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Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 1915-1917(1918)

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Lettre et mémoire de Vien
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https://doi.org/10.11588/diglit.19307#0133
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125 —

qui lui fut ordonné en mars 1788. Ce tableau, fini en 1792
et exposé au Salon de 1793, a été trop loué dans le temps
pour que sa modestie en parle ici. Sur les 6000 livres, prix
fixé pour ces sortes d’ouvrage, l’ancien régime lui a payé
3 000 ; il lui reste dû par la nation : 3 000 ; 2° pour ses hono-
raires de premier peintre, du 1er avril au 10 août 1792, à
6000 livres par an, quatre mois, dix jours : 2166 livres,
i3 sous, 4 deniers; 3° pour le détail des arts, du 1 er juillet
1790 au 10 août 1792, à 1 000 livres par an, deux ans, un
•mois, dix jours : 1 861 livres, 2 sous, 2 deniers; 40 frais de
bureau pendant ledit temps à 3oo livres par an : 558 livres,
6 sous, 8 deniers; total : 7586 livres, 2 sous, 2 deniers, et
le citoyen Henri, liquidateur de la liste civile, a entre les
mains les pièces justificatives de cette demande.

Le citoyen Vien prie de lire le détail suivant. Personne
n’ignore que la peinture était tellement dégénérée en
France, il y a cinquante ou soixante ans, que les arts
secondaires, dont le dessin est le principe, languissaient
dans une stagnation aussi ruineuse pour notre commerce
qu’avantageuse pour celui de nos ennemis qui s’enrichis-
saient de notre inertie. 11 fallait un homme assez coura-
geux pour s’opposer au torrent du mauvais goût qui mena-
çait l’industrie nationale. Cet homme fut le citoyen Vien.
Après avoir passé cinq ans en Italie à étudier et à réfléchir
sur un art qui avait toujours fait sa passion, il revint en
France en 1750. Son étonnement fut égal à sa douleur
quand il vit qu’au lieu de présenter à la jeunesse la nature
pour modèle et pour guide, on ne lui offrait que des
exemples bizarres et de mauvais goût, d’autant plus nui-
sibles à l’art que la mode y attachait malheureusement
quelque prix, et que cette voie, aussi périlleuse que facile,
pouvait conduire pour le moment à la fortune.

Dès lors, le citoyen Vien se détermina à établir chez lui
une école qui pût servir de guide au goût dominant. C’est
de ce berceau des arts et de la belle nature que sont sortis
les grands artistes qui distinguent aujourd’hui la France
de toutes les nations de l’Europe. C’est dans cette école
que s’est formée cette pépinière d’artistes qui, dans un
genre inférieur, mais non moins utile, se sont répandus
 
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