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Marmottan, Paul: Sur Mme L. Kugler et François Soiron peintres en email
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19307#0107
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Mme Kugler prit part au Salon dès 1802 jusqu’à 1812
inclusivement; èlle fut représentée à celui de 1806 par
un portrait de Jean Racine, un autre de Gaspard de
Crayer, un intérieur d’atelier, et, en 1810, par plu-
sieurs portraits de souverains et celui du Dr Gall, etc.
P. Marmottan.
I.
Kugler, peintre en émail.
Monsieur le Comte,
Permettez-moi de réclamer encore votre attention sur
l’objet de la démarche que j’ai eu le plaisir de faire auprès
de vous. Vous avez paru douter des droits que je pouvais
avoir à réclamer le titre de peintre en émail du cabinet de
Sa Majesté pour la collection des hommes célèbres. J’ose-
rai à cet égard vous exposer, Monsieur, que feu M. Kugler
(membre de l’Académie royale de peinture), mon premier
mari, fut nommé en 1785, par le gouvernement d’alors,
pour exécuter cette belle collection pour le cabinet du
Roy. Sa veuve et son élève ayant dévoué tous ses moments,
depuis de longues années, à cette belle et très pénible
étude, étant parvenue à vaincre toutes les difficultés de
cet art, s’est flattée d’obtenir de son souverain la même
faveur avec d’autant plus de raison que cette intéressante
entreprise est digne d’un gouvernement aussi appréciateur
des arts et des sciences.
Certes, Monsieur, le genre de l’émail doit plaire à l’Em-
pereur qui aime tout ce qui est grand et durable et propre
à perpétuer de longs souvenirs. Tous les genres de pein-
ture se détruisent, l’émail seul survit à tous. Et vous con-
viendrez, Monsieur, que si, dans les siècles qui nous ont
précédés, cette peinture avait été en usage, nous posséde-
rions un nombre incalculable de portraits précieux qui
ajouteraient un grand intérêt à l’Histoire.
Le bronze et le marbre peuvent représenter des effigies,
mais la peinture en émail seule peut porter à la postérité
la plus reculée les traits, l’expression et la couleur des
Mme Kugler prit part au Salon dès 1802 jusqu’à 1812
inclusivement; èlle fut représentée à celui de 1806 par
un portrait de Jean Racine, un autre de Gaspard de
Crayer, un intérieur d’atelier, et, en 1810, par plu-
sieurs portraits de souverains et celui du Dr Gall, etc.
P. Marmottan.
I.
Kugler, peintre en émail.
Monsieur le Comte,
Permettez-moi de réclamer encore votre attention sur
l’objet de la démarche que j’ai eu le plaisir de faire auprès
de vous. Vous avez paru douter des droits que je pouvais
avoir à réclamer le titre de peintre en émail du cabinet de
Sa Majesté pour la collection des hommes célèbres. J’ose-
rai à cet égard vous exposer, Monsieur, que feu M. Kugler
(membre de l’Académie royale de peinture), mon premier
mari, fut nommé en 1785, par le gouvernement d’alors,
pour exécuter cette belle collection pour le cabinet du
Roy. Sa veuve et son élève ayant dévoué tous ses moments,
depuis de longues années, à cette belle et très pénible
étude, étant parvenue à vaincre toutes les difficultés de
cet art, s’est flattée d’obtenir de son souverain la même
faveur avec d’autant plus de raison que cette intéressante
entreprise est digne d’un gouvernement aussi appréciateur
des arts et des sciences.
Certes, Monsieur, le genre de l’émail doit plaire à l’Em-
pereur qui aime tout ce qui est grand et durable et propre
à perpétuer de longs souvenirs. Tous les genres de pein-
ture se détruisent, l’émail seul survit à tous. Et vous con-
viendrez, Monsieur, que si, dans les siècles qui nous ont
précédés, cette peinture avait été en usage, nous posséde-
rions un nombre incalculable de portraits précieux qui
ajouteraient un grand intérêt à l’Histoire.
Le bronze et le marbre peuvent représenter des effigies,
mais la peinture en émail seule peut porter à la postérité
la plus reculée les traits, l’expression et la couleur des