque Pajou exposa, au Salon de 1771, son
buste; voir les détails dans l'ouvrage, que je vais très prochai-
nement faire paraître, sur Pajou (Em. Lévy, éditeur).

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