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UN PROJET DE TRANSFERT
DU *
MUSÉE DES MONUMENTS FRANÇAIS
-i
A NOTRE-DAME
Tout d’abord, il y a lieu de se demander quel est
ce citoyen Bonet qui s’intitule ex-conventionnel et
qui présenta, en pluviôse an VIII, ce projet de trans-
former la cathédrale de Notre-Dame en musée. Selon
toute apparence, il s’agit de Joseph-Balthasar Bonet,
dit de Treyches, dont le nom est à tort orthographié
avec deux n (sa signature n’en comportait qu’un),
député de la Haute-Loire à la Convention nationale.
Proscrit au 3i mai comme Girondin, il ne rentra
à la Convention qu’après le 9 thermidor et devint
membre du Conseil des Cinq-Cents. On peut, avec
d’autant plus de raison, lui attribuer ce mémoire,
qu’il s’est occupé de questions d’art et qu’il publia,
en 1804, un ouvrage intitulé : Du gouvernement héré-
ditaire et de l’influence de l’autorité d’un seul sur les
arts, sans compter qu’il fit partie de l’administration
de l’Opéra en qualité d’administrateur-comptable.
Lorsque Bonet adressa, le 3 pluviôse an VIII, au
ministre de l’Intérieur son projet d’installer à Notre-
Dame le Musée des Monuments français, la cathé-
drale, devenue temple de l’Etre suprême, avait perdu
toute son ornementation intérieure ; ce vaste vaisseau,
complètement dénudé, ne servait plus qu’à la célé-
bration des fêtes décadaires ainsi qu’à un semblant de
culte catholique, réfugié dans le croisillon nord, et
l’on ne pouvait prévoir que ce culte prendrait défini-
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UN PROJET DE TRANSFERT
DU *
MUSÉE DES MONUMENTS FRANÇAIS
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A NOTRE-DAME
Tout d’abord, il y a lieu de se demander quel est
ce citoyen Bonet qui s’intitule ex-conventionnel et
qui présenta, en pluviôse an VIII, ce projet de trans-
former la cathédrale de Notre-Dame en musée. Selon
toute apparence, il s’agit de Joseph-Balthasar Bonet,
dit de Treyches, dont le nom est à tort orthographié
avec deux n (sa signature n’en comportait qu’un),
député de la Haute-Loire à la Convention nationale.
Proscrit au 3i mai comme Girondin, il ne rentra
à la Convention qu’après le 9 thermidor et devint
membre du Conseil des Cinq-Cents. On peut, avec
d’autant plus de raison, lui attribuer ce mémoire,
qu’il s’est occupé de questions d’art et qu’il publia,
en 1804, un ouvrage intitulé : Du gouvernement héré-
ditaire et de l’influence de l’autorité d’un seul sur les
arts, sans compter qu’il fit partie de l’administration
de l’Opéra en qualité d’administrateur-comptable.
Lorsque Bonet adressa, le 3 pluviôse an VIII, au
ministre de l’Intérieur son projet d’installer à Notre-
Dame le Musée des Monuments français, la cathé-
drale, devenue temple de l’Etre suprême, avait perdu
toute son ornementation intérieure ; ce vaste vaisseau,
complètement dénudé, ne servait plus qu’à la célé-
bration des fêtes décadaires ainsi qu’à un semblant de
culte catholique, réfugié dans le croisillon nord, et
l’on ne pouvait prévoir que ce culte prendrait défini-
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