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Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 1915-1917(1918)

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Stein, Henri: Quelques particularités de la vie du peintre Philippe-Jacques Lauterbourg
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https://doi.org/10.11588/diglit.19307#0103
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l’enthousiaste Diderot', indulgent à l’excès ou mal
renseigné, nous dépeint sous les traits d’une char-
mante compagne! Elle n’eut d’ailleurs que ce qu’elle
méritait. Lauterbourg ne possédait aucune des qua-
lités qui conviennent à un bon époux. Presque aussi-
tôt, il chercha fortune en dehors de son ménage, dis-
sipa par inconduite les 60 ooo livres que sa femme lui
avait apportées ; il lui refusait les secours les plus néces-
saires , l’injuriant, la maltraitant au point qu’elle
accoucha d’un enfant mort des suites de coups qu’elle
avait reçus ; il souscrivit des billets et des engagements
auxquels il se déclara incapable de faire face. Alors
(1771), sa femme se décida1 2 à demander une sépara-
tion de biens qui permit de sauver du naufrage le peu
qui lui restait, à peine suffisant pour la faire vivre,
elle et les quatre enfants nés de leur union. Puis, un
beau soir, Lauterbourg quitta la rue Montmartre où
il habitait, vendit quelques bijoux qu’il échangea
contre argent comptant et fila en Angleterre. Voilà
tout le secret de son départ et de son séjour dans ce
pays, d’où il écrivit d’ailleurs à sa femme, restée à
Paris, des lettres ordurières et menaçantes, lui annon-
çant son projet de la tuer le jour où il repasserait le
détroit. On assure que sa conduite en Angleterre fut
aussi scandaleuse que celle qu’il avait menée anté-
rieurement à Paris. Un critique anglais, Edw. Cook,
le traite de « charlatan de premier rang » !

En présence de tels faits, authentiquement prouvés,
comment peut-on croire que Lauterbourg ait été si
bien accueilli à l’Académie, à une époque où d’autres
en sont encore à cueillir leurs premiers lauriers?
Faut-il admettre que les Boucher, les Cochin, les

1. Correspondance de Grimm-Diderot, t. V, p. i3g.

2. Revue de l’art français ancien et moderne, 1888, t. V,
p. 205.
 
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